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Après Diego Da Silva, c’est au tour de Stéphane Pottelet de décortiquer le championnat d’Europe 2017. Il revient en détail et avec beaucoup de réalisme sur cette première épreuve phare du calendrier international.

Introduction sur ce championnat d’Europe de pêche au coup en Italie

L’épreuve se disputait cette année sur le canal Bianco sur la commune d’Adria dans la banlieue de Venise. Le parcours sélectionné, un canal d’une bonne centaine de mètres de large avec un fond de 3m50 à 5m00 à 13 m et soumis à d’importantes variations de courant et de hauteur d’eau dû à la proximité de la mer et donc de l’influence des marées. Les poissons dominants sont des brèmes et silures, ces derniers n’étant pas comptabilisés pour l’épreuve.

Quels enseignements as-tu pu tirer des entraînements ?

« Nous étions confrontés à un parcours en perpétuel mouvement. Les entraînements du lundi au jeudi ont été disputés sous l’influence de la marée montante, de ce fait, peu de courant et parfois ce dernier était inversé. L’emploi de ligne de 0.8 à 6gr était de rigueur. Les brèmes acceptant plus facilement une ligne bloquée a conduit la plupart des équipes à opter pour une pêche au flotteur plat.

Au niveau des esches, les vers de vase et le ver de terreau semblait le menu préféré de nos compagnons de jeu.

Le rappel à la main était à proscrire sous peine d’attirer les silures et le recours à la coupelle comme souvent s’est avérée une obligation. Niveau amorce : de la terre, encore de la terre et un petit peu d’amorce. 2 Kg d’amorce seulement sur les 20 litres autorisés.

La distance de pêche se situait entre 11m50 et 13m00 et le staff a vu apparaître le jeudi une pêche à mi-distance (7-9m), pêche à laquelle les membres de l’équipe croyaient peu…

Comment s’est déroulée la 1ère manche ?

Pour ma part, j’ai hérité du secteur C dans la partie amont. Niveau marée, nous allions être confrontés à une pêche en marée descendante donc nous devions nous attendre à plus de courant. Afin de pouvoir m’adapter à toutes les situations j’avais décidé de monter pas moins de 12 kits (9 pour le large et 3 pour la mi-distance). Les lignes s’échelonnant de 1gr à 30 gr.

Amorçage et début de la pêche

Pour l’ amorçage, j’ai opté pour un amorçage massif sous la 13m, 7 litres sous la forme de mandarines envoyées à la main couplée à 6 coupelle de terre farcie d’esches, pour la mi-distance 10 boules ont été déposées à la coupelle.

Je débutais la manche au large et malheureusement sans touche sur les premières coulées. Au bout de 10 minutes je ferre mon 1er poisson à savoir une plaquette de 250 gr. Puis les minutes s’égrènent sans la moindre touche. Mes 2 voisins Russe et Biélorusse enregistrent des prises régulières et au bout d’une heure de pêche j’ai 5/6 poissons de retard.

Devant cette absence de poisson sur mon coup principal je décide de revenir sur celui à mi-distance. Je prend un petit plat de 3gr et à la première coulée, je loupe une touche, à la seconde également, la 3ème sera la bonne je prendrai une bordelière de 80 gr. Je décide de prendre une ligne légère et de pêcher à passer et là je mets au sec régulièrement des prises de 50 à 120 gr.

Un changement nécessaire de stratégie

Mes voisins enregistrent moins de touches mais chaque prise fait entre 200 et 800 gr. Bref je n’arrive pas à combler mon retard bien au contraire. Je décide de repartir au large et malheureusement mon coup semble désespérément vide. Je reviens sur le bord avec une toute autre approche je saisi le 6gr plat et décide de pêcher à caler avec de petits vers de terre et là quelques minutes plus tard je prends des poissons plus gros. Une 1ère plaquette de 400 gr, une autre de 600, une troisième de 400 rejoignent la bourriche, vite accompagnées par une autre de 1,2 kg.

Je reprends de nombreuses places en fin de manche. Pour finir, je termine avec plus de 6,5 kg et obtiens une 6ème place de secteur sur 24. Je réalise un meilleure score que mon voisin Biélorusse mais mon autre voisin termine 3ème de secteur.

Les résultats des autres membres du groupe France arrivent et nous réalisons une très belle 1ère manche avec une 3ème place au classement provisoire avec 31 points (3-4-6-6-12), derrière les belges qui affichent 14 points et les italiens 26 mais loin devant les 4ème les Biélorusses avec 48 points. Le podium semble plus qu’accessible.

pêche au coup Italie  Adria Canal Bianco rivière avec marée carassins

Déroulement de la seconde manche

J’hérite de l’aval du secteur B, le B3. La veille, cette place était occupée par un pêcheur portugais qui avait terminé à la 17ème du secteur sans réussir à prendre un poisson au large dixit les commissaires italiens présents sur le secteur la veille. Tout comme la veille, je décide de faire 2 coups en utilisant la même stratégie d’amorçage à 9m et en amorçant légèrement en retrait sur le coup du large.

Je débute la manche au large et malheureusement pas de touche, le coup semble totalement désert, le courant est vif et j’ai besoin d’utiliser le 30 gr pour tenter de bloquer.

Je décide donc de venir en bordure pour décapoter et faire des points et là …. Pas de touche également. Les minutes passent et les bourriches restent vides, 20, 30, 40 minutes toujours pas de touche. Dans le secteur les pêcheurs n’ont pas trop de touche mais certains ont 7/8 poissons et la moyenne est à 3 prises.

Première touche au bout de minutes

45ème minute première touche à mi-distance, une plaquette de 250 gr, 3 coulée après une seconde du même poids et 5 minutes plus tard un carassin de 500 gr. Je termine la première heure avec environ 1 kg et je me situe dans le milieu de tableau.

Je débute le 2ème heure avec plein d’espoir malheureusement les poissons semblent avoir désertés à nouveau le coup, il me faudra attendre 30 minutes supplémentaires pour enregistrer une nouvelle touche, c’est encore un carassin de 500 gr qui rejoint ses congénères, la coulée suivante je casse sur un joli poisson et plus aucune touche, la 3ème heure c’est la traversée du désert : capot.

Après la troisième heure

J’ai rétrogradé au classement je me situe entre la 18ème et la 22ème place du secteur. Je tente de construire mes coups au large et à mi-distance avec l’apport régulier de coupelles mais rien n’y fait. A 20 minutes de la fin je décide de changer radicalement d’option et décide de rappeler à la main au large. A la 3ème boule j’enregistre ma première touche au large sur mon 30 gr, un brème de 800 gr rejoint ma bourriche, j’insiste avec le rappel à la main j’ai une seconde touche que je loupe.

La manche se termine et j’ai 5 malheureux poissons dans ma bourriche. La balance affiche 2,3 kg ce qui me permet d’obtenir une 13ème place de secteur, bien meilleure que mes voisins directs (Biélorusse encore et Luxembourgeois) qui terminent au-delà de la 20ème place.

pêche au coup Italie Pottelet Europe Adria Canal Bianco

Bilan des deux jours pour ce championnat de pêche au coup en Italie

Les résultats des membres de l’équipe arrivent au compte-goutte, La France termine cette manche avec 55 points (4-10-12-13 et 16) en ayant quasiment battus tous ses voisins directs. Les belges n’arriveront pas à faire mieux sur cette manche avec 57 pts. Les Italiens sont annoncés rapidement champion d’Europe par équipe et les amis belges devancent les Hongrois d’une paire de points.

L’équipe de France termine à une honorable 5ème place. Un résultat décevant au regard de son classement de la première manche mais tout à fait honorable.

pêche au coup Italie Pottelet Europe Adria Canal Bianco rivière avec marée carassins

D’après toi qu’a t-il manqué à l’équipe de France pour décrocher une médaille par équipe ?

Un peu plus d’expérience sur ce parcours en marée descendante. Je pense que lors de la seconde manche les poissons étaient moins loin qu’à la première car le courant était plus vif. Si cela était à refaire je préparerai le coup à mi-distance à 6.5m/7m au lieu de 9m et celui du large entre 11 et 11m50. Je voulais vivement remercier Daniel et Mauricette MOMMEJA pour leur dévouement et leur soutien ainsi que Frédéric FOURMY qui m’a coaché sur ce championnat.

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En France, nous avons la chance de posséder de nombreux plans d’eau et rivières qui abritent naturellement une belle population de carpes. Pêcher la carpe au feeder est tout à fait envisageable dans ces eaux, à condition d’adopter sa technique.

Détecter les carpes sur le coup

Le feeder est une technique de fond qui s’adapte très bien à la recherche des carpes, généralement des petits spécimens de 2 à 6kg. A l’inverse d’un carpodrome,
pour rechercher les carpes au feeder en milieu naturel, il faut commencer par attirer les autres poissons. Ce n’est qu’après avoir construit un coup que l’on pourra adopter une stratégie spécifique. Quand les carpes arrivent, il se passe forcément quelques chose :

  • La fréquence des touches des autres poissons diminue voire s’arrête complètement
  • On perçoit des tapes sur le scion, ce sont les gros poissons qui se cognent dans le fil
  • On a des fausses touches, signe qu’il faut adapter son montage et sa méthode d’eschage (voir plus bas)

Parfois rien de tout cela ne se produit et les carpes sont tout de même bien présentes. Elles rodent autour du coup, repoussées par l’agitation des poissons plus petits rassemblés sur l’amorce. Il faut alors pêcher discrètement en s’écartant de son amorçage.

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Il faut ruser pour prendre les carpes au milieu des carassins !

Quel montage pour la carpe au feeder ?

Ni coulissant, ni potence, il faut souvent utiliser un montage feeder fixe ou très légèrement coulissant qui offre un excellent auto-ferrage. On peut aussi s’inspirer des montages feeder rivière – voir ici. Les carpes ont tendance à recracher rapidement l’hameçon avant même que l’on est le temps de ferrer. Avec un montage autoferrant, le piège se referme instantanément. Combiné avec un bas de ligne court la carpe n’a pas le temps de ruser. Cela peut paraître rudimentaire mais c’est très efficace.

Le method feeder peut se révéler payant mais dans des conditions très particulières :

  • Eaux peu profondes : 2m maximum
  • Poissons très mordeurs et peu craintifs, souvent le signe qu’elles sont présentes en grosse densité

Le method feeder reste une arme intéressante quand on pêche sur un coup qui a été amorcé la veille. Les carpes sont alors en confiance et bien présentes sur le spot.

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Belle pêche de carpes au feeder en rivière avec un montage autoferrant.

Le choix du poste

Naturellement les carpes ont un comportement plus craintif et moins grégaire que ses cousines brèmes. Elles aiment les eaux chaudes et se tiennent souvent à proximité des obstacles ou bois noyés qui peuvent leur offrir un refuge. Pêcher à ras des berges boisées est toujours payant et ne rend la pêche que plus excitante.

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La berge en face, sauvage, pleine de bois noyés est forcément un bon poste … mais attention aux casses !

Les esches et appâts

Pour pêcher la carpe au feeder, on peut adopter des esches similaires à celles utilisés par les carpistes en batterie.

  • Les graines : le cocktail Maïs doux et chènevis est un classique des plus redoutables!
  • Les Bouillettes : Seul le diamètre diffère, 10 mm est parfaitement adapté. Il est aussi possible de couper des bouillettes plus grosses pour en diminuer la taille.
  • Les Pellets et autre farines à base de farine de poissons s’adressent à des poissons éduqués qui subissent une pression de pêche importante de la part des carpistes.
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Bouillettes de 8 à 12 mm pour la carpe au feeder.

Montage au cheveux

Un autre élément qui permet de déjouer la méfiance des carpes est de s’adapter à leur mode d’alimentation. En aspirant l’esche elle ne sentent pas l’hameçon. Le cheveux est tout bonnement indispensable pour prendre des carpes au feeder. Toutes les esches s’y accommodent, bouillettes, maïs et même les vers de terre!

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Mais doux esché sur un cheveu : un grand classique pour la carpe au feeder !

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Une épreuve de cette envergure ne se prépare pas à moitié.  La stratégie pour une équipe de pêche de compétition est fondamentale. Rien ne doit être laissé au hasard. 300 pêcheurs alignés, ce sont des kilomètres de berges avec leurs spécificités. La préparation préalable a permis au SPP de dégager plusieurs options, au pêcheur ensuite de s’adapter en fonction de son poste, de l’évolution de la pêche et des informations transmises par son accompagnateur. Stéphane Pottelet nous dit tout sur les choix stratégiques.

Quatre options de pêche

« Devant la multitude des options possibles et rentables nous avons fait le choix de ne rien laisser au hasard. Les 4 options de pêche possibles étaient les suivantes :

  • Les gobies dans la bordure,
  • Une pêche à mi-distance, entre 7 et 9 m,
  • La pêche à 13 m,
  • La pêche au moulinet (anglaise coulissante et bolognaise).
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Teddy Lescure avec une belle pêche de gobies en bordure.

Les amorces

Afin de faire face à ces différentes possibilités il nous fallait préparer plusieurs amorces, heureusement la règlementation nous permettait d’utiliser 18 litres.

  • Un petit tapis de terre de somme préparé pour la pêche à mi-distance (1l)
  • Puis une amorce fine, brune, allourdie et qui aura tendance à beaucoup travaillé sera utilisée en complément du tapis de terre pour la mi-distance (3l)
  • Une amorce très légère et nuageante sera également préparer pour réaliser une pêche décollée (2l)
  • Et une amorce foncée, lourde et plate (qui travaille peu) sera dédiée pour la 13m (7l)
  • Mais aussi une amorce très lourde à base de terre de rivière sera composée pour la pêche au moulinet (5l).

Les esches

Au niveau des esches nous avions opté pour :

  • 1 kg de fouillis de vers de vase,
  • ½ l de casters,
  • ¼ de terreaux,
  • ¼ de pinkies rouge.

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Amorçage

Nous avons préparé tous les coups, dès le début de la pêche. Personnellement, j’ai déposé 1 coupelle pour la pêche des gobies à 2.5m. J’ai réalisé 6 petites boulettes de terre de somme jetées à la main à 7 m. Par-dessus, j’ai déposé 6 coupelles d’amorce qui travaille. A 13m, j’ai mis 5l d’amorce à la main (environ 12 boules). Et pour la pêche au moulinet, j’ai jeté 10 boules à 25 m.
La stratégie était de démarrer aux gobies et d’y rester tant que nous étions dans le top 5 du classement dans le secteur. Si les choses se compliquaient, il fallait s’orienter sur les autres coups en fonction des constatations de notre coach. Coach qui a eu un rôle prépondérant dans les changements stratégiques et tactiques. »

Nombre de coups envisagés, amorces et amorçages variés et adaptés, la réussite ne doit rien au hasard. Une guerre se gagne avec un plan de bataille élaboré et de ce côté ci, on peut dire que l’approche du SPP était millimétré !

1 stratégie d’équipe pour remporter cette épreuve de pêche de compétition par équipe.

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La météo de ce printemps 2016 n’a pas rendu les choses faciles aux organisateurs de championnats et encore moins aux participants qui ont dû faire face à des conditions de pêche parfois très difficiles. Des conditions météorologiques difficiles, une période de reproduction retardée et des poissons capricieux. Néanmoins les plus expérimentés ont réussi à tirer leur épingle du jeu. C’est le cas de l’ami Gilles Massiau qui a réussi à gagner son ticket pour le niveau supérieur lors de ce championnat difficile.

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Une population piscicole hétéroclite

Le lac de Millas n’est pas très profond, entre 1,50 et 2 mètres au plus creux. Un ilôt orne le plan d’eau et un oxygénateur permet une bonne aération des eaux par fortes chaleurs. Des eaux qui sont essentiellement alimentées par l’ajout de poissons issus de pêches de sauvetage dans les cours d’eau avoisinants. Ceci explique une population pour le moins hétéroclites. Aux classiques gardons et brèmes se mêlent rotengles, chevesnes etc.

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Pêche lointaine

Lors de la première manche, Gilles Massiau a hérité d’un poste où, malgré son éloignement de la berge, il pouvait atteindre le fameux ilot. Le vieux briscard n’a pas laissé passer sa chance en allant chercher des rotengles capricieux sur le fond à 40 mètres du bord. Il remporte son secteur avec plus de 4 kg, 2 kg de plus que son plus proche poursuivant.
La seconde manche s’est avérée plus délicate. Il hérite d’un poste proche de l’aérateur. Malheureusement ce dernier est en marche et condamne Gilles et son voisin. Incapables de présenter correctement leur montage, ils finissent tous les deux bredouilles.

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A l’entame de la 3ème manche et après une telle déconvenue, beaucoup en seraient restés là, mais Gilles, en poussant encore de 10 mètres sa distance de pêche, réussit à tirer encore son épingle du jeu en capturant deux chevesnes pour plus d’1kg. Maigre score certes, mais il lui permet d’arracher une 3ème place de secteur et par la même occasion la 5ème place du général, synonyme de montée en 2ème division nationale. Un juste retour pour ce pêcheur aux multiples participations à la 1ère division nationale !

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<strong>Matériel employé
Waggler de 14 à 16 gr

Cannes Tectra Match de 3,90 et 4,20 mètres

Nylon 17,5/100ème

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La pêche au coup en étang est l’une des plus pratiquée en France. En effet, nous avons la chance de posséder d’innombrables plans d’eau nous permettant de nous adonner à notre passion. Les poissons blancs y sont très bien représentés et il est possible de réaliser de très belles bourriches. Afin de bien débuter la pêche au coup en étang, certaines règles de base sont à respecter.

Bien s’installer pour pêcher au coup

Le choix du poste:

Dans la mesure du possible, il vaut mieux privilégier les endroits dégagés en bordure et où la berge est aussi plane que possible. L’installation sera plus aisée et le placement des accessoires également. Pour débuter, l’idéal est de se fier aux habitudes des locaux. On repère sans trop de difficulté les postes très fréquentés, ce sont ceux qu’il faut prospecter en priorité.

Le siège :

Panier-siège ou station, il faut prendre son temps pour bien installer son siège. C’est la seule manière de pêcher confortablement durant plusieurs heures en étang et de ne prendre aucun risque pour son matériel. Matériel qui pourrait être endommagé par une éventuelle chute ou une mauvaise manipulation,

Desserte à esches et amorce :

Ce plateau qui se fixe bien souvent directement au siège est très pratique, il permet de garder toujours à portée de main esches et amorce, mais aussi une multitude d’accessoires tels que dégorgeoir, pince, ciseaux etc.

Le rouleau à déboiter :

Cet accessoire est indispensable pour protéger la canne et rendre sa manipulation beaucoup plus rapide et sûre. Il doit être idéalement placé afin que la grande canne ne soit jamais en porte à faux et toujours à portée de main. Une distance de 2/3 de sa longueur jusqu’au rouleau et 1/3 qui en dépassent sont une bonne moyenne.

Rouleau à déboiter pour la pêche au coup

Une installation optimisé est un gage de réussite

Le choix des lignes pour la pêche au coup en étang

Lorsqu’on pêche au coup en étang, les cibles principales sont les gardons de toute tailles ou quelques brèmes. Des poissons “Bonus”  peuvent se mêler tels que tanches ou carassins. Par contre ce sont des espèces relativement méfiantes à ’aborder avec des montages fins et sensibles. Ces données sont néanmoins à nuancer. Il ne s’agit pas de pêcher trop fin ou trop sensible, au risque de casser son montage ou de ne jamais apercevoir son flotteur lorsque la luminosité n’est pas bonne.

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Les gardons de toutes tailles sont la cible de la pêche au coup en étang

Le nylon : je conseille aux débutants d’observer un minimum de 10/100ème pour la confection du corps de ligne. C’est un excellent compromis. Aucun risque que le fil ne soit endommagé s’il se prend malencontreusement dans la végétation et le pêcheur garde toutes ses chances de mettre au sec un beau poisson si l’occasion se présente,

Le flotteur : les plus sensibles sont ceux de forme très effilée, et à contrario les plus trapus sont les plus stables. Je vous suggère un compromis entre les deux afin de pouvoir pêcher en toutes conditions. La forme ogive, ou goutte d’eau est de loin la plus polyvalente. Surmontée d’une antenne plastifiée, ce type de flotteur restera visible quelle que soient les conditions de luminosité,

Un hameçon fin de fer sera le complément idéal pour finir d’élaborer le piège. D’une taille comprise entre 20 et 16, il permet d’escher les appâts les plus délicats sans les endommager et de décrocher précautionneusement les prises les plus délicates.

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Tanches, gardons, une pêche variée

Le choix de l’élastique intérieur

L’utilisation d’un élastique intérieur est obligatoire pour aborder sereinement la pêche au coup en étang. Il permet de pêcher avec les montages fins cités précédemment et mettre au sec une grande variété d’espèces et de taille de poissons.

Encore une fois, ce qu’il faut trouver c’est le compromis idéal entre un élastique suffisamment souple pour s’expulser sous l’impulsion d’une prise modeste et un élastique qui ne s’étendra pas démesurément si la prise est plus importante. L’idéal est de loger l’élastique sur deux éléments de canne (scion et porte-scion) pour ménager une bonne réserve de latex et obtenir de la souplesse. Un diamètre de 0.8 mm est réellement passe-partout.

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Une variété de diamètre et de puissances pour affronter toutes les situations

Bien sonder

La prise de fond est une étape importante souvent négligée par les débutants. Pourtant il est primordial d’avoir une vision globale de la profondeur de son coup et la présence d’éventuels obstacles gênants. C’est pourquoi, il convient d’y consacrer de longues minutes afin de trouver le fond le plus plat possible pour déposer son amorce.

Les sondes pyramidales sont celles qui donnent le maximum de précision. Donc, il vaut mieux employer une sonde assez lourde pour se faire une idée précise (entre 15 et 20gr). Je commence toujours par sonder en bordure. Ensuite, je déplace ma sonde progressivement vers le large afin de me faire une idée du dénivelé et du moment où le fond se stabilise.

Amorçage discret

Il n’est pas nécessaire de déposer des monceaux d’amorce pour attirer les poissons. Il vaut mieux démarrer prudemment et voir comment évolue le coup. D’autant qu’en étang, en l’absence de courant donc, l’amorce stagne rapidement et ses effets disparaissent.

Si vous n’êtes pas à l’aise avec l’amorçage à la main, je ne saurais que trop vous conseiller de recourir à la l’amorçage à la coupelle. Elle vous donnera une précision inégalable et vous permettra de gérer les quantités au mieux. Attention, le kit équipé de la coupelle devra être strictement de même longueur que ceux équipé de vos lignes.

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Un amorçage discret à la coupelle.

Liste de matériel recommandé pour débuter la pêche au coup en étang

Si vous recherchez encore plus d’informations pour vous perfectionner dans la pêche au coup, vous pouvez nous suivre sur la chaîne Garbolino YouTube ou sur nos pages Facebook et Instagram.

Le championnat du monde jeunes de pêche a vu cette année encore les équipes de France briller aux Championnat du Monde des catégories U23, U18, U14 avec deux médailles d’or et une d’argent.

Championnat du monde “jeunes” de pêche au coup

Notre ami Elvis Sinko, distributeur de Garbolino en Croatie, est le nouveau capitaine de l’équipe des moins de 23 ans. Il revient sur la tactique mise en place pour le championnat du Monde qui vient de se dérouler en Serbie à Smederevo. Petit canal artificiel de 7 km de long entièrement et parfaitement aménagé pour cette épreuve.

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Parcours de Smederevo qui a tant souris aux Français

Semaine d’entraînement et définition de la stratégie de pêche

  •  Ils agrainaient également quelques asticots à un rythme régulier ce qui leur a permis de capturer quelques plus jolis poissons.
  • La stratégie d’amorçage était millimétrée. Pour la bordure ils ont déposé 8 boules de terre contenant un peu de fouillis de vers de vase. 4 d’entre elles étaient fortement serrées pour se déliter lentement sur le fond et les 4 autres s’ouvraient plus rapidement pour être aussitôt actives. Cette amorçage était complété par une boule de fouillis collé de la taille d’une mandarine et déposée à la coupelle d’amorçage. Le rappel s’effectuait de la même manière avec des boules plus petites toutes les 20 à 30 minutes.
  • Leur tactique était de démarrer à l’ablette et dès que le rythme faiblissait de filer voir sur le fond à 6 ou 7 mètres du bord en fonction des secteurs. En effet dans le secteur A il fallait aller voir à 7 ou 8 mètres alors que dans les autres secteurs, les poissons rentraient plus près. Il était très important de trouver la zone la plus propre possible et d’y déposer amorce et ligne avec le maximum de précision.

Les carpes disparaissent…

  • Au fur et à mesure des entraînements, le staff a constaté la raréfaction des carpes. Le risque était trop grand de tenter ces gros poissons bonus et ils ont donc décidé de jouer à fond pour un résultat par équipe plutôt qu’un résultat en individuel. Ils visaient avant tout une place dans les 10 premiers et ont donc tout axé sur une pêche de petits poissons qu’ils maîtrisent plutôt très bien.
  • Bien que leur tactique était basée sur la pêche de bordure et mi distance, ils ont tout de même amorcé le coup du large à 13 mètres au cas où le rendement ne serait pas celui escompté. Ils ont dont déposé de la terre plus lourde farcie de vers coupés, de maïs et d’asticots morts.
  •  3 autres boulettes d’amorce étaient quant à elles déposées un mètre plus court au cas où toujours.
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Une des carpes qui se prenaient régulièrement lors des premiers entraîneements

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La pêche à mi distance a finalement été la règle.

Déroulement des manches et lignes utilisées

  • Mais durant la pêche, les enseignements des entraînements se sont vérifiés et ils décidèrent de ne pas perdre une minute sur les gros poissons pour accumuler le maximum de prises de petits poissons.
  • Les lignes pour la bordure étaient montées en corps de ligne de 8/100 ème et des bas de ligne de 6. Autrement dit du très fin. Les flotteurs supportaient de 0.8 à 1.5gr équipés de quilles métalliques pour davantage de stabilité et d’antennes sensibles parfaitement équilibrées. Les hameçons,  de taille 24 pour recevoir les plus petits vers de vase possible. Ces derniers avaient été triés un à un la veille du championnat pour ne pas perdre un instant au bord de l’eau.

De cette manière nous avons raté beaucoup moins de touches.

 

Mention particulière

Parmi les compétiteurs croates, Dino Hrenar  a fini deux fois 6 ème de son secteur, une belle performance puisqu’il termine 11eme au final. Pour  l’occasion Dino utilisait la Garbotop pour les  pêches  rapides de bordure et avait préparé  la Saphir pour viser  les gros poissons.

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Dino Hrenar et sa bourriche du premier jour

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Dino Hrenar et sa bourriche du second jour

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La Garbotop Match utilisée par les croates

Elvis conclut : “Ce résultat individuel peut paraître moyen, mais  savions dès  le départ qu’avec notre stratégie il était difficile de viser mieux en individuel. Ce que nous visions avant tout c’est le résultat par équipe ! Le plus important pour nous.”

 

Toute  l’équipe  Garbolino félicite  L’entraîneur de l’équipe qui était Domagoj Ceković et le capitaine Elvis Sinko, ainsi que l’ensemble des pêcheurs : Dino Hrenar, Alan Perko, Božidar Antolić, Leon Funes et Marko Minanov

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3 conseils pour sélectionner la brème au feeder

C’est toujours un plaisir de pêcher de grosses brèmes au feeder, c’est typiquement le poisson qui se prête le mieux à cette technique de pêche. Voici 3 conseils pour prendre des brèmes toujours plus grosses au feeder.

Un menu copieux pour la brème au feeder

Les brèmes se déplacent en banc compact qui peut comporter un très grand nombre d’individus. Au feeder, à chaque lancer, on dépose l’équivalent du contenu de la cage pour alimenter le coup et le maintenir attractif. Même avec un très gros feeder la quantité d’appât reste modeste. Il faut compenser ce manque de matière par des appâts plus caloriques qui maintiennent ces grosses brèmes en appétit. J’utilise alors une grande proportion de pellet mélangés à mon amorce.

Le pellet est une bonne alternative et est appréciée par tous les poissons blancs, et rares sont les parcours où ils ne sont pas efficaces. Ces petits granulés sont très nutritifs et gavent les plus petits poissons, c’est une manière de s’en débarrasser pour se concentrer sur les gros. Une esche facile à conserver, on les incorpore dans le feeder au fur et à mesure de la partie de pêche en fonction du comportement des poissons. C’est également économique et pratique, comparé à d’autres esches qui peuvent jouer le même rôle : casters et terreaux coupés.

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Une bonne dose de pellets dans l’amorce !

Un bas de ligne court

Ainsi appâtées, les grosses brèmes s’installent à table sur le coup. En effet, la brème a un comportement paisible. Quand “elle mange”, elle ne s’arrête qu’en cas de dérangement. Ou si elle a terminé son plat. C’est aussi un poisson peu craintif qui mange sur le feeder et il est donc logique de proposer l’hameçon dans cette zone. Ne vous attendez pas à des touches violentes.  Souvent, les grosses brèmes “bougent” quand elles se rendent compte qu’elles sont piquées à l’hameçon. Un bas de ligne court de moins de 40 cm est recommandé, quel que soit le montage. L’hameçon est disposé au plus prêt du feeder dans la zone où s’alimentent ces grosses brèmes. Étant aussi très peu mobiles, un bas de ligne court permet de détecter les touches plus rapidement. Le poisson prend contact instantanément avec le montage. On peut suivre sur le scion l’avancement de son activité alimentaire.

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Ne pas négliger les avantages du pellet feeder !

Ne pas oublier le pellet feeder

Avec un bas de ligne très court de 10 à 15 cm, le pellet feeder est le feeder / montage idéal. Donc, il vous permettra de disposer l’hameçon dans la zone d’alimentation des beaux poissons. Le feeder contient l’hameçon esché, présenté sur le fond, mélangé aux appâts libérés par la cage. De plus, le montage est coulissant et la sensibilité de l’ensemble dépend de la rigidité du scion. Je vous conseille un scion sensible en fibre de verre(moins de 1oz). Ainsi vous pourrez percevoir de légers mouvements lents avant que n’intervienne la touche proprement dite. A ce moment là, inutile de ferrer, le combat va commencer. Pour plus d’infos : Grosses brèmes au pellet feeder

Il ne me reste qu’a vous souhaiter de bonnes parties de pêche. A la recherche des grosses brèmes : profitez-en, c’est la saison !

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En voila une grosse brème : 3,2 kg !

 

Où pêche- t- on la truite en début de saison? Début mars, selon le calendrier officiel, c’est encore l’hiver. Si notre enthousiasme tend à nous le faire oublier, les truites ne sont pas très hardies à cette période de l’année.

La pêche de la truite en début de saison

Maigres, affaiblies par leur période de reproduction, elles sont encore relativement cantonnées aux abords des caches (tout excès d’embonpoint chez un poisson capturé à cette époque en montagne ne laisse pas de doute sur son origine). De cet état de fait découle toute la stratégie de pêche du début de saison. Réussir en mars, c’est faire abstraction des souvenirs de la fermeture passée, moment où les poissons chassaient allègrement devant les pierres. L’hiver est passé, la donne a changé.

Dans l’immense majorité des cas, la neige tient encore aux sommets, l’eau est froide, basse et claire.  Les  truites n’ont pas encore rejoint les zones tumultueuses et les radiers maigres ; les postes du milieu du cours d’eau (aussi alléchants soient-ils) sont inoccupés pour la plupart. Les touches surviennent principalement sur les bordures encombrées avec un courant amorti.

Un tableau général mais des exceptions

Si ce tableau classique dépeint les rivières de montagne au mois de mars, les exceptions se multiplient depuis quelques années. Dans un contexte global de dérèglement climatique, les conditions rencontrées au bord de l’eau sont de plus en plus difficiles à prévoir.  Les derniers hivers ont été marqués par une succession de coups de froid et de périodes douces et humides plus ou moins longues, faisant varier du tout au tout les conditions hydrologiques des cours d’eau. S’il faut composer avec ces aléas climatiques toute l’année, c’est bien en début de saison, lorsque la neige recouvre les sommets, que leurs répercussions sont les plus marquées.

Ainsi, définir le lieu de l’ouverture plusieurs semaines à l’avance expose à de grosses désillusions en terme de résultats. Si cette occasion est plus prétexte à vivre un week-end bien arrosé (pas seulement  par le ciel) entre copains, la météo ne revêt une importance que sommaire. Par contre, si vous abordez (déjà !) le premier jour de la saison avec une logique de réflexion et d’optimisation, vous risquez d’être sacrément déçus… Pour les  acharnés de la planification, il faudra donc très certainement déroger à cette ligne de conduite (ayant horreur de la chose, je me délecte de prêcher pour ma paroisse à cette occasion). Voici quelques clés pour faire les bons choix :

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Une truite sauvage typique du début de saison : maigre, avec une grosse tête.

Comment choisir le cours d’eau ?

Les cours d’eau à truites peuvent être séparés en deux grands types, auxquels correspondent deux situations météorologiques optimales :

Partir sur les cours d’eau de régime pluvial : de la douceur !

Les cours d’eau de régime pluvial désignent les rivières non influencées par la fonte des neiges, c’est-à-dire celles provenant de sources ou de résurgences. Leur température est étroitement dépendante de celle de l’air ambiant puisque l’effet tampon du manteau neigeux ne les touche pas. Plus que la température du jour J, il est important de considérer son évolution au cours de la période précédant la date fatidique. Lorsque la masse d’eau est faible et les sources à proximité, tout peut changer rapidement. Plusieurs cas de figure peuvent survenir :

Si la température de l’eau décroît, s’éloignant par la même de l’optimal thermique de notre salmonidé (autour de 12°C), la pêche s’annonce compliquée. La pire situation serait un coup de froid brutal qui viendrait mettre un terme à une météo douce établie depuis plusieurs semaines.  La truite aimant la stabilité (nous aurons l’occasion d’y revenir prochainement dans un article dédié aux paramètres qui influencent son humeur), un changement météorologique brusque accompagné d’une évolution thermique défavorable leur ferment fréquemment la gueule.  Un temps froid et stable installé depuis longtemps, bien que loin d’être la panacée, est moins néfaste.

Le temps précédant la semaine fatidique

Au contraire, si comme en 2013 et 2014 sur le pourtour méditerranéen (notamment dans le Minervois et les Cévennes), un temps doux, qu’il soit sec ou légèrement humide, fait son apparition une semaine avant et induit une hausse de la température de l’eau aux alentours de 10°C, vous pouvez partir confiant ! Lorsque cette douceur est couplée à de fortes précipitations et une montée des niveaux, de bonnes chances de réussite subsistent, notamment au toc. Toutefois, si comme moi, vous rechignez vraiment à pêcher la truite dans l’eau forte et teintée, mieux vaut quitter la plaine et se rapprocher des sommets :

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Météo printanière dès l’ouverture 2014 dans les Cévennes, ici sur un cours d’eau provenant de sources… 

Les cours d’eau de régime nival : du froid, et du soleil !

 

Ces cours d’eau sont alimentés par la fonte des neiges. Quelque soit la tendance au niveau du ciel en cette fin d’hiver, vous y trouverez de l’eau froide, voire glaciale (moins de 5°C). Les meilleures conditions que l’on puisse espérer émanent d’une météo anticyclonique, froide et sèche ; l’idéal étant une gelée matinale suivie d’un relatif radoucissement en cours de journée, avec un soleil suffisamment chaud pour taper un peu sur les blocs en bordure et réchauffer l’ambiance sous l’eau, mais sans excès pour ne pas déclencher la fonte du manteau neigeux. Ces conditions idylliques nous ont gratifiés d’un mois de mars excellent en 2014 dans les Alpes du Sud !

Attention à la fonte

Au contraire, si par malchance, un redoux marqué (qu’il soit sec ou humide), déclenche une fonte inopinée, mieux vaut cibler les cours d’eau du paragraphe précédent ou (si vous vous situez dans une vallée de montagne) monter assez haut en altitude, afin de trouver une teinte moins rebutante (plutôt vert bouteille que marron) et des petits milieux dans lesquels les truites s’accommodent mieux de ces conditions particulières : par exemple, lors de l’ouverture 2014 dans les Pyrénées Centrales, une chaleur précoce  a déclenché la fonte en journée ; ceux qui se sont rabattus sur les torrents de montagne ont quand même tiré leur épingle du jeu !

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L’Ubayette (04) en mars 2014 : des conditions optimales sous un timide soleil provençal…

PÊCHE TRUITE OUVERTURE. début de saison appâts naturels

… avec de belles farios à la clé !

pêche truite début de saison rivière montagne

Lorsque la neige tient au sol en altitude, les conditions sont souvent favorables en grands cours d’eau…

 Quels types de portions pour la pêche de la truite en début de saison ?

Nous y voilà, vous savez désormais quelle rivière sera le théâtre de votre ouverture. A ce moment là, les réflexions doivent se poursuivent sur le choix du parcours :

Le jargon halieutique mélange parfois « bonnes rivières » et « bons coins ». Cette différence d’échelle anodine sur le papier ne doit pas occulter le fait que toutes les portions d’un même cours d’eau, aussi renommé soit-il, ne se valent pas ! Tout peut changer à quelques centaines de mètres près. Le long d’une rivière, se succèdent des tronçons différents en termes de pente et de largeur ; chacun d’eux possède un « moment chaud », c’est-à-dire une période de l’année qui coïncide avec un niveau idéal et une configuration adaptée au comportement des poissons durant ladite époque.
Des problématiques différentes suivant les régions

Avant tout chose, précisons que les problématiques  changent selon que l’on considère les chalk-stream bretons, le chevelu du plateau de Millevaches ou les torrents pyrénéens par exemple, tant ces biotopes sont aux antipodes ! Dans un souci de simplification, nous nous en tiendrons aux cours d’eau à truites majoritaires dans l’hexagone : les rivières caillouteuses de montagne. Ces milieux présentent généralement une pente relativement importante (induisant un courant et des turbulences marqués) et une largeur fluctuante, croissante en descendant vers l’aval, mais également variable par tranches de quelques dizaines de mètres, tout au long de son cours.

Dans l’eau froide du début de saison, tout excès de turbulence et de vitesse de courant d’un secteur réduit considérablement le nombre de coups favorables. Il conviendra donc de rechercher les zones les moins pentues et/ou les plus élargies du cours d’eau considéré. Plus à même de contenir les courants laminaires et lents appréciés par les truites à cette époque.

Conseils pratiques

Attention, cela ne signifie pas systématiquement fouiner vers l’aval, au contraire : un replat de quelques dizaines de mètres sur le cours amont d’un torrent cascadeur concentre les poissons engourdis du mois de mars et se révèle bien plus porteur que la même topographie uniformément reproduite dans le bas de la vallée ! La nature de ce qui l’entoure conditionne la valeur d’une zone (de la même façon en été, les micro-ruptures de pente dans parties avals qui chauffent sont des aimants à truites).

Dans le cas où vous découvrez les lieux (situation déconseillée, sauf si vous avez le goût du risque !), votre salut passe par une étude attentive des courbes de niveau de la carte IGN au 1/25 000 (nous en reparlerons également). Attention, la préférence que vous accordez aux secteurs lents ne doit pas vous conduire dans des portions trop uniformes qui manquent souvent de caches et donc de densité de truites. J’insiste particulièrement sur ce point : à l’ouverture, il faut parvenir à trouver le bon compromis entre abondance de caches et pente modérée, ce qui n’est pas toujours évident (ces deux paramètres variant naturellement de façon inverse).

Illustration du propos

Voici les clichés de deux secteurs différents de la même rivière pris à quelques centaines de mètres de distance, afin d’illustrer le propos :

PÊCHE TRUITE OUVERTURE.toc.début de saisoonCette portion pentue et rapide, bien qu’attractive par son nombre de caches, est trop agitée pour un mois de mars…

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… au contraire de celle-ci, plus profonde et plus lente car plus élargie, privilégiée par les farios à cette saison !

Au-delà de l’adéquation avec la tenue des poissons, le parcours choisi doit permettre de vous isoler au maximum des autres pratiquants. Sauf si vous supportiez mieux que moi la cohabitation au bord de l’eau !

Eviter les “confrères”

Pour éviter de tomber sur un confrère évoluant au dessus de vous, un peu de méthode s’impose. Privilégiez les secteurs boisés, inaccessibles sur plusieurs kilomètres en amont de votre point de départ (l’action de pêche se faisant en remontant). Passez la carte au crible pour dénicher les micro-portions où la rivière s’éloigne de la route, nécessitant quelques minutes d’approche pédestre décourageante pour les moins motivés. Prenez le contre-pied des autres pêcheurs  dans leur façon d’aborder les parcours : la majorité débutant machinalement vers l’amont à partir du pont où ils se garent, descendez plutôt la rivière à pied sur quelques centaines de mètres pour ensuite pêcher en remontant l’aval immédiat du pont, souvent délaissé !

Quels types de postes ?

Le choix des postes conditionne la réussite de toute partie de pêche (voir l’article « truite au toc : comment définir une stratégie de prospection ? »). A ce moment de l’année (lorsque la température de l’eau est inférieure à 7/8 degrés), il est d’autant plus important de sélectionner les coups que les truites ne sont pas encore dispersées comme en été, un grand nombre d’entre eux reste vacant. De fait, rares sont ceux qui possèdent les qualités requises. Les meilleurs se situent en bordure, animés d’un courant laminaire d’intensité modérée, à proximité de zones de repos et généralement assez profonds.

Pour autant, ne négligez pas les minces radiers au bord (là où la plupart des gens mettent les pieds) si un soleil printanier y déverse ses rayons : les truites quittent alors fréquemment les zones profondes pour s’y poster. Comparativement à la période post-fonte des neiges, vous aborderez un nombre moins important de coups. Les portions favorables méritent d’autant plus d’application et l’insistance paye en présence d’une eau très froide.

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Un poste typique de début de saison : une veine molle d’un bon mètre de profondeur, accolée à une belle cache !

Comme évoqué dans le paragraphe précédent, il faut également tenir compte de la sur-fréquentation des berges. Passé le coup du matin durant lequel on peut espérer évoluer en terrain vierge (à condition d’avoir pris ses précautions !), vous avez intérêt ensuite à cibler les postes où subsistent quelques chances de capture après le passage de plusieurs confrères. Ils sont de deux types :

Les coups vastes et peu marqués

Comme leur nom l’indique, ils nécessitent un grand nombre de coups de ligne pour une prospection efficace. Peu inspirants pour un pêcheur trop pressé, happé par la course effrénée dans laquelle il ne faut pas tomber. Personnellement, l’ouverture est l’un des rares jours de l’année où je m’astreins à prospecter ce type de poste (mon goût naturel me guidant plutôt vers ceux où les truites sont plus facilement localisables et donc moins laborieux à appréhender). Ainsi, plutôt que de perdre du temps à multiplier les tentatives sur les coups marqués et rebattus. (Ceux où les poissons  déjà pris ou effrayés). Peigner les zones vastes peut s’avérer intéressant. En plus, c’est le moment de la saison où elles sont le plus porteuses !

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Dans les coups vastes, les truites s’accommodent mieux de la pression de pêche.

Les postes difficiles d’accès 

Quand il y a beaucoup de concurrence, appliquez-vous à faire ce que vos confrères ne font pas (ou mal). Pêchez les bordures éloignées et encombrées, qui nécessitent des lancers précis et une tenue de canne irréprochable pour passer creux. Recherchez les coups tordus, discrets, sous les branches basses et abandonner au contraire les postes évidents et accessibles si vous vous sentez précédé !

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Un coup difficile à aborder techniquement, souvent salutaire le samedi après-midi pour celui qui parvient à y lancer sa ligne !

Si ces quelques pistes d’ordre stratégique pourront, je l’espère, vous aiguiller vers une destination attractive, il faudra également piocher la bonne canne dans votre fagot ! A moins d’être d’un pêcheur exclusif (ce qui n’est pas forcément judicieux en début de saison où l’adaptabilité est un critère important de réussite), le panel de techniques qui s’offrent à vous impose des choix… Nous verrons ce qui les dicte dans un prochain article !

A bientôt

Simon SCODAVOLPE