Truite au toc : Comment définir une stratégie de prospection ?
La pêche de la truite au toc et la mise en place d’une stratégie. Comment? Nous avons abordé les différents types de postes (repérer et comprendre les postes). Puis, un sujet sur le comportement adopté par les truites sur chacun d’eux (Comprendre le comportement des poissons), passons enfin au point le plus capital dans la pêche au toc : la stratégie et la construction de votre partie de pêche.
Comment définir sa stratégie de pêche au toc?
Il s’agit pour moi du point le plus passionnant. En effet, si la progression d’un pêcheur le long des berges peut paraître machinale, cette avancée est en réalité constituée d’une alternance de périodes de marche et de coups de lignes, reflets d’élucubrations fondées sur les notions de base précédemment évoquées.
Choisir une stratégie de prospection consiste à définir quel(s) type(s) de configuration nous allons sélectionner, dans une logique d’optimisation du temps imparti. Pour y parvenir, il faut tenir compte de trois critères :
Pêche de la truite au toc. Stratégie 1: choisir les zones où les truites sont les plus nombreuses
A l’instant où l’on pêche, il convient de définir la nature des zones où se situe la fraction la plus importante de l’effectif total en truites mordeuses. Généralement, ce sont des conditions de température et de débit extrêmes qui facilitent la localisation du gros de la troupe. En début de saison, il arrive que les petits coups ne rapportent pas grand chose, contrairement aux zones plus profondes et plus vastes. En été, dans les parties avals des cours d’eau qui soumettent les truites à un certain inconfort thermique, elles se cantonnent fréquemment dans les têtes de courant brassées qui tirent fort.
Quelque soit les conditions, si un semblant de logique se dessine au niveau de la tenue des poissons (au niveau de la profondeur, de la force du courant, de l’intensité des turbulences, de la proximité aux caches…etc.), n’hésitez pas : sautez les secteurs qui ne possèdent pas les qualités requises. La sélection des coups (impliquant de délaisser des portions parfois longues) est l’un des aspects les plus passionnants et les plus importants de la pêche au toc. Il faut du cran et une certaine confiance en soi pour y parvenir (car vous laisserez des truites maillées sur votre passage c’est évident) mais le jeu en vaut la chandelle !
Stratégie 2: les zones où les truites sont les plus appétentes
L’appétence des truites (c’est-à-dire leur ardeur à mordre, que j’aime appeler « bravoure ») peut être différente selon qu’elles soient postées ou cachées. Ainsi, au-delà du nombre d’individus actifs, il est bon de cibler les endroits où les poissons se montrent les plus décidés à mordre. Par exemple, il ne faut pas hésiter à abandonner la traque d’individus postés dans les veines de courant s’ils produisent des touches imprenables, au profit d’autres (même moins nombreux !) qui sortent de leur cache pour engloutir goulûment votre appât. L’aspect qualitatif de la touche est une caractéristique au moins aussi importante que sa fréquence !
Stratégie 3: les zones où les truites sont les plus grosses
En plus des deux critères précédemment évoqués, il faut être attentif à la présence d’un lien éventuel entre la taille des individus mordeurs et le type de postes qui les abritent. Par exemple, après une piquée, les plus gros sujets sont souvent les premiers à rentrer, laissant le loisir aux juvéniles de profiter des veines nourricières. Il arrive que ces poissons maillés restent coopératifs un certain temps après avoir regagné leur cache. Ainsi, si vous ne touchez que des petites dans les courants, tenter le coup près des berges encombrées peut parfois débloquer la situation… vous vous démarquerez des confrères qui s’obstinent dans les veines et enchaînent les truitelles, dans l’attente d’un hypothétique poisson du calibre supérieur qui ne viendra sans doute jamais !
Si ces notions semblent couler de source sur le papier, on s’aperçoit une fois au bord de l’eau qu’elles sont loin d’occuper les esprits de tous les pratiquants, la plupart d’entre eux se contentant d’enchaîner machinalement les coups de ligne sur les différents postes qui se présentent, pour finalement conclure qu’à la pêche, il y a des jours avec et des jours sans. Cette approche productiviste peut rebuter les plus contemplatifs d’entre nous, j’en conviens. Toutefois, je vous conseille de l’adopter si pour vous aussi, le score réalisé tient une place majeure dans la hiérarchie de critères qui définissent ce qu’est une bonne journée de pêche !
A bientôt