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peche au toc
Retour sur un coup du soir au toc de septembre :
Il est 17h30 quand je débute le coup du soir au toc, ce soir là. En cette mi-septembre, les conditions hydrologiques étaient, jusqu’à la nuit dernière, de saison. Des eaux claires, basses et relativement froides (nous sommes repassés en dessous des 10°C en montagne suite au sérieux rafraîchissement des nuits depuis la mi-août). Toutefois, de récentes précipitations ont provoqué une montée des eaux brutale et en cette fin de journée, les niveaux sont sur la baisse mais encore forts. Les cours d’eau du bassin versant sont teintés. Considérant que la turbidité nuit vraiment à la lecture d’eau, je choisis le cours d’eau du BV qui s’éclaircit le plus vite. La teinte de l’eau y est plus gris ardoise, et non marron comme sur certains de ses voisins.
Le succès d’une partie pêche lors d’un crue est avant tout une affaire de timing, car suivant la saison, la durée de présence d’eau turbide et l’inertie du coup d’eau (principalement conditionné par la nature du sol et la saison), les poissons s’alimentent plus ou moins longtemps. Le meilleur moment selon moi, est la décrue. En effet, si une activité importante est possible à la montée, elle est souvent de courte durée, les conditions de chasse se dégradant rapidement à mesure que la turbidité augmente. La pêche n’est pas extraordinaire lorsque les eaux charrient et devient bien meilleure lorsqu’elles commencent à s’éclaircir. De plus, le timing est parfois dur à prévoir dans la mesure où les poissons s’alimentent de façon plus ou moins longue à la décrue, et il est possible d’arriver après la bataille…
Retour au bord de l’eau
Arrivé sur les lieux, je constate que le niveau est fort comme prévu, mais la teinte tout à fait compatible avec une pêche au toc assez classique, au ver. La pente est relativement importante sur ce torrent de montagne. Je choisis donc un secteur d’ordinaire assez assagi et homogène de façon à bénéficier de nombreux coups porteurs dans les eaux fortes.
Je débute la pêche en testant, comme à mon habitude, un maximum de postes différents, tant en termes de profondeur, de vitesse de courant que de distance aux caches, afin de dégager une éventuelle tendance et donc un moyen d’optimiser la prospection en se focalisant sur la configuration porteuse.
Un début délicat pour ce coup du soir au toc
La rivière semblent vide durant plus de demi-heure, les petits radiers maigres en bordure (souvent plébiscités par des poissons en chasse dans l’eau teintée) ne rapportent rien, tout comme les coups marqués près des caches, aussi alléchants soient-ils :
J’arrive alors sur une lame marquée de profondeur moyenne, balayée d’un courant parfaitement laminaire sans turbulence. Le substrat hétérogène laisse supposer la présence de nombreux amortis près du fond. Donc il représentent autant de postes de chasses potentiels, en tête et sur la bordure opposée, assez loin.
Effectivement, je prends rapidement une touche que je manque, puis un premier joli poisson se rend :
Une truitelle touchée au coup de ligne suivant m’encourage à serrer la prospection. Je multiplie les passages entre les blocs proéminents immergés. Ce sont finalement 4 truites maillées qui se rendent sur cette portion de 15m, en l’espace d’une quart d’heure.
Je poursuis ma progression et retrouve une configuration plus classique en amont. Je la saute allègrement canne en main. Quelques coups de ligne par acquis de conscience sur les postes les plus prometteurs. Ils resteront tous vains :
Je ne connais pas le haut du secteur et remonte donc canne en main. En m’arrêtant de moins en moins souvent car mes tentatives avortées me persuadent que le salut passe par la recherche de l’unique configuration qui m’a rapporté quelques poissons. Une lame marquée, de profondeur faible à moyenne (moins du mètre) qui tire droit et sans turbulence.
Après une demi- heure, ça change…
Après une grosse demi-heure d’avancée stérile, un nouveau coup similaire se profile :
Je serre d’entrée de jeu en lignant dès la fin du pool de façon à peigner toute la zone, par coups de ligne parallèles. Les poissons répondent aussitôt présents et 4 truites supplémentaires rentrent, dont une dernière bien nerveuse :
Au final, 8 poissons en 1h30
Plus de 1km de rivière parcouru et des touches sur moins de 100m. Un coup du soir au toc réussi. Un tel coup du soir illustre parfaitement l’importance de la stratégie, surtout avec un temps de pêche limité.
Malgré l’omniprésence de la technique dans les considérations de nombreux pratiquants (notamment la sacro sainte plombée), la façon de construire sa partie de pêche demeure le principal facteur de réussite. Ce soir là, un simplissime « 4 plombs de 6 » ont amplement suffi à présenter l’appât de façon naturelle. En effet, l’important était ailleurs !
A bientôt
Simon SCODAVOLPE
Le site garbolino.fr vous présente depuis plusieurs mois un contenu riche en informations, et en partage de la part de passionnés des différentes techniques. Nous avons voulu pour commencer cette série de portraits vous présenter Simon Scodavolpe que nous suivons très régulièrement dans les colonnes de notre site.
Laissons la parole à Simon afin qu’il nous parle de son histoire, de son parcours et de sa passion. Nous en profitons pour le remercier pour le partage, et la sincérité de sa passion, que l’on ressent dans tous ses récits.
Peux- tu nous expliquer comment est née ta passion pour la pêche?
Simon Scodavolpe: je n’avais aucune prédisposition à devenir pêcheur. Ma première rencontre avec une canne fut assez fortuite et s’est produite au détour d’un ruisseau à vairon de mon Gers natal. D’abord assez circonspect face au réel intérêt de cette activité, c’est avant tout une histoire d’amitié, avec mon camarade d’enfance Alexandre, qui m’a entraîné au bord de l’eau dans un premier temps.
Petit-à-petit, une expérience en appelant une autre, j’ai commencé à pêcher plus régulièrement de mon propre fait. Il faut dire que ma taille élancée me poussait d’avantage à manier des cuillères qu’à en recevoir sur un terrain de rugby (sport national de mon département et occupation principale de mes semblables). Un voisin plus âgé provoqua ensuite la rencontre avec le poisson qui me fit totalement basculer : la truite fario.
D’abord attiré par la perspective d’évasion (à l’âge de 10 ans, faire 100 km pour “aller pêcher” donne une toute autre dimension à la chose), je découvrais le territoire pyrénéen avec un regard contemplatif et accordais autant d’importance aux cadres de mes sorties qu’au résultat en lui même.
Deux maîtres en VHS
Comme toute passion naissante s’accompagne d’une soif d’apprentissage, je lisais “Pêche pratique” et visionnais en boucle des vhs sur les pêches de la truite. Rapidement, je m’identifiais à certains pêcheurs de renoms et mes deux maîtres devinrent Olivier Plasseraud et Alphonse Arias (j’avoue me souvenir quasiment par cœur des répliques de leurs films de l’époque), à la fois pour leur charisme, mais sans doute aussi parce que leur accent chantant et les coins qu’ils fréquentaient m’étaient familiers. Ces deux pêcheurs sont sans doute ceux qui m’ont le plus influencé à ce jour, d’autant plus qu’ils sont devenus des amis.
Toujours sous l’impulsion d’Alexandre, je découvrais à l’âge de 12 ans l’univers grandiose des lacs d’altitude. Je me souviens encore d’un article consacré au cristivomer lu en 1997 dans un numéro de la “Pêche et son environnement” qui m’avait alors totalement fasciné. A 15 ans, nous randonnions et bivouaquions sans autorité parentale, le flegme et le mètre quatre vingt dix de mon camarade avaient sans doute été jugés suffisamment protecteurs pour nous laisser évoluer seuls en haute montagne. Nous pêchions uniquement au vairon manié, avalant les kilomètres de berges à saute mouton et grillions des truites pour le repas du soir.
Les randos pêche ont dès lors occupé tous mes étés avec une assiduité croissante dès l’acquisition du permis de conduire (cette passion m’a conduit à co-écrire un livre sur la pêche en lacs de montagne en 2011 intitulé le « Guide randos-pêche en lacs de montagne »).
Simon est un véritable touche à tout de la pêche des salmonidés de la truite en Eaux Vives aux lacs de montagne
Et ton goût pour le partage ?
Simon Scodavolpe: en 2006, mettant à profit mon temps libre d’étudiant, je provoquais la rencontre avec Olivier Plasseraud et débutais la rédaction d’articles pour la revue Salmo.
Au contact des autres collaborateurs, je saisis vraiment la portée de la pêche de la truite en eaux vives et en retirais ce qui est devenu mon leitmotiv : la logique du bon moment, au bon endroit, avec la bonne technique.
Naturellement, pour y parvenir, j’ai toujours méprisé les clichés affublant certains modes de pêche et le snobisme halieutique qui caractérise certains pratiquants.
Pêche au Toc, Vairon, Mouche, … Simon ne s’interdit aucune technique de prospection pour la traque de son poisson favori
La pêche comment la vis- tu au quotidien?
Simon Socdavolpe: prétendre aujourd’hui que la pêche de la truite me passionne est sans aucun doute un euphémisme, tant elle a conditionné (et conditionne encore!) tous mes choix de vie.
De mes études à mon atterrissage professionnel (suite à une nécessité de quitter les Pyrénées à contre cœur il y 3 ans), tout a été pensé et réfléchi dans un seul but : pouvoir passer un maximum de temps à courir les berges de première catégorie.
Passer un maximum de temps au bord l’eau
Je suis accaparé par les salmonidés et leurs milieux, au point de passer parfois pour un associable. Je vis pêche, de mes lectures (depuis la révélation qu’a constituée le courant Nature Writting par le biais de son fantastique auteur John Gierach) jusqu’au contenu de mon assiette (oui je mange des truites !). Profondément attaché aux valeurs traditionnelles, je reste perplexe face à la déferlante technologique récente, regrettant un peu de voir des jeunes générations plus attirées par le côté bling-bling des carnassiers aux leurres, que par les plaisirs simples et profonds inhérents aux salmonidés.
Aujourd’hui catapulté dans les Hautes-Alpes, je pêche essentiellement les rivières de Provence (des Cévennes où réside une partie de ma famille aux contreforts des Alpes du Sud) et je me délecte de découvrir ces nouveaux territoires. Pour combler le mal du pays, je profite des visites familiales pour retourner pêcher dans les Pyrénées, et notamment les lacs de montagne dont la beauté reste inégalée à mes yeux.
Depuis quelques mois, j’ai la chance de faire partie de l’équipe GARBOLINO. Cette marque reste associée à la truite depuis ma plus tendre enfance. Epoque où elle commercialisait le moulinet à talon pyrénéen Corsec. Elle reflète au mieux la diversité qui caractérise la pêche de ce poisson en France; à travers la variété de l’équipement mis à disposition des pêcheurs. En effet, sa philosophie correspond finalement assez bien à ma conception de la pêche. La sortie en 2015 d’une nouvelle version de la célèbre canne Pyrénéenne est la parfaite illustration. Attachée aux traditions sans se montrer réfractaire à l’évolution !
A bientôt sur Garbolino.fr !
Pour la fin de semaine, Benjamin quitte les Pyrénées (sa météo humide et ses eaux fortes) pour venir profiter de la période a priori favorable dans le 05. Une digression au programme établi s’impose donc : au regard du pic d’activité des truites en milieu de journée sur les grands cours d’eau et sachant le moral du jeune homme facilement friable en cas de cadence de touche faiblarde, nous planifions une pêche sur les affluents le matin (pour calmer ses ardeurs), avant de filer sur les bordures théâtres d’éclosion en milieu de journée (pêche d’observation et d’attente, où la parcimonie est souvent récompensée).
Première matinée de pêche
Première matinée, nous jetons notre dévolu sur un affluent aux eaux basses et claires (représentatifs de l’ensemble des cours d’eau du bassin versant) : Benji pêche seul sur un parcours varié, alternant ruptures de pente et coups marqués alors que nous choisissons avec Coline un secteur à la topographie assez resserrée, sensé faciliter l’approche (eu égard des échos annonçant des truites très méfiantes détalant de loin dans ces eaux maigres), quoique pas vraiment en adéquation avec ce que dicterait dans l’absolu une température d’eau à 6/7°C.
Benji trouve rapidement les poissons dans les minces filets d’eau (très) près du bord, comme c’est souvent le cas quand ils sont actifs en début de saison et s’en tire honorablement, malgré les inévitables ratés inhérents à la pêche au toc en eau lente :
Une série d’échec
De notre côté, Coline et moi passons totalement à côté du sujet, les deux truites touchées sur deux postes radicalement différents ne permettant pas de dégager un moyen d’optimiser la prospection. Erreur de choix de parcours grotesque certainement (beaucoup trop agité pour la saison), à cette époque, ça ne pardonne pas !
Le milieu de journée en grande rivière n’est guère plus réjouissant : l’archétype de la sortie de poissons brève et intense, totalement gâchée entre ferrages hors timing et posés douteux. Elle se solde par la prise d’un seul poisson d’une quarantaine de centimètres, qui rejoindra dans la foulée ses congénères épargnés par notre gestion calamiteuse de la piquée :
Un peu vexé par cette série d’échecs, je propose un coup du soir au toc près de la maison mais la perspective d’un apéro devant le traditionnel match du tournoi des six nations a finalement raison de la motivation de notre invité, rapidement rejoint par la pêcheuse, pour une initiation à cette activité hautement spirituelle.
Fort des renseignements glanés en début de journée, je démarre sur un parcours varié comportant une bonne proportion de postes marqués assez profonds près des bordures.
Dès les premiers coups de ligne, une stratégie de pêche limpide se dessine
- un ver, à condition de le choisir petit
- présenté sans excès de lestage rapporte des poissons au niveau des bordures molles et des bras secondaires.
L’existence d’une configuration porteuse singulière permet d’optimiser réellement la pêche (en sautant tout le linéaire différent) : des conditions que j’adore. 1h30 de prospection rapide, avec une grosse dizaine de truites de belle taille, de quoi faire plier l’extrême 3.20m pour la première fois de l’année :
Le lendemain, nous retournons sur le même affluent que la veille, mais plus en aval cette fois, où la vallée est plus élargie et la pente douce, de façon à rencontrer un maximum de coups lents et homogènes. La configuration est moins adaptée au toc certes, mais visiblement privilégiée par les truites paresseuses du moment. Benji démarre une nouvelle fois en solo et s’en sort toujours :
….alors que Coline et moi suivons Jean Michel Brunet, guide de pêche local, pour une démo de pêche en nymphe à vue.
Un personnage”louche”!!! Moucheur en toutes saisons…
Nous avons fait sa connaissance quelques jours auparavant. Etant de nature méfiante face à un gars assez louche pour ne pêcher qu’à la mouche en toutes saisons, je ravalais ma réserve dès les premiers mots échangés avec ce sympathique et attachant personnage.
Rencontrer un moucheur exclusif est toujours un moment intriguant : il est établi que cette catégorie de pêcheur possède un côté esthète (avez-vous déjà vu des assommeurs d’arcs-en-ciel pêcher à la mouche vous ?) ; c’est en réalité le degré de ce penchant qui permet de faire le distinguo entre le puriste et le snob.
Jean-Michel appartient à la catégorie la plus modérée (que je juge encore fréquentable), c’est à dire celle capable de converser avec des empaleurs de vers de terre (sans toutefois se risquer à les imiter cela va sans dire), de concevoir qu’un confrère puisse manger un bon plat de truites sauvages de temps à autres, et même de partager son savoir avec les parias sus cités. Bref, un type saint d’esprit quoi.
… mais un vrai guide de terrain
Nous prenons une véritable leçon de pêche pendant plus de deux heures. Effectivement, les poissons se vraiment concentrent sur les courants mous et assez profonds. Là, où une nymphe bien conduite supplante un appât qui passe souvent trop creux. Résultat : une bonne quinzaine de truites d’une trentaine de centimètres, dont la moitié à vue (enfin surtout pour lui) :
“- Tu la vois là sur le sable ?
– Euh…
(ferrage)
– Ah ouais !”
Faculté de repérage des poissons impressionnante, maîtrise technique du même acabit : un vrai guide de terrain que nous vous conseillons ardemment si vous passez dans les Hautes-Alpes !
Pour flatter son ego (et par la même me faire pardonner les médisances précédentes), je vous mets son plus beau poisson de la matinée, une méd’ superbe dépassant frôlant les 45 cm dans un torrent de 6m de large à 1400m d’altitude : la classe !
Une matinée d’observation très instructive en somme, le genre d’expérience à laquelle tout pratiquant devrait avoir l’humilité de se livrer de temps à autres. Accumuler mécaniquement les heures au bord de l’eau ne suffit pas à progresser. S’enrichir des techniques des autres y participe également (à condition bien sûr d’éviter les grands diseux petits faiseux qui pullulent dans les rangs des pêcheurs).
Direction une nouvelle bordure
L’après-midi, nous décollons tous pour une bordure, dans l’expectative d’une sortie de poisson comparable à celle de la veille et comptant sur une meilleure maîtrise de notre part. La luminosité est faible et l’atmosphère douce : l’éclosion attendue est massive mais les poissons sortent furtivement. Conséquence ou pas du matraquage intensif subi depuis 3 jours, ils sont assez concentrés sous la grosse veine où ils nymphent assez profondément.
Le coup est trop restreint pour que 3 pêcheurs opèrent de concert, un accord s’impose et nous nous entendons sur les règles suivantes : ce sera une canne à mouche pour 3, une tentative chacun, celui qui rate ou prend passe la canne au suivant.
Notre invité ouvre le bal de main de maître avec l’unique poisson capturé en sèche, une connaissance pas rancunière puisque déjà capturée 2 jours avant :
De mon côté, magnanime, je m’escrime à éclaircir les rangs des plus petits individus à chacun de mes passages, pour laisser le loisir à mes camarades d’attaquer les plus gros (de mauvaise foi, moi ?) :
C’est lors de la deuxième tentative de Coline que le drame survient :
Alors que sa nymphe nage tranquillement sur le banc de sable accolé à la veine porteuse, le plus gros poisson du banc se décale et vient la ramasser sous nos yeux ébahis. Elle ferre dans un timing parfait et se sentant visiblement pousser des ailes, inhibe tout dévidage de soie, la main gauche rivée sur la bobine (vieille réminiscence de ses combats avec les brochets suédois 8 mois plus tôt ?).
Je lui suggère qu’il serait sans doute opportun de ne pas brider exagérément ce poisson avec tout le tact qu’il est possible de réunir en pareille circonstance (bon ok, je lui hurle de lâcher cette p…n de manivelle). Le poisson traverse la rivière sur le premier rush et commence tranquillement à dévaler, visiblement peu gêné par la pression que la pointe en 16/100 permet de coller. La Perlide 300 se cintre. Alors nous descendons tous, au même rythme que cette grosse zébrée dépassant largement la barre des 50.
Une zébrée dépassant la barre des 50
Un énième rush à proximité de l’épuisette se soldera finalement par la rupture de la pointe. Dur à encaisser. Je vous épargne la suite.
Le dernier jour, Benji nous quitte en fin de matinée. Le flux est reparti au nord. Un refroidissement sensible qui aura pour effet de décaler l’éclosion d’environ 2h. Après un bref passage sur le poste de la veille (cette fois totalement déserté), nous partons explorer de nouveaux horizons plus en amont, en recherchant des zones aux caractéristiques similaires. Une bordure du même type se dessine sur la rive d’en face, quelques lancers à la roulette suffiront à atteler un gros poisson, en tous points, splendide sur un modèle de nymphe tungstène générique, à même de passer creux dans d’importantes profondeurs :
Deux autres farios clôturent cette après-midi de belle manière :
Un début de saison très riche d’enseignements et de remises en question. Rarement j’ai eu le sentiment de passer totalement à côté en pêchant au toc (d’autant que cette technique possède une adaptabilité remarquable).
Une conjonction de facteurs expliquant sans doute la suprématie de la mouche artificielle :
- une concentration des truites au niveau des secteurs élargis et lents à corréler à l’eau froide
- une prédation de proies miniatures dans la colonne d’eau
- un degré de sélectivité inhabituellement élevé pour la saison à corréler à des niveaux maigres installés depuis longtemps.
La polyvalence avant tout
La triplette petit appât + secteurs mous + prédation dans la colonne donnait incontestablement la primeur à la pêche en nymphe. A méditer pour ceux qui voient en telle ou telle technique l’alpha et l’omega de la pêche de la truite !
A bientôt,
Simon SCODAVOLPE
Choisir son appât pour la pêche au toc de la truite. Être en adéquation avec le régime alimentaire des truites constitue l’essence même des techniques qui misent sur le stimulus alimentaire.
La pêche au toc, qui consiste à faire dériver dans le courant une proie appartenant (ou ressemblant) à l’offre naturelle du moment, en est la parfaite illustration. Un choix hasardeux peut anéantir tous les autres stratagèmes techniques ou tactiques mis en œuvre pour duper nos partenaires. La situation extrême où il vous prive de la moindre touche, alors que votre collègue plus clairvoyant enchaîne les prises à côté de vous (ou pire, derrière vous), n’est pas un mythe, surtout lorsque les farios se montrent sélectives à l’étiage (les gens oublient alors subitement leur vertu de générosité dans ces cas-là !). Pour éviter d’en arriver là, voici les deux paramètres principaux à considérer :
1. La nature de l’appât pour la pêche au toc de la truite :
Pour piocher dans la bonne catégorie (larve, ver, insecte terrestre), il est bon de considérer le degré de sélectivité des truites, corrélé à la période de l’année.
En montagne, la saison peut être divisée en 4 périodes :
- De l’ouverture jusqu’à la fonte des neiges : Au sortir de l’hiver, la truite affaiblie et casanière se déplace peu. Seule des bouchées conséquentes éveillent son intérêt : les esches caloriques sont les plus adaptées. Je reste très classique à ce moment : teigne et vers conviennent dans l’immense majorité des cas (les poissons considérant d’avantage l’apport énergétique que la nature même de l’offre).
- La fin de la période de fonte des neiges : le régime alimentaire des poissons change peu à ce moment-là, mais la baisse progressive des niveaux couplée à l’éclaircissement des eaux doit conduire à diminuer la taille des appâts (voir deuxième point).
- L’étiage : dès que les eaux deviennent maigres et relativement chaudes (pour une fario, cela signifie plus de 13/14°C), les périodes de frénésies alimentaires sans sélectivité se raréfient (je rappelle que la majeure partie de la croissance des truites se fait au printemps et non en été !). Le régime des poissons se spécifie et s’oriente alors vers des proies miniatures (la manne de nourriture présente à cette période les rend plus discriminants), essentiellement des insectes, terrestres ou à l’état de larve.
- La fin de saison : une modification de la prédation peut survenir à l’approche de la fermeture si la température de l’eau repart à la baisse de façon significative, sous l’impulsion d’une atmosphère rafraîchie par des nuits plus longues et plus froides à partir du 15 aout. Les classiques vers et teignes retrouvent alors le devant de la scène (on peut imaginer que ce refroidissement est perçu par la truite comme un signe avant-coureur de l’hiver). C’est loin d’être le cas tous les ans, les poissons restant souvent assez sélectifs (les esches estivales font alors toujours l’actualité), surtout depuis quelques années où l’été indien survient en septembre.
Autres paramètres à prendre en compte pour le choix de votre appât pour la pêche au toc de la truite.
Au-delà de ces quelques règles empiriques, je pense qu’il existe des paramètres que nous ne maîtrisons pas vraiment (pour ma part en tout cas !), qui conduisent les truites à consommer préférentiellement certaines esches, tel jour à telle heure, sans raison réellement palpable (peut-être une question de teinte, ou d’allure ?).
C’est notamment le cas en début d’été, alors qu’une multitude d’appâts est valable sur le papier (petits vers, teigne, porte-bois…etc.), des différences parfois notables peuvent survenir, sans qu’il soit possible de les corréler au moment de la journée, ou à des conditions hydrologiques particulières.
Ne sachant pas véritablement décrypter ce phénomène (mais ne croyant pas pour autant au fruit du hasard !), je me contente de varier le menu en alternant les diverses bêtes dont je dispose. En général, 2 ou 3 appâts choisis selon les paramètres de ce paragraphe.
2. La taille de l’appât :
Au-delà de la nature de l’esche qui orne votre hameçon, il est bon de considérer sa taille.
Elle doit être en adéquation avec le volume de la masse d’eau, ainsi que sa teinte.
En début de saison par exemple, le ver de terreau fait partie des esches classiques.
- Si un gros vers dodu (attention tout est relatif, pour une truite sauvage, cela signifie environ 7/8 cm) est un choix judicieux par niveau fort ou en période de crues, des eaux basses et claires comme on en rencontre parfois en mars (lorsqu’un froid sec sévit depuis plusieurs semaines) doivent conduire à une réduction de sa taille (un petit terreau de 4/5 cm est mieux adapté).
- Cette logique se retrouve aussi pour la teigne, disponible en multiples variétés dans le commerce, contrairement aux larves d’insectes qui, par leur nature, sont toujours minuscules et donc assez réservées à une utilisation estivale (nous y reviendrons tout au long de la saison dans diverses illustrations).
L’inadéquation avec la prédation du moment peut transfigurer le résultat d’une partie de pêche. Sans aller jusqu’à une absence totale de captures, elle peut se matérialiser par une qualité de touches médiocre (des grimaces comme on dit dans le jargon) qui doit induire une remise en question d’ordre technique.
Si une conduite de ligne approximative peut produire un effet similaire, nous devons évoquer en premier lieu l’hypothèse du mesurage de l’appât. D’autant qu’un tour de main suffit à la vérifier… au moins pour le pêcheur prévoyant a qui pris ses précautions !
Simon SCODAVOLPE
Où pêche- t- on la truite en début de saison? Début mars, selon le calendrier officiel, c’est encore l’hiver. Si notre enthousiasme tend à nous le faire oublier, les truites ne sont pas très hardies à cette période de l’année.
La pêche de la truite en début de saison
Maigres, affaiblies par leur période de reproduction, elles sont encore relativement cantonnées aux abords des caches (tout excès d’embonpoint chez un poisson capturé à cette époque en montagne ne laisse pas de doute sur son origine). De cet état de fait découle toute la stratégie de pêche du début de saison. Réussir en mars, c’est faire abstraction des souvenirs de la fermeture passée, moment où les poissons chassaient allègrement devant les pierres. L’hiver est passé, la donne a changé.
Dans l’immense majorité des cas, la neige tient encore aux sommets, l’eau est froide, basse et claire. Les truites n’ont pas encore rejoint les zones tumultueuses et les radiers maigres ; les postes du milieu du cours d’eau (aussi alléchants soient-ils) sont inoccupés pour la plupart. Les touches surviennent principalement sur les bordures encombrées avec un courant amorti.
Un tableau général mais des exceptions
Si ce tableau classique dépeint les rivières de montagne au mois de mars, les exceptions se multiplient depuis quelques années. Dans un contexte global de dérèglement climatique, les conditions rencontrées au bord de l’eau sont de plus en plus difficiles à prévoir. Les derniers hivers ont été marqués par une succession de coups de froid et de périodes douces et humides plus ou moins longues, faisant varier du tout au tout les conditions hydrologiques des cours d’eau. S’il faut composer avec ces aléas climatiques toute l’année, c’est bien en début de saison, lorsque la neige recouvre les sommets, que leurs répercussions sont les plus marquées.
Ainsi, définir le lieu de l’ouverture plusieurs semaines à l’avance expose à de grosses désillusions en terme de résultats. Si cette occasion est plus prétexte à vivre un week-end bien arrosé (pas seulement par le ciel) entre copains, la météo ne revêt une importance que sommaire. Par contre, si vous abordez (déjà !) le premier jour de la saison avec une logique de réflexion et d’optimisation, vous risquez d’être sacrément déçus… Pour les acharnés de la planification, il faudra donc très certainement déroger à cette ligne de conduite (ayant horreur de la chose, je me délecte de prêcher pour ma paroisse à cette occasion). Voici quelques clés pour faire les bons choix :
Une truite sauvage typique du début de saison : maigre, avec une grosse tête.
Comment choisir le cours d’eau ?
Les cours d’eau à truites peuvent être séparés en deux grands types, auxquels correspondent deux situations météorologiques optimales :
Partir sur les cours d’eau de régime pluvial : de la douceur !
Les cours d’eau de régime pluvial désignent les rivières non influencées par la fonte des neiges, c’est-à-dire celles provenant de sources ou de résurgences. Leur température est étroitement dépendante de celle de l’air ambiant puisque l’effet tampon du manteau neigeux ne les touche pas. Plus que la température du jour J, il est important de considérer son évolution au cours de la période précédant la date fatidique. Lorsque la masse d’eau est faible et les sources à proximité, tout peut changer rapidement. Plusieurs cas de figure peuvent survenir :
Si la température de l’eau décroît, s’éloignant par la même de l’optimal thermique de notre salmonidé (autour de 12°C), la pêche s’annonce compliquée. La pire situation serait un coup de froid brutal qui viendrait mettre un terme à une météo douce établie depuis plusieurs semaines. La truite aimant la stabilité (nous aurons l’occasion d’y revenir prochainement dans un article dédié aux paramètres qui influencent son humeur), un changement météorologique brusque accompagné d’une évolution thermique défavorable leur ferment fréquemment la gueule. Un temps froid et stable installé depuis longtemps, bien que loin d’être la panacée, est moins néfaste.
Le temps précédant la semaine fatidique
Au contraire, si comme en 2013 et 2014 sur le pourtour méditerranéen (notamment dans le Minervois et les Cévennes), un temps doux, qu’il soit sec ou légèrement humide, fait son apparition une semaine avant et induit une hausse de la température de l’eau aux alentours de 10°C, vous pouvez partir confiant ! Lorsque cette douceur est couplée à de fortes précipitations et une montée des niveaux, de bonnes chances de réussite subsistent, notamment au toc. Toutefois, si comme moi, vous rechignez vraiment à pêcher la truite dans l’eau forte et teintée, mieux vaut quitter la plaine et se rapprocher des sommets :
Météo printanière dès l’ouverture 2014 dans les Cévennes, ici sur un cours d’eau provenant de sources…
Les cours d’eau de régime nival : du froid, et du soleil !
Ces cours d’eau sont alimentés par la fonte des neiges. Quelque soit la tendance au niveau du ciel en cette fin d’hiver, vous y trouverez de l’eau froide, voire glaciale (moins de 5°C). Les meilleures conditions que l’on puisse espérer émanent d’une météo anticyclonique, froide et sèche ; l’idéal étant une gelée matinale suivie d’un relatif radoucissement en cours de journée, avec un soleil suffisamment chaud pour taper un peu sur les blocs en bordure et réchauffer l’ambiance sous l’eau, mais sans excès pour ne pas déclencher la fonte du manteau neigeux. Ces conditions idylliques nous ont gratifiés d’un mois de mars excellent en 2014 dans les Alpes du Sud !
Attention à la fonte
Au contraire, si par malchance, un redoux marqué (qu’il soit sec ou humide), déclenche une fonte inopinée, mieux vaut cibler les cours d’eau du paragraphe précédent ou (si vous vous situez dans une vallée de montagne) monter assez haut en altitude, afin de trouver une teinte moins rebutante (plutôt vert bouteille que marron) et des petits milieux dans lesquels les truites s’accommodent mieux de ces conditions particulières : par exemple, lors de l’ouverture 2014 dans les Pyrénées Centrales, une chaleur précoce a déclenché la fonte en journée ; ceux qui se sont rabattus sur les torrents de montagne ont quand même tiré leur épingle du jeu !
L’Ubayette (04) en mars 2014 : des conditions optimales sous un timide soleil provençal…
… avec de belles farios à la clé !
Lorsque la neige tient au sol en altitude, les conditions sont souvent favorables en grands cours d’eau…
Quels types de portions pour la pêche de la truite en début de saison ?
Nous y voilà, vous savez désormais quelle rivière sera le théâtre de votre ouverture. A ce moment là, les réflexions doivent se poursuivent sur le choix du parcours :
Le jargon halieutique mélange parfois « bonnes rivières » et « bons coins ». Cette différence d’échelle anodine sur le papier ne doit pas occulter le fait que toutes les portions d’un même cours d’eau, aussi renommé soit-il, ne se valent pas ! Tout peut changer à quelques centaines de mètres près. Le long d’une rivière, se succèdent des tronçons différents en termes de pente et de largeur ; chacun d’eux possède un « moment chaud », c’est-à-dire une période de l’année qui coïncide avec un niveau idéal et une configuration adaptée au comportement des poissons durant ladite époque.
Des problématiques différentes suivant les régions
Avant tout chose, précisons que les problématiques changent selon que l’on considère les chalk-stream bretons, le chevelu du plateau de Millevaches ou les torrents pyrénéens par exemple, tant ces biotopes sont aux antipodes ! Dans un souci de simplification, nous nous en tiendrons aux cours d’eau à truites majoritaires dans l’hexagone : les rivières caillouteuses de montagne. Ces milieux présentent généralement une pente relativement importante (induisant un courant et des turbulences marqués) et une largeur fluctuante, croissante en descendant vers l’aval, mais également variable par tranches de quelques dizaines de mètres, tout au long de son cours.
Dans l’eau froide du début de saison, tout excès de turbulence et de vitesse de courant d’un secteur réduit considérablement le nombre de coups favorables. Il conviendra donc de rechercher les zones les moins pentues et/ou les plus élargies du cours d’eau considéré. Plus à même de contenir les courants laminaires et lents appréciés par les truites à cette époque.
Conseils pratiques
Attention, cela ne signifie pas systématiquement fouiner vers l’aval, au contraire : un replat de quelques dizaines de mètres sur le cours amont d’un torrent cascadeur concentre les poissons engourdis du mois de mars et se révèle bien plus porteur que la même topographie uniformément reproduite dans le bas de la vallée ! La nature de ce qui l’entoure conditionne la valeur d’une zone (de la même façon en été, les micro-ruptures de pente dans parties avals qui chauffent sont des aimants à truites).
Dans le cas où vous découvrez les lieux (situation déconseillée, sauf si vous avez le goût du risque !), votre salut passe par une étude attentive des courbes de niveau de la carte IGN au 1/25 000 (nous en reparlerons également). Attention, la préférence que vous accordez aux secteurs lents ne doit pas vous conduire dans des portions trop uniformes qui manquent souvent de caches et donc de densité de truites. J’insiste particulièrement sur ce point : à l’ouverture, il faut parvenir à trouver le bon compromis entre abondance de caches et pente modérée, ce qui n’est pas toujours évident (ces deux paramètres variant naturellement de façon inverse).
Illustration du propos
Voici les clichés de deux secteurs différents de la même rivière pris à quelques centaines de mètres de distance, afin d’illustrer le propos :
Cette portion pentue et rapide, bien qu’attractive par son nombre de caches, est trop agitée pour un mois de mars…
… au contraire de celle-ci, plus profonde et plus lente car plus élargie, privilégiée par les farios à cette saison !
Au-delà de l’adéquation avec la tenue des poissons, le parcours choisi doit permettre de vous isoler au maximum des autres pratiquants. Sauf si vous supportiez mieux que moi la cohabitation au bord de l’eau !
Eviter les “confrères”
Pour éviter de tomber sur un confrère évoluant au dessus de vous, un peu de méthode s’impose. Privilégiez les secteurs boisés, inaccessibles sur plusieurs kilomètres en amont de votre point de départ (l’action de pêche se faisant en remontant). Passez la carte au crible pour dénicher les micro-portions où la rivière s’éloigne de la route, nécessitant quelques minutes d’approche pédestre décourageante pour les moins motivés. Prenez le contre-pied des autres pêcheurs dans leur façon d’aborder les parcours : la majorité débutant machinalement vers l’amont à partir du pont où ils se garent, descendez plutôt la rivière à pied sur quelques centaines de mètres pour ensuite pêcher en remontant l’aval immédiat du pont, souvent délaissé !
Le choix des postes conditionne la réussite de toute partie de pêche (voir l’article « truite au toc : comment définir une stratégie de prospection ? »). A ce moment de l’année (lorsque la température de l’eau est inférieure à 7/8 degrés), il est d’autant plus important de sélectionner les coups que les truites ne sont pas encore dispersées comme en été, un grand nombre d’entre eux reste vacant. De fait, rares sont ceux qui possèdent les qualités requises. Les meilleurs se situent en bordure, animés d’un courant laminaire d’intensité modérée, à proximité de zones de repos et généralement assez profonds.
Pour autant, ne négligez pas les minces radiers au bord (là où la plupart des gens mettent les pieds) si un soleil printanier y déverse ses rayons : les truites quittent alors fréquemment les zones profondes pour s’y poster. Comparativement à la période post-fonte des neiges, vous aborderez un nombre moins important de coups. Les portions favorables méritent d’autant plus d’application et l’insistance paye en présence d’une eau très froide.
Un poste typique de début de saison : une veine molle d’un bon mètre de profondeur, accolée à une belle cache !
Comme évoqué dans le paragraphe précédent, il faut également tenir compte de la sur-fréquentation des berges. Passé le coup du matin durant lequel on peut espérer évoluer en terrain vierge (à condition d’avoir pris ses précautions !), vous avez intérêt ensuite à cibler les postes où subsistent quelques chances de capture après le passage de plusieurs confrères. Ils sont de deux types :
Les coups vastes et peu marqués
Comme leur nom l’indique, ils nécessitent un grand nombre de coups de ligne pour une prospection efficace. Peu inspirants pour un pêcheur trop pressé, happé par la course effrénée dans laquelle il ne faut pas tomber. Personnellement, l’ouverture est l’un des rares jours de l’année où je m’astreins à prospecter ce type de poste (mon goût naturel me guidant plutôt vers ceux où les truites sont plus facilement localisables et donc moins laborieux à appréhender). Ainsi, plutôt que de perdre du temps à multiplier les tentatives sur les coups marqués et rebattus. (Ceux où les poissons déjà pris ou effrayés). Peigner les zones vastes peut s’avérer intéressant. En plus, c’est le moment de la saison où elles sont le plus porteuses !
Dans les coups vastes, les truites s’accommodent mieux de la pression de pêche.
Les postes difficiles d’accès
Quand il y a beaucoup de concurrence, appliquez-vous à faire ce que vos confrères ne font pas (ou mal). Pêchez les bordures éloignées et encombrées, qui nécessitent des lancers précis et une tenue de canne irréprochable pour passer creux. Recherchez les coups tordus, discrets, sous les branches basses et abandonner au contraire les postes évidents et accessibles si vous vous sentez précédé !
Un coup difficile à aborder techniquement, souvent salutaire le samedi après-midi pour celui qui parvient à y lancer sa ligne !
Si ces quelques pistes d’ordre stratégique pourront, je l’espère, vous aiguiller vers une destination attractive, il faudra également piocher la bonne canne dans votre fagot ! A moins d’être d’un pêcheur exclusif (ce qui n’est pas forcément judicieux en début de saison où l’adaptabilité est un critère important de réussite), le panel de techniques qui s’offrent à vous impose des choix… Nous verrons ce qui les dicte dans un prochain article !
A bientôt
Simon SCODAVOLPE
Le montage de la ligne et plombée en particulier est à la pêche de la truite au toc ce que le bas de ligne est au moucheur, c’est-à-dire l’élément de la ligne qui influence le plus la présentation de l’appât (les pêcheurs au coup, bien représentés sur Garbolino.fr connaissent aussi son importance).
Si la tentation est grande pour le débutant de suivre aveuglément les formules toutes-faites de montages rencontrées dans les revues ou autre, il est infiniment plus fructueux en vue d’une réussite pérenne de comprendre comment procéder et réaliser son propre montage pêche au toc. Ces formules miracles aux yeux du profane ne sont valables que dans certains cas particuliers.
Or, la construction de la plombée doit rester très dépendante des conditions du moment, et ne peut se réaliser efficacement qu’au bord de l’eau. De plus, cette démarche doit rester personnelle car la tenue de canne influence aussi considérablement la présentation de l’appât. Ces deux notions (plombée/tenue de canne) vont de paire. En la matière, chaque pêcheur a ses habitudes, son style, qu’il est important de se forger en débutant.
Une approche pragmatique de la plombée
Le discours éculé rabâche qu’il faut tenir compte de 3 paramètres principaux pour construire son montage de pêche au toc et sa plombée : le couple vitesse/profondeur, la saison, et le type d’appât.
Je vous propose ici une autre approche, plus pragmatique, qui met en relation les 4 caractéristiques de la plombée, leurs influences respectives sur le comportement de la ligne sous l’eau, et les conditions de pêche qui dictent la façon de les régler. L’enfilade de plombs qui orne le bas de ligne possède 4 caractéristiques essentielles amenées à varier :
- La dégressivité
- Le poids
- La densité
- La distance à l’hameçon
Détaillons chacune d’elles pour comprendre comment les modifier :
1. La dégressivité du montage pêche au toc : toujours nécessaire ?
Le caractère dégressif de la plombée désigne la diminution du poids à mesure que l’on se rapproche de l’hameçon. Il s’obtient de deux manières souvent couplées :
- En optant pour une taille de grain décroissante de haut en bas (la masse d’un plomb étant inversement proportionnelle à son numéro).
- En augmentant la distance entre eux dans le même sens.
Cette dégressivité permettrait à l’appât de se présenter en premier à la truite. Comme expliqué dans l’article « toc : entre mythes et réalités », cette théorie très alléchante sur le papier, est loin de se vérifier au fond de l’eau. Néanmoins, cette structure produit d’autres effets intéressants : par exemple, le fait d’alléger la base de l’enfilade diminue la résistance que rencontre la truite quand elle saisit l’appât, ce qui favorise sa préhension. Ceci est particulièrement opportun lorsque le volume d’eau nécessite une plombée lourde ou plus généralement, lorsque les poissons se montrent circonspects.
Pour la pêche amont en torrent
- (lorsque le pêcheur relève la canne pour accompagner la ligne qui redescend vers lui).
- Il est bon de simplifier au maximum le montage : j’opte en général pour 4 plombs (qui apportent plus de souplesse que 3 tout en étant moins encombrants que 5 dans les postes restreints) du même numéro.
- Dans 90% des cas en petite rivière, mon bas de ligne comporte 4 plombs n°6, 4 plombs de 7 ou 4 plombs de 8 selon le débit.
Pour la pêche aval en grands cours d’eau
- Je conserve la structure dégressive pour les raisons précédemment évoquées.
- La lame d’eau étant plus importante, le nombre de plombs peut alors grimper jusqu’à 6 ou 7.
- En particulier si une plombée lourde et étalée est nécessaire (nous verrons ensuite les conditions dictant ce choix), tout en utilisant au maximum 4 numéros différents pour faciliter la construction (par exemple un plomb de touche n° 6 si le plus gros est un n°3).
En torrent, la simplicité est de rigueur : 4 plombs du même numéro suffisent.
2. Le poids total :
Le poids total de la plombée (ou la masse plus exactement, pour les scientifiques tatillons) est conditionné par la profondeur et la force du courant. A ce niveau, aucune recette miracle. Seule l’intuition dicte votre choix et elle s’acquiert avec l’expérience. Si le néophyte procède par essais, le pêcheur au toc plus expérimenté est capable de définir approximativement le grammage à utiliser par simple observation du cours d’eau. Le but est de faire dériver l’appât près du fond, sans (trop) couper les veines de courant. Après avoir défini la masse de la plombée d’ensemble – fondée comme son nom l’indique, sur le couple vitesse/profondeur moyen du secteur et non sur un poste particulier – il faudra compenser les fluctuations du couple des coups rencontrés par un ajustement de la tension de la bannière.
Passer creux ou pas?
Pour passer creux au niveau des postes un peu plus courants et/ou profonds que ceux ciblés par votre plombée d’ensemble, lancez légèrement plus en amont et donnez plus de mou dans la bannière lors de la dérive. Cet ajustement est suffisant dans la majorité des cas, et vous évite de perdre du temps à modifier votre montage. Au contraire, pour ne pas accrocher dans les coups plus lents et/ou moins profonds, tendez un peu plus la bannière dès l’impact de la ligne sur l’eau.
Apprendre à définir en un clin d’œil le poids de la plombée d’ensemble s’acquiert avec l’expérience.
J’utilise toujours la plombée la plus légère possible (en laissant un léger mou dans la bannière) relativement à la masse d’eau, de façon à minimiser les ratés au ferrage, fréquents en cas de tension excessive de la ligne.
3. La densité :
La densité de la plombée, à ne pas confondre avec le poids, désigne la capacité du montage à couler plus ou moins rapidement. Elle est conditionnée l’étalement de la plombée. Cet étalement est dicté par la distance dont dispose la ligne pour se mettre en place (c’est-à-dire la distance entre l’endroit où elle perce la surface et l’endroit où elle atteint le courant de fond), étroitement dépendante de la profondeur et de la taille des postes.
Prenons deux exemples littéralement opposés pour illustrer le propos :
- Pour prospecter les belles veines de courant laminaire en grands cours d’eau, la gestuelle consiste à lancer légèrement en amont de sa position pour que l’appât parvienne au fond en face de soi. Ainsi, le montage dispose de plusieurs mètres pour se mettre en place. La plombée peut donc être étalée, en vue d’obtenir un comportement naturel durant le reste de la dérive aval. De plus, le fait d’étendre suffisamment la plombée lorsqu’on pêche lourd (disons à partir de à 0,5 gr) réduit le risque d’accrochage.
- Pour une pêche amont dans des petits coups en torrent, votre montage n’a que quelques centimètres pour arriver au fond. En présence de postes miniatures, tout se joue très rapidement, surtout lorsque la distance de stimulation des truites est faible, comme c’est le cas dans l’eau froide du début de saison. Quelques centimètres de trop pour se retrouver au fond et votre appât se voit déjà projeté derrière la position du poisson. J’insiste particulièrement sur ce point car il arrive fréquemment que le débutant passe à côté du sujet. Au-delà de l’utilisation d’une plombée resserrée, il faut veiller à la précision du point d’impact de la ligne sur l’eau et à détendre la bannière pour faciliter la descente.
Pour les veines laminaires profondes, une plombée étalée sur une trentaine de cm se justifie…
… au contraire en torrent, utilisez une plombée concentrée pour faire couler rapidement l’appât !
J’utilise toujours la plombée la plus étalée possible, relativement à la distance dont elle dispose pour parvenir au fond, car cela confère à la ligne un comportement plus naturel durant la dérive.
La distance du plomb de base à l’hameçon influence la liberté octroyée à votre appât, c’est-à-dire l’amplitude des mouvements qu’il effectue autour de la plombée. Elle se règle en fonction de :
La densité de l’esche
Pour les appâts denses tels que le ver de terre, nul ne sert de rapprocher exagérément le lest. Ayant une bonne aptitude naturelle à rejoindre le fond et s’y maintenir, il gagne à conserver une relative liberté. (toujours dans un souci de présentation et de favoriser l’aspiration des truites). Au contraire, si vous utilisez des appâts ayant tendance à voler (comme la teigne), mieux vaut les brider suffisamment pour ne pas les décoller. Le plomb de base pourra donc être approché à moins de 10 cm de l’esche.
L’humeur des truites
Si vous ciblez l’abord des caches pour déclencher des touches, l’appât doit être fermement maintenu dans le champ de vision du poisson. L’esche doit donc rester au ras du fond. Misez dans ce cas sur une plombée basse.
Au contraire, lorsque les truites sont postées dans les radiers, une mobilité supérieure renforce l’attractivité de l’appât ; dans ce cas, étalez la plombée pour allonger la phase d’immersion. A la manière d’un moucheur qui utiliserait des nymphes ébouriffées pour valoriser cette phase. La distance du plomb de base à l’hameçon et l’étalement de la plombée varient souvent dans le même sens. Si ces mêmes poissons produisent des touches fines, éloigner le premier plomb de l’esche favorise la prise en bouche par la même occasion !
J’utilise toujours la plombée la plus proche possible de l’hameçon, de façon à m’assurer que l’appât se présente bien au fond, position privilégiée des truites.
La distance du premier plomb à l’appât définit son degré de liberté sous l’eau.
Dans les petits coups en ruisseaux, le plomb de base se situera à une dizaine de cm de l’esche.
La construction de la plombée reste un choix crucial du montage pêche au toc. Toutefois, les réflexions qui l’accompagnent ne doivent pas occulter celles d’ordre stratégique auxquelles le néophyte accorde parfois trop peu d’importance… La communication autour du toc a érigé la plombée au rang de premier critère de réussite… Si je suis loin de partager cet avis, il faut quand même avouer qu’on ne peut pas faire sans !
A bientôt
Simon SCODAVOLPE
Découvrez notre chaine Youtube Garbolino France et retrouvez l’ensemble de nos sorties pêche et présentation de produits.
Vous recherchez une canne truite aux appâts naturels? Les produits de la gamme EXTREME Appât Naturel sont devenus au fil des ans des références en termes de cannes truite au toc type Appâts Naturels : finition sobre et classe, fibre de carbone haut module, anneaux Fuji, autant de caractéristiques qui font de ces produits de véritables bijoux.
La déclinaison pertinente en 3 tailles de puissances différentes permet de faire face à une demande variée, à la fois en termes de type de milieu et de taille de truites convoitées. Voici les caractéristiques de chaque modèle :
L’EXTREME Appât Naturel 3.20 m :
Le modèle le plus court de la gamme est un véritable fleuret, très maniable et parfaitement adapté aux pêches courtes et rapides en torrent, dans le plus pur style pyrénéen, berceau de la technique toc fine et subtile (moi chauvin ?).
Si la longueur est un peu juste pour les pêches lourdes et profondes du début de saison (qui nécessitent un bras de levier assez conséquent pour passer creux), cette canne truite devient un formidable outil lorsque les ruisseaux retrouvent un niveau normal. La réserve de puissance n’est pas exagérée. L’action est rapide sans excès de raideur en pointe, toujours néfaste pour lancer sans effort quelques dixièmes de gramme dans les minces filets d’eau.
Si la mode actuelle tend à élargir l’utilisation des cannes de moins de 3.50m, il convient de rester critique face à cette évolution. En effet, dès qu’il s’agit de pêcher aval à grande distance, tout manque de longueur expose à un passage décollé de l’appât, qui le rend souvent inopérant. C’est uniquement en été que l’on peut se permettre d’incliner vraiment la bannière. Le fait d’augmenter la partie immergée de la ligne offre un appui supérieur au courant. Cela favorise la présentation lorsqu’il n’est pas très puissant.
En dehors de ce cas particulier, dès que la largeur du cours d’eau autorise les dérives avals, mieux vaut se tourner vers des longueurs supérieures :
L’EXTREME Appât Naturel 3.50 m :
Cette longueur de canne vous donne l’amplitude de pêche nécessaire à l’exploration des rivières moyennes (environ 15m de large) aux coups variés. La diversité des postes de ce type de biotope (qui les rend si intéressants d’un point de vue stratégique) conduit à diverses approches. Ainsi, on est amené à pêcher successivement plein amont, trois quart amont, ou aval au niveau des zones les plus élargies.
Une canne truite polyvalente, tant en termes de longueur que d’action, est requise : elle doit être assez rapide et maniable pour tenter les coups tordus sous les branches, tout en étant assez longue pour contrôler efficacement la dérive si une belle plage se dessine. Cette Extrême 3.50 remplit tout à fait à ce cahier des charges. Excellent point pour cette canne truite; le premier anneau est assez rapproché de la poignée, ce qui facilite l’enchaînement rapide des coups de ligne.
Les EXTREME Appât Naturel 3.90 m :
Les modèles les plus longs de la gamme se destinent aux pêches en dérives naturelles en grands cours d’eau. Dans les milieux vastes, une longueur de 3.90m apparaît comme un bon compromis pour accompagner la ligne à distance (parfois à plus de 10m) tout en gardant un certain confort d’utilisation. Les matériaux haut de gamme qui composent ces Extrême leur confèrent un poids contenu. Et surtout un excellent équilibre (caractéristique impactant le plus le confort). Les différences de puissance des 3 modèles les rendent plus ou moins spécifiques :
1 longueur 3 modèles
- 3.90m, 3 brins Medium : C’est LA polyvalence incarnée. Si l’on désire investir dans un seul modèle de 3.90m pour pêcher efficacement toute l’année, c’est celui-ci qu’il faut choisir. En effet, l’action de la canne, tout en compromis, permet de faire face dans les pêches lourdes du printemps. Ceci, sans pénaliser les lancers de plombées plus légères à mesure que la saison avance. La puissance moyenne lui donne suffisamment de répondant sur les gros poissons, sans anéantir le plaisir de capture de truites plus modestes.
- 3.90m, 5 brins Medium : Même si la puissance annoncée est la même que celle du modèle précédent. Elle se révèle bien plus importante sur le terrain. Dès la prise en main, on ressent cette réserve impressionnante sur le bas du blank. Elle se destine donc à la traque des grosses truites dans les masses d’eau volumineuses. Toutefois, puissance n’est pas ici synonyme de raideur, l’action est assez progressive. Lors de combats musclés, la courbure formée est harmonieuse. On ne bute pas dans le dur de façon brutale, ce qui limite le risque de décrochage.
- 3.90m, 5 brins Light : Comme son nom l’indique, ce modèle trouve son apogée dans les pêches légères post-fonte des neiges. Pour lancer des appâts légers sur des lignes fines, vous aurez besoin d’une certaine douceur d’action. Cette relative souplesse (qui ne devient pas mollesse grâce à un nerf suffisant) permet de ne pas détériorer les larves aquatiques qui excellent lorsque les truites sont sélectives en période d’étiage : c’est la canne à toc à emporter durant vos pérégrinations estivales. Avec son encombrement minime, elle pourra se glisser partout !
Pour conclure sur cette série de canne truite appâts naturels
Voici quelques pistes à suivre; pour éviter les erreurs au moment de choisir une référence parmi cette gamme de produits complémentaires. Le budget nécessaire est assez conséquent. Mais vous avez là l’assurance d’investir dans du matériel haut de gamme, léger et solide… ce qui en fait toute la rareté !
A bientôt
Simon SCODAVOLPE
La pêche de la truite au toc et la mise en place d’une stratégie. Comment? Nous avons abordé les différents types de postes (repérer et comprendre les postes). Puis, un sujet sur le comportement adopté par les truites sur chacun d’eux (Comprendre le comportement des poissons), passons enfin au point le plus capital dans la pêche au toc : la stratégie et la construction de votre partie de pêche.
Comment définir sa stratégie de pêche au toc?
Il s’agit pour moi du point le plus passionnant. En effet, si la progression d’un pêcheur le long des berges peut paraître machinale, cette avancée est en réalité constituée d’une alternance de périodes de marche et de coups de lignes, reflets d’élucubrations fondées sur les notions de base précédemment évoquées.
Choisir une stratégie de prospection consiste à définir quel(s) type(s) de configuration nous allons sélectionner, dans une logique d’optimisation du temps imparti. Pour y parvenir, il faut tenir compte de trois critères :
Pêche de la truite au toc. Stratégie 1: choisir les zones où les truites sont les plus nombreuses
A l’instant où l’on pêche, il convient de définir la nature des zones où se situe la fraction la plus importante de l’effectif total en truites mordeuses. Généralement, ce sont des conditions de température et de débit extrêmes qui facilitent la localisation du gros de la troupe. En début de saison, il arrive que les petits coups ne rapportent pas grand chose, contrairement aux zones plus profondes et plus vastes. En été, dans les parties avals des cours d’eau qui soumettent les truites à un certain inconfort thermique, elles se cantonnent fréquemment dans les têtes de courant brassées qui tirent fort.
Quelque soit les conditions, si un semblant de logique se dessine au niveau de la tenue des poissons (au niveau de la profondeur, de la force du courant, de l’intensité des turbulences, de la proximité aux caches…etc.), n’hésitez pas : sautez les secteurs qui ne possèdent pas les qualités requises. La sélection des coups (impliquant de délaisser des portions parfois longues) est l’un des aspects les plus passionnants et les plus importants de la pêche au toc. Il faut du cran et une certaine confiance en soi pour y parvenir (car vous laisserez des truites maillées sur votre passage c’est évident) mais le jeu en vaut la chandelle !
Stratégie 2: les zones où les truites sont les plus appétentes
L’appétence des truites (c’est-à-dire leur ardeur à mordre, que j’aime appeler « bravoure ») peut être différente selon qu’elles soient postées ou cachées. Ainsi, au-delà du nombre d’individus actifs, il est bon de cibler les endroits où les poissons se montrent les plus décidés à mordre. Par exemple, il ne faut pas hésiter à abandonner la traque d’individus postés dans les veines de courant s’ils produisent des touches imprenables, au profit d’autres (même moins nombreux !) qui sortent de leur cache pour engloutir goulûment votre appât. L’aspect qualitatif de la touche est une caractéristique au moins aussi importante que sa fréquence !
Stratégie 3: les zones où les truites sont les plus grosses
En plus des deux critères précédemment évoqués, il faut être attentif à la présence d’un lien éventuel entre la taille des individus mordeurs et le type de postes qui les abritent. Par exemple, après une piquée, les plus gros sujets sont souvent les premiers à rentrer, laissant le loisir aux juvéniles de profiter des veines nourricières. Il arrive que ces poissons maillés restent coopératifs un certain temps après avoir regagné leur cache. Ainsi, si vous ne touchez que des petites dans les courants, tenter le coup près des berges encombrées peut parfois débloquer la situation… vous vous démarquerez des confrères qui s’obstinent dans les veines et enchaînent les truitelles, dans l’attente d’un hypothétique poisson du calibre supérieur qui ne viendra sans doute jamais !
Si ces notions semblent couler de source sur le papier, on s’aperçoit une fois au bord de l’eau qu’elles sont loin d’occuper les esprits de tous les pratiquants, la plupart d’entre eux se contentant d’enchaîner machinalement les coups de ligne sur les différents postes qui se présentent, pour finalement conclure qu’à la pêche, il y a des jours avec et des jours sans. Cette approche productiviste peut rebuter les plus contemplatifs d’entre nous, j’en conviens. Toutefois, je vous conseille de l’adopter si pour vous aussi, le score réalisé tient une place majeure dans la hiérarchie de critères qui définissent ce qu’est une bonne journée de pêche !
A bientôt
Simon SCODAVOLPE
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