Le site garbolino.fr vous présente depuis plusieurs mois un contenu riche en informations, et en partage de la part de passionnés des différentes techniques. Nous avons voulu pour commencer cette série de portraits vous présenter Simon Scodavolpe que nous suivons très régulièrement dans les colonnes de notre site.
Laissons la parole à Simon afin qu’il nous parle de son histoire, de son parcours et de sa passion. Nous en profitons pour le remercier pour le partage, et la sincérité de sa passion, que l’on ressent dans tous ses récits.
Peux- tu nous expliquer comment est née ta passion pour la pêche?
Simon Scodavolpe: je n’avais aucune prédisposition à devenir pêcheur. Ma première rencontre avec une canne fut assez fortuite et s’est produite au détour d’un ruisseau à vairon de mon Gers natal. D’abord assez circonspect face au réel intérêt de cette activité, c’est avant tout une histoire d’amitié, avec mon camarade d’enfance Alexandre, qui m’a entraîné au bord de l’eau dans un premier temps.
Petit-à-petit, une expérience en appelant une autre, j’ai commencé à pêcher plus régulièrement de mon propre fait. Il faut dire que ma taille élancée me poussait d’avantage à manier des cuillères qu’à en recevoir sur un terrain de rugby (sport national de mon département et occupation principale de mes semblables). Un voisin plus âgé provoqua ensuite la rencontre avec le poisson qui me fit totalement basculer : la truite fario.
D’abord attiré par la perspective d’évasion (à l’âge de 10 ans, faire 100 km pour “aller pêcher” donne une toute autre dimension à la chose), je découvrais le territoire pyrénéen avec un regard contemplatif et accordais autant d’importance aux cadres de mes sorties qu’au résultat en lui même.
Deux maîtres en VHS
Comme toute passion naissante s’accompagne d’une soif d’apprentissage, je lisais “Pêche pratique” et visionnais en boucle des vhs sur les pêches de la truite. Rapidement, je m’identifiais à certains pêcheurs de renoms et mes deux maîtres devinrent Olivier Plasseraud et Alphonse Arias (j’avoue me souvenir quasiment par cœur des répliques de leurs films de l’époque), à la fois pour leur charisme, mais sans doute aussi parce que leur accent chantant et les coins qu’ils fréquentaient m’étaient familiers. Ces deux pêcheurs sont sans doute ceux qui m’ont le plus influencé à ce jour, d’autant plus qu’ils sont devenus des amis.
Toujours sous l’impulsion d’Alexandre, je découvrais à l’âge de 12 ans l’univers grandiose des lacs d’altitude. Je me souviens encore d’un article consacré au cristivomer lu en 1997 dans un numéro de la “Pêche et son environnement” qui m’avait alors totalement fasciné. A 15 ans, nous randonnions et bivouaquions sans autorité parentale, le flegme et le mètre quatre vingt dix de mon camarade avaient sans doute été jugés suffisamment protecteurs pour nous laisser évoluer seuls en haute montagne. Nous pêchions uniquement au vairon manié, avalant les kilomètres de berges à saute mouton et grillions des truites pour le repas du soir.
Les randos pêche ont dès lors occupé tous mes étés avec une assiduité croissante dès l’acquisition du permis de conduire (cette passion m’a conduit à co-écrire un livre sur la pêche en lacs de montagne en 2011 intitulé le « Guide randos-pêche en lacs de montagne »).
Simon est un véritable touche à tout de la pêche des salmonidés de la truite en Eaux Vives aux lacs de montagne
Et ton goût pour le partage ?
Simon Scodavolpe: en 2006, mettant à profit mon temps libre d’étudiant, je provoquais la rencontre avec Olivier Plasseraud et débutais la rédaction d’articles pour la revue Salmo.
Au contact des autres collaborateurs, je saisis vraiment la portée de la pêche de la truite en eaux vives et en retirais ce qui est devenu mon leitmotiv : la logique du bon moment, au bon endroit, avec la bonne technique.
Naturellement, pour y parvenir, j’ai toujours méprisé les clichés affublant certains modes de pêche et le snobisme halieutique qui caractérise certains pratiquants.
Pêche au Toc, Vairon, Mouche, … Simon ne s’interdit aucune technique de prospection pour la traque de son poisson favori
La pêche comment la vis- tu au quotidien?
Simon Socdavolpe: prétendre aujourd’hui que la pêche de la truite me passionne est sans aucun doute un euphémisme, tant elle a conditionné (et conditionne encore!) tous mes choix de vie.
De mes études à mon atterrissage professionnel (suite à une nécessité de quitter les Pyrénées à contre cœur il y 3 ans), tout a été pensé et réfléchi dans un seul but : pouvoir passer un maximum de temps à courir les berges de première catégorie.
Passer un maximum de temps au bord l’eau
Je suis accaparé par les salmonidés et leurs milieux, au point de passer parfois pour un associable. Je vis pêche, de mes lectures (depuis la révélation qu’a constituée le courant Nature Writting par le biais de son fantastique auteur John Gierach) jusqu’au contenu de mon assiette (oui je mange des truites !). Profondément attaché aux valeurs traditionnelles, je reste perplexe face à la déferlante technologique récente, regrettant un peu de voir des jeunes générations plus attirées par le côté bling-bling des carnassiers aux leurres, que par les plaisirs simples et profonds inhérents aux salmonidés.
Aujourd’hui catapulté dans les Hautes-Alpes, je pêche essentiellement les rivières de Provence (des Cévennes où réside une partie de ma famille aux contreforts des Alpes du Sud) et je me délecte de découvrir ces nouveaux territoires. Pour combler le mal du pays, je profite des visites familiales pour retourner pêcher dans les Pyrénées, et notamment les lacs de montagne dont la beauté reste inégalée à mes yeux.
Depuis quelques mois, j’ai la chance de faire partie de l’équipe GARBOLINO. Cette marque reste associée à la truite depuis ma plus tendre enfance. Epoque où elle commercialisait le moulinet à talon pyrénéen Corsec. Elle reflète au mieux la diversité qui caractérise la pêche de ce poisson en France; à travers la variété de l’équipement mis à disposition des pêcheurs. En effet, sa philosophie correspond finalement assez bien à ma conception de la pêche. La sortie en 2015 d’une nouvelle version de la célèbre canne Pyrénéenne est la parfaite illustration. Attachée aux traditions sans se montrer réfractaire à l’évolution !
A bientôt sur Garbolino.fr !
Où pêche- t- on la truite en début de saison? Début mars, selon le calendrier officiel, c’est encore l’hiver. Si notre enthousiasme tend à nous le faire oublier, les truites ne sont pas très hardies à cette période de l’année.
La pêche de la truite en début de saison
Maigres, affaiblies par leur période de reproduction, elles sont encore relativement cantonnées aux abords des caches (tout excès d’embonpoint chez un poisson capturé à cette époque en montagne ne laisse pas de doute sur son origine). De cet état de fait découle toute la stratégie de pêche du début de saison. Réussir en mars, c’est faire abstraction des souvenirs de la fermeture passée, moment où les poissons chassaient allègrement devant les pierres. L’hiver est passé, la donne a changé.
Dans l’immense majorité des cas, la neige tient encore aux sommets, l’eau est froide, basse et claire. Les truites n’ont pas encore rejoint les zones tumultueuses et les radiers maigres ; les postes du milieu du cours d’eau (aussi alléchants soient-ils) sont inoccupés pour la plupart. Les touches surviennent principalement sur les bordures encombrées avec un courant amorti.
Un tableau général mais des exceptions
Si ce tableau classique dépeint les rivières de montagne au mois de mars, les exceptions se multiplient depuis quelques années. Dans un contexte global de dérèglement climatique, les conditions rencontrées au bord de l’eau sont de plus en plus difficiles à prévoir. Les derniers hivers ont été marqués par une succession de coups de froid et de périodes douces et humides plus ou moins longues, faisant varier du tout au tout les conditions hydrologiques des cours d’eau. S’il faut composer avec ces aléas climatiques toute l’année, c’est bien en début de saison, lorsque la neige recouvre les sommets, que leurs répercussions sont les plus marquées.
Ainsi, définir le lieu de l’ouverture plusieurs semaines à l’avance expose à de grosses désillusions en terme de résultats. Si cette occasion est plus prétexte à vivre un week-end bien arrosé (pas seulement par le ciel) entre copains, la météo ne revêt une importance que sommaire. Par contre, si vous abordez (déjà !) le premier jour de la saison avec une logique de réflexion et d’optimisation, vous risquez d’être sacrément déçus… Pour les acharnés de la planification, il faudra donc très certainement déroger à cette ligne de conduite (ayant horreur de la chose, je me délecte de prêcher pour ma paroisse à cette occasion). Voici quelques clés pour faire les bons choix :
Une truite sauvage typique du début de saison : maigre, avec une grosse tête.
Comment choisir le cours d’eau ?
Les cours d’eau à truites peuvent être séparés en deux grands types, auxquels correspondent deux situations météorologiques optimales :
Partir sur les cours d’eau de régime pluvial : de la douceur !
Les cours d’eau de régime pluvial désignent les rivières non influencées par la fonte des neiges, c’est-à-dire celles provenant de sources ou de résurgences. Leur température est étroitement dépendante de celle de l’air ambiant puisque l’effet tampon du manteau neigeux ne les touche pas. Plus que la température du jour J, il est important de considérer son évolution au cours de la période précédant la date fatidique. Lorsque la masse d’eau est faible et les sources à proximité, tout peut changer rapidement. Plusieurs cas de figure peuvent survenir :
Si la température de l’eau décroît, s’éloignant par la même de l’optimal thermique de notre salmonidé (autour de 12°C), la pêche s’annonce compliquée. La pire situation serait un coup de froid brutal qui viendrait mettre un terme à une météo douce établie depuis plusieurs semaines. La truite aimant la stabilité (nous aurons l’occasion d’y revenir prochainement dans un article dédié aux paramètres qui influencent son humeur), un changement météorologique brusque accompagné d’une évolution thermique défavorable leur ferment fréquemment la gueule. Un temps froid et stable installé depuis longtemps, bien que loin d’être la panacée, est moins néfaste.
Le temps précédant la semaine fatidique
Au contraire, si comme en 2013 et 2014 sur le pourtour méditerranéen (notamment dans le Minervois et les Cévennes), un temps doux, qu’il soit sec ou légèrement humide, fait son apparition une semaine avant et induit une hausse de la température de l’eau aux alentours de 10°C, vous pouvez partir confiant ! Lorsque cette douceur est couplée à de fortes précipitations et une montée des niveaux, de bonnes chances de réussite subsistent, notamment au toc. Toutefois, si comme moi, vous rechignez vraiment à pêcher la truite dans l’eau forte et teintée, mieux vaut quitter la plaine et se rapprocher des sommets :
Météo printanière dès l’ouverture 2014 dans les Cévennes, ici sur un cours d’eau provenant de sources…
Les cours d’eau de régime nival : du froid, et du soleil !
Ces cours d’eau sont alimentés par la fonte des neiges. Quelque soit la tendance au niveau du ciel en cette fin d’hiver, vous y trouverez de l’eau froide, voire glaciale (moins de 5°C). Les meilleures conditions que l’on puisse espérer émanent d’une météo anticyclonique, froide et sèche ; l’idéal étant une gelée matinale suivie d’un relatif radoucissement en cours de journée, avec un soleil suffisamment chaud pour taper un peu sur les blocs en bordure et réchauffer l’ambiance sous l’eau, mais sans excès pour ne pas déclencher la fonte du manteau neigeux. Ces conditions idylliques nous ont gratifiés d’un mois de mars excellent en 2014 dans les Alpes du Sud !
Attention à la fonte
Au contraire, si par malchance, un redoux marqué (qu’il soit sec ou humide), déclenche une fonte inopinée, mieux vaut cibler les cours d’eau du paragraphe précédent ou (si vous vous situez dans une vallée de montagne) monter assez haut en altitude, afin de trouver une teinte moins rebutante (plutôt vert bouteille que marron) et des petits milieux dans lesquels les truites s’accommodent mieux de ces conditions particulières : par exemple, lors de l’ouverture 2014 dans les Pyrénées Centrales, une chaleur précoce a déclenché la fonte en journée ; ceux qui se sont rabattus sur les torrents de montagne ont quand même tiré leur épingle du jeu !
L’Ubayette (04) en mars 2014 : des conditions optimales sous un timide soleil provençal…
… avec de belles farios à la clé !
Lorsque la neige tient au sol en altitude, les conditions sont souvent favorables en grands cours d’eau…
Quels types de portions pour la pêche de la truite en début de saison ?
Nous y voilà, vous savez désormais quelle rivière sera le théâtre de votre ouverture. A ce moment là, les réflexions doivent se poursuivent sur le choix du parcours :
Le jargon halieutique mélange parfois « bonnes rivières » et « bons coins ». Cette différence d’échelle anodine sur le papier ne doit pas occulter le fait que toutes les portions d’un même cours d’eau, aussi renommé soit-il, ne se valent pas ! Tout peut changer à quelques centaines de mètres près. Le long d’une rivière, se succèdent des tronçons différents en termes de pente et de largeur ; chacun d’eux possède un « moment chaud », c’est-à-dire une période de l’année qui coïncide avec un niveau idéal et une configuration adaptée au comportement des poissons durant ladite époque.
Des problématiques différentes suivant les régions
Avant tout chose, précisons que les problématiques changent selon que l’on considère les chalk-stream bretons, le chevelu du plateau de Millevaches ou les torrents pyrénéens par exemple, tant ces biotopes sont aux antipodes ! Dans un souci de simplification, nous nous en tiendrons aux cours d’eau à truites majoritaires dans l’hexagone : les rivières caillouteuses de montagne. Ces milieux présentent généralement une pente relativement importante (induisant un courant et des turbulences marqués) et une largeur fluctuante, croissante en descendant vers l’aval, mais également variable par tranches de quelques dizaines de mètres, tout au long de son cours.
Dans l’eau froide du début de saison, tout excès de turbulence et de vitesse de courant d’un secteur réduit considérablement le nombre de coups favorables. Il conviendra donc de rechercher les zones les moins pentues et/ou les plus élargies du cours d’eau considéré. Plus à même de contenir les courants laminaires et lents appréciés par les truites à cette époque.
Conseils pratiques
Attention, cela ne signifie pas systématiquement fouiner vers l’aval, au contraire : un replat de quelques dizaines de mètres sur le cours amont d’un torrent cascadeur concentre les poissons engourdis du mois de mars et se révèle bien plus porteur que la même topographie uniformément reproduite dans le bas de la vallée ! La nature de ce qui l’entoure conditionne la valeur d’une zone (de la même façon en été, les micro-ruptures de pente dans parties avals qui chauffent sont des aimants à truites).
Dans le cas où vous découvrez les lieux (situation déconseillée, sauf si vous avez le goût du risque !), votre salut passe par une étude attentive des courbes de niveau de la carte IGN au 1/25 000 (nous en reparlerons également). Attention, la préférence que vous accordez aux secteurs lents ne doit pas vous conduire dans des portions trop uniformes qui manquent souvent de caches et donc de densité de truites. J’insiste particulièrement sur ce point : à l’ouverture, il faut parvenir à trouver le bon compromis entre abondance de caches et pente modérée, ce qui n’est pas toujours évident (ces deux paramètres variant naturellement de façon inverse).
Illustration du propos
Voici les clichés de deux secteurs différents de la même rivière pris à quelques centaines de mètres de distance, afin d’illustrer le propos :
Cette portion pentue et rapide, bien qu’attractive par son nombre de caches, est trop agitée pour un mois de mars…
… au contraire de celle-ci, plus profonde et plus lente car plus élargie, privilégiée par les farios à cette saison !
Au-delà de l’adéquation avec la tenue des poissons, le parcours choisi doit permettre de vous isoler au maximum des autres pratiquants. Sauf si vous supportiez mieux que moi la cohabitation au bord de l’eau !
Eviter les “confrères”
Pour éviter de tomber sur un confrère évoluant au dessus de vous, un peu de méthode s’impose. Privilégiez les secteurs boisés, inaccessibles sur plusieurs kilomètres en amont de votre point de départ (l’action de pêche se faisant en remontant). Passez la carte au crible pour dénicher les micro-portions où la rivière s’éloigne de la route, nécessitant quelques minutes d’approche pédestre décourageante pour les moins motivés. Prenez le contre-pied des autres pêcheurs dans leur façon d’aborder les parcours : la majorité débutant machinalement vers l’amont à partir du pont où ils se garent, descendez plutôt la rivière à pied sur quelques centaines de mètres pour ensuite pêcher en remontant l’aval immédiat du pont, souvent délaissé !
Le choix des postes conditionne la réussite de toute partie de pêche (voir l’article « truite au toc : comment définir une stratégie de prospection ? »). A ce moment de l’année (lorsque la température de l’eau est inférieure à 7/8 degrés), il est d’autant plus important de sélectionner les coups que les truites ne sont pas encore dispersées comme en été, un grand nombre d’entre eux reste vacant. De fait, rares sont ceux qui possèdent les qualités requises. Les meilleurs se situent en bordure, animés d’un courant laminaire d’intensité modérée, à proximité de zones de repos et généralement assez profonds.
Pour autant, ne négligez pas les minces radiers au bord (là où la plupart des gens mettent les pieds) si un soleil printanier y déverse ses rayons : les truites quittent alors fréquemment les zones profondes pour s’y poster. Comparativement à la période post-fonte des neiges, vous aborderez un nombre moins important de coups. Les portions favorables méritent d’autant plus d’application et l’insistance paye en présence d’une eau très froide.
Un poste typique de début de saison : une veine molle d’un bon mètre de profondeur, accolée à une belle cache !
Comme évoqué dans le paragraphe précédent, il faut également tenir compte de la sur-fréquentation des berges. Passé le coup du matin durant lequel on peut espérer évoluer en terrain vierge (à condition d’avoir pris ses précautions !), vous avez intérêt ensuite à cibler les postes où subsistent quelques chances de capture après le passage de plusieurs confrères. Ils sont de deux types :
Les coups vastes et peu marqués
Comme leur nom l’indique, ils nécessitent un grand nombre de coups de ligne pour une prospection efficace. Peu inspirants pour un pêcheur trop pressé, happé par la course effrénée dans laquelle il ne faut pas tomber. Personnellement, l’ouverture est l’un des rares jours de l’année où je m’astreins à prospecter ce type de poste (mon goût naturel me guidant plutôt vers ceux où les truites sont plus facilement localisables et donc moins laborieux à appréhender). Ainsi, plutôt que de perdre du temps à multiplier les tentatives sur les coups marqués et rebattus. (Ceux où les poissons déjà pris ou effrayés). Peigner les zones vastes peut s’avérer intéressant. En plus, c’est le moment de la saison où elles sont le plus porteuses !
Dans les coups vastes, les truites s’accommodent mieux de la pression de pêche.
Les postes difficiles d’accès
Quand il y a beaucoup de concurrence, appliquez-vous à faire ce que vos confrères ne font pas (ou mal). Pêchez les bordures éloignées et encombrées, qui nécessitent des lancers précis et une tenue de canne irréprochable pour passer creux. Recherchez les coups tordus, discrets, sous les branches basses et abandonner au contraire les postes évidents et accessibles si vous vous sentez précédé !
Un coup difficile à aborder techniquement, souvent salutaire le samedi après-midi pour celui qui parvient à y lancer sa ligne !
Si ces quelques pistes d’ordre stratégique pourront, je l’espère, vous aiguiller vers une destination attractive, il faudra également piocher la bonne canne dans votre fagot ! A moins d’être d’un pêcheur exclusif (ce qui n’est pas forcément judicieux en début de saison où l’adaptabilité est un critère important de réussite), le panel de techniques qui s’offrent à vous impose des choix… Nous verrons ce qui les dicte dans un prochain article !
A bientôt
Simon SCODAVOLPE
La pêche de la truite au toc et la mise en place d’une stratégie. Comment? Nous avons abordé les différents types de postes (repérer et comprendre les postes). Puis, un sujet sur le comportement adopté par les truites sur chacun d’eux (Comprendre le comportement des poissons), passons enfin au point le plus capital dans la pêche au toc : la stratégie et la construction de votre partie de pêche.
Comment définir sa stratégie de pêche au toc?
Il s’agit pour moi du point le plus passionnant. En effet, si la progression d’un pêcheur le long des berges peut paraître machinale, cette avancée est en réalité constituée d’une alternance de périodes de marche et de coups de lignes, reflets d’élucubrations fondées sur les notions de base précédemment évoquées.
Choisir une stratégie de prospection consiste à définir quel(s) type(s) de configuration nous allons sélectionner, dans une logique d’optimisation du temps imparti. Pour y parvenir, il faut tenir compte de trois critères :
Pêche de la truite au toc. Stratégie 1: choisir les zones où les truites sont les plus nombreuses
A l’instant où l’on pêche, il convient de définir la nature des zones où se situe la fraction la plus importante de l’effectif total en truites mordeuses. Généralement, ce sont des conditions de température et de débit extrêmes qui facilitent la localisation du gros de la troupe. En début de saison, il arrive que les petits coups ne rapportent pas grand chose, contrairement aux zones plus profondes et plus vastes. En été, dans les parties avals des cours d’eau qui soumettent les truites à un certain inconfort thermique, elles se cantonnent fréquemment dans les têtes de courant brassées qui tirent fort.
Quelque soit les conditions, si un semblant de logique se dessine au niveau de la tenue des poissons (au niveau de la profondeur, de la force du courant, de l’intensité des turbulences, de la proximité aux caches…etc.), n’hésitez pas : sautez les secteurs qui ne possèdent pas les qualités requises. La sélection des coups (impliquant de délaisser des portions parfois longues) est l’un des aspects les plus passionnants et les plus importants de la pêche au toc. Il faut du cran et une certaine confiance en soi pour y parvenir (car vous laisserez des truites maillées sur votre passage c’est évident) mais le jeu en vaut la chandelle !
Stratégie 2: les zones où les truites sont les plus appétentes
L’appétence des truites (c’est-à-dire leur ardeur à mordre, que j’aime appeler « bravoure ») peut être différente selon qu’elles soient postées ou cachées. Ainsi, au-delà du nombre d’individus actifs, il est bon de cibler les endroits où les poissons se montrent les plus décidés à mordre. Par exemple, il ne faut pas hésiter à abandonner la traque d’individus postés dans les veines de courant s’ils produisent des touches imprenables, au profit d’autres (même moins nombreux !) qui sortent de leur cache pour engloutir goulûment votre appât. L’aspect qualitatif de la touche est une caractéristique au moins aussi importante que sa fréquence !
Stratégie 3: les zones où les truites sont les plus grosses
En plus des deux critères précédemment évoqués, il faut être attentif à la présence d’un lien éventuel entre la taille des individus mordeurs et le type de postes qui les abritent. Par exemple, après une piquée, les plus gros sujets sont souvent les premiers à rentrer, laissant le loisir aux juvéniles de profiter des veines nourricières. Il arrive que ces poissons maillés restent coopératifs un certain temps après avoir regagné leur cache. Ainsi, si vous ne touchez que des petites dans les courants, tenter le coup près des berges encombrées peut parfois débloquer la situation… vous vous démarquerez des confrères qui s’obstinent dans les veines et enchaînent les truitelles, dans l’attente d’un hypothétique poisson du calibre supérieur qui ne viendra sans doute jamais !
Si ces notions semblent couler de source sur le papier, on s’aperçoit une fois au bord de l’eau qu’elles sont loin d’occuper les esprits de tous les pratiquants, la plupart d’entre eux se contentant d’enchaîner machinalement les coups de ligne sur les différents postes qui se présentent, pour finalement conclure qu’à la pêche, il y a des jours avec et des jours sans. Cette approche productiviste peut rebuter les plus contemplatifs d’entre nous, j’en conviens. Toutefois, je vous conseille de l’adopter si pour vous aussi, le score réalisé tient une place majeure dans la hiérarchie de critères qui définissent ce qu’est une bonne journée de pêche !
A bientôt
Simon SCODAVOLPE
Quels sont les facteurs de réussite d’une partie de pêche au toc réussie? Cet article a pour vocation de s’attaquer à certaines légendes tenaces qui touchent cette technique.
Prenons pour exemple quatre thèmes maintes fois rebattus, parfois sans réels discernements :
1. La construction de la plombée pour la pêche au toc
Le sujet de la plombée passionne les pêcheurs au toc. On ne compte plus les pages, qu’elles soient papiers ou numériques, dédiées à cet enfilade de cristallogène.
La règle antédiluvienne, dogmatiquement rabâchée par quelques grands noms de la discipline, pourrait se résumer de la façon suivante : « il convient de faire évoluer sa plombée à chaque poste selon le courant et la profondeur ».
Cette théorie est quasiment inapplicable sur le terrain. En effet, la perte de temps engendrée par des modifications incessantes du bas de ligne n’est en rien compensée que le gain d’efficacité découlant d’une présentation améliorée de l’appât, d’autant qu’il est possible de l’obtenir par d’autres subterfuges.
Par ailleurs, cette démarche aveugle va à l’encontre de la stratégie de pêche génératrice de réussite qui consiste à définir sur quel type de postes se trouvent les truites tel jour à telle heure, afin de les cibler exclusivement. Dans l’idéal, on pêche donc un seul couple vitesse/profondeur, correspondant à une seule plombée.
En pratique, j’utilise une plombée d’ensemble en m’adaptant aux variations de profondeur et de courant des différents coups par une modification de la tension de la bannière. Cette dernière doit être légèrement plus molle en cas de cendrée trop légère et inversement, plus tendue en cas de plombée un peu trop lourde.
Quand je pêche au toc, dans 80% des cas, ces ajustements de la tenue de canne sont suffisants pour présenter l’appât de façon optimale. Lorsque ce n’est pas le cas (prospection d’un poste aux caractéristiques très différentes des autres), il ne faut pas s’entêter et accepter de perdre quelques secondes pour modifier sa plombée !
Pour passer creux en toutes circonstances sans perdre de temps, jouez de la tenue de canne !
2. La représentation de la dérive
La dérive dans la pêche au toc, qui pourrait se définir comme le laps de temps écoulé entre le moment où la ligne touche l’eau et le moment où le pêcheur la retire, est un autre concept victime d’affabulations. Tous les schémas nous la représentent par une belle courbe dans la colonne d’eau . La plombée dégressive permettrait de faire passer appât/plombée/guide fil dans cet ordre.
Ceci n’est quasiment jamais observé en réalité, même lorsqu’on pêche « aval » en dérive naturelle. En effet, cette théorie simpliste néglige totalement les différences de vitesse de courant qu’il existe aux différents étages de la colonne d’eau.
Le courant le plus puissant se situe généralement en milieu de colonne (au niveau de la plombée). Alors que près du fond (là où se trouve normalement votre appât), le substrat caillouteux hétérogène perturbe l’écoulement du flux. Il n’est plus laminaire et donc ralenti, tout comme votre appât… ce dernier passe donc fréquemment après les plombs (ou à côté), n’en déplaise à certains !
Je vous rassure, ce n’est pas ce qui empêche la truite de mordre ! Ce qu’il est important de garder en mémoire, c’est qu’une dérive est réussie quand :
- votre appât passe bien au ras du fond (le fait de sentir qu’on pêche creux s’acquiert avec l’expérience)
- le dragage est limité au maximum (l’appât suit la veine de courant choisie sans la couper)
- la bannière n’est pas trop tendue (un léger mou permet à la truite de bien aspirer l’esche et limite les vibrations indésirables)
C’est sur ces points qu’il faut travailler !
Ce n’est certainement pas le ver qui s’est présenté en premier à la truite, mais le résultat est là !
3. Le choix du diamètre du nylon pour la pêche au toc
« Aujourd’hui, la pêche était dure, aucune touche en 10/100. Et dès que je suis passé au 8/100, je les ai enchaînées ». Vous avez sans doute déjà entendu ce genre de remarques farfelues. Pourtant, il est hautement probable que la truite ne perçoive aucune différence entre ces 2 diamètres de nylon.
La finesse n’a pas pour vocation à soustraire le nylon à la vue des truites (essayez de pêcher en direct avec du fil fluorescent, vous seriez surpris du résultat !) mais plutôt de présenter l’appât de la meilleure façon qui soit. Le choix du diamètre du nylon doit conduire à un montage homogène.
Comment une petite larve peut-elle se comporter naturellement au bout de gros nylon en 18/100 ?
Un tel bas de ligne briderait trop les mouvements de l’appât et l’empêcherait d’atteindre le fond. Une esche si légère s’accommodera mieux d’un bas de ligne en 12/100, dont la solidité est suffisante dans l’immense majorité des cas.
Pour le corps de ligne, l’affinage sert à faciliter le lancer : par exemple, le pêcheur qui utilise une canne fil intérieur en été a intérêt à diminuer le diamètre du corps de ligne pour garder un coulissage optimal avec des plombées légères, un nylon en 12/100 peut être utilisé en corps de ligne.
En dehors de quelques cas particuliers, la course à l’affinage ne se justifie pas vraiment. Elle ne sert à certains qu’à valoriser leurs belles prises d’une pseudo plus-value…
Personnellement, je préfère abréger au maximum les combats, car leurs conséquences sur la santé des poissons sont très néfastes quand ils s’éternisent. Surtout, il ne sert à rien de mettre l’absence de touche sur le compte d’un diamètre trop important de la ligne ! Mieux vaut creuser d’autres pistes, en particulier le choix des postes, le type d’appât (ou sa grosseur)… etc. Nous y reviendrons !
Pour des truites de ce calibre dans les eaux fortes printanières, un bon 14/100 n’est pas superflu !
4. Le choix de l’hameçon
L’hameçon est incontestablement l’élément le plus important de votre montage pour la pêche au toc . C’est le lien ultime entre la truite et le pêcheur. S’il convient de ne pas négliger son choix. Interrogeons-nous quand même sur le bien fondé de la diversité de l’offre actuelle.
Rares sont les consensus à son sujet. Par exemple, au niveau de la couleur, les uns l’adaptent à la teinte de l’appât, les autres prônent le nickelé en tout circonstance. Pour la forme également, les débats font rage entre adeptes des courbures arrondies, des formes Crystal, ou anti- décroche.
Difficile de s’y retrouver ! Si l’on s’interroge beaucoup sur la couleur et la forme de la courbure, on oublie trop souvent une autre caractéristique essentielle : la force de fer. L’influence de la forme sur le décrochage est sans commune mesure avec celle de la force de fer. (Bien que le marketing tende à nous le faire oublier…).
Un excellent piquant et une relative finesse de fer permettent une pénétration optimale dans la mâchoire de la truite. Revers de la médaille, les hameçons trop fins ont tendance à s’ouvrir lors des combats un peu trop musclés…
Ainsi, j’utilise toujours une force de fer la plus faible possible relativement à la taille des truites convoitées (là aussi, tout est affaire de compromis).
Pour enfiler teignes, vers ou sauterelles (90% des cas pour ma pratique) les Garbolino 4150 NI sont très adaptés. J’adapte simplement la taille à la grosseur de l’appât : 8/10/12 voire 14 pour les micro-vers qui font fureur dans les maigres radiers estivaux . Pour les appâts épinglés, je préfère une tige courte, type Garbolino 4110 NI
Victime d’un Gamakatsu 1040R n°10 !
A bientôt
Simon SCODAVOLPE
Fermeture de la pêche de la truite au toc. FIN DE SAISON DANS LES ALPES DU SUD
Acte 2 : 05, plus froid et généreux.
Après un mois d’août chaud et sec, les conditions ne changent pas radicalement en septembre. Le soleil reste de la partie. Toutefois, à la faveur de nuits de plus en plus longues, la température de l’eau tend à baisser tout au long du mois, pour descendre en dessous des 10°C à l’approche de la fermeture (le 5 octobre dans les Hautes Alpes). Cette perte d’une poignée de degrés est classiquement corrélée à un regain d’activité des salmonidés, 2014 n’aura pas dérogé à la règle.
Plus qu’au niveau quantitatif, c’est qualitativement que le changement est remarquable : les poissons acceptent désormais de se saisir de proies de taille standard et sont capturables au toc avec des appâts classiques (nous avons invariablement utilisé des petites teignes « Appâts Michel » eschées sur des hameçons Gamakatsu 1040R n° 10).
Coline a peu pêché depuis fin juillet. Elle met fin à sa disette halieutique par un gueuleton queyrassien, le temps d’une après midi en solitaire sur le Guil :
Coups du soir pour les deux dernières semaines
Les deux dernières semaines seront marquées par une série de coups du soir, près de la maison, sur les cours d’eau du Briançonnais autour de 1400 m d’altitude (Durance, Clarée et Cerveyrette). La taille moyenne des prises n’a rien à voir avec celle des semaines précédentes, et nous avons la chance de toucher une bonne proportion de truites entre 35 et 40 cm. Vu l’altitude, nous sommes comblés.
Nous avons utilisé les cannes Extreme Trout AN en 3,20 ou 3,50m, selon la largeur du secteur, couplées au moulinet ATR-65. Quelques photos reflétant l’ambiance automnale dans les Hautes Alpes :
Truites de la Clarée
Fermeture de la pêche de la truite au toc aux appâts naturels. Méditerranéenne de la Durance amont
Fario de la Guisane
L’après- midi de la fermeture de la pêche de la truite au toc
Le dimanche après-midi de la fermeture, la saison s’achève en apothéose sur les bords de la Cerveyrette. Les truites se mettent à table durant deux bonnes heures, mettant la rivière en ébullition. Des poissons de taille honorable, attablés devant les pierres, dans un état d’appétence exceptionnel, autorisant même la pêche à vue. Etant un assidu du parcours, je m’étonne de voir de si beaux individus. Aucune de mes sorties précédentes ne m’avaient laissé présager une telle densité. Toujours difficile de sortir l’appareil photo en de telles circonstances, on se contentera de ça :
Truite de la Cerveyrette, un des dernières de 2014…
Le moment de les laisser au repos
Bien que nous nous octroyons de temps à autres le plaisir de manger des truites (sans aucun sentiment de lèse-sportivité), ces géniteurs sains et remplis de gamètes ont pu regagner leur élément en pleine forme. Souhaitons-leur d’excellentes conditions hydrologiques pour leurs ébats à venir !
A bientôt !
Simon SCODAVOLPE
La fermeture de la pêche de la truite vient déjà d’avoir lieu dans la plupart des départements réciprocitaires français.
Un Août sec après une longue période maussade
Après un printemps et un mois de juillet relativement maussades (si l’on excepte quelques furtifs épisodes de chaleur en juin), les niveaux des cours d’eau de montagne des Alpes du Sud sont restés globalement tendus durant la première partie de l’été.
Par la suite, un mois d’août très sec a permis de retrouver des conditions plus conformes aux normales saisonnières, à savoir une eau bien réchauffée (dépassant 14°C en fin de journée dans les cours d’eau principaux) et des débits faibles. Ce sont les conditions estivales (somme toute assez difficiles) que j’ai rencontré début septembre, lors de mes 2 excursions dans la haute vallée du Verdon. Dont les parcours feront l’objet d’un article spécifique dans la rubrique « coins de pêche ». Elles ont nécessité un affinage considérable des techniques de pêche :
La première venue, en famille, fut dédiée à une exploration des lieux nouvellement découverts, en prévision de la traditionnelle sortie annuelle que j’organise avec les autres pêcheurs de la revue Salmo. En cette première semaine de septembre, les truites se sont montrées actives mais sélectives.
Leur qualité et leurs robes attrayantes, fruits d’une gestion patrimoniale tout à fait efficace, ont compensé leur taille modeste (nul doute que les eaux fortes du printemps nous aurait rapporté des spécimens d’un tout autre calibre, vue la capacité d’accueil du Verdon à ce niveau). Lors des coups du matin (jusqu’à 10h), les farios postées dans les veines de courant, se ruaient sur les teignes.
Une pêche de la truite pas simple pour cette fermeture
Dès l’apparition du soleil (et de la chaleur), elles devenaient quasiment imprenables au toc mais restaient capturables à la mouche artificielle (il faut dire que nous n’avions pas de nymphe ni de mouches naturelles pour continuer à pêcher avec nos extreme trout…), elles se sont même montrées franchement gobeuses sur les affluents.
Dès le début de la semaine, nous avons opté pour la stratégie suivante : coup du matin et du soir sur le Verdon (moments coïncidant avec une température d’eau correcte), et milieux de journée sur les affluents à altitude supérieure pour y trouver une ambiance plus fraîche et une eau plus brassée. Elle nous a plutôt bien réussi ; voici pèle mêle quelques images des cours d’eau du haut Verdon et de leur habitantes :
Quelques poissons pris en sèche :
Le week-end d’après, c’est avec Olivier Plasseraud, Olivier Grimal et Gilles Cousin de la revue Salmo que je reviendrai sur les lieux :
Malgré un léger coup d’eau dans la semaine au passage d’une perturbation orageuse, les conditions sont restées assez similaires. C’est donc avec la même logique que nous abordons la pêche. Je retrouve mon compère Olivier Grimal pour une journée en duo. Ce dernier profite du samedi après-midi pour me démontrer (une énième fois) que la mouche naturelle n’a pas d’égal pour déclencher des truites très discriminantes, rechignant à s’emparer des esches traditionnelles (il a quand même attendu d’avoir une paire de truites maillées d’avance au compteur, avant de me proposer quelques unes de ses bébêtes diaboliques, me voyant sombrer dans un état de désappointement le plus total). Ambiance de cette après-midi sur la Chasse, près de Colmars :
A bientôt pour la deuxième partie du mois de septembre, dans le 05 cette fois, avec des températures plus froides et des poissons plus gros !
Simon SCODAVOLPE
Avant de parler pêche du saumon de fontaine, nous devons apprendre à le connaître. L’omble de fontaine (Salvelinus fontinalis), appelé saumon de fontaine par abus de langage, est un poisson atypique à plus d’un titre.
Originaire d’Amérique du nord (c’est la fameuse truite mouchetée au Canada), on a introduit ce sympathique salmonidé dans certains milieux de haute montagne où la truite peine à s’implanter.
La pêche du saumon de fontaine
Souvent décrié à cause de cette origine outre-Atlantique, sa faible espérance de vie et les milieux pauvres qu’il fréquente ne lui permettent pas d’atteindre des tailles record, limitant l’intérêt des traqueurs de gros poissons. Personnellement, je retiens surtout sa plastique avantageuse, son assiduité à fréquenter la couche de surface (autorisant la pêche en sèche à vue), ainsi que son appétence naturelle.
Pour trouver l’omble de fontaine, il faut rechercher les endroits où il a été introduit; parfois avec succès puisque on recense de nombreux cas de naturalisation. En général, vous serez amené à monter au-delà de 2000m en torrent, et même jusqu’à plus de 2700m en lac !
En lac de montagne :
Dans les plans d’eau de haute montagne, le saumon de fontaine s’active quelques jours après le dégel. Préférentiellement sur les bordures et au niveau des zones peu profondes, plus vite réchauffées. Au dessus de 2500/2600m, il s’alimente tout au long de la saison. Ainsi il devient la cible privilégiée du pêcheur randonneur au mois d’août. Alors que les truites de l’étage inférieur deviennent rétives et sélectives. Le vairon mort manié est la technique phare en début de saison, en utilisant une monture Plasseraud de 2 à 3 grammes.
La pêche aux leurres qui mise sur l’agressivité est aussi toute indiquée, en particulier avec de petits Jerkbait en taille 50. Le saumon de fontaine possède un tropisme alimentaire de surface, et gobe allègrement les insectes déplacés au gré du vent. La pêche à la mouche est ma technique favorite. Privilégiez les mouches à draguer (sedges en chevreuil et sauterelles en mousse) en présence de surface ridée. Et affinez vos modèles si nécessaire en cas de pêche à vue (petits sedges sombres, culs de canard).
En torrent de montagne :
Dans les ruisseaux caillouteux de haute montagne constituent un second biotope de choix pour l’omble de fontaine. Ils présentent des coups multiples et variés. L’eau y est souvent très froide et le milieu pauvre en ressources nutritives. Recherchez donc les poissons dans les amortis, et notamment les secteurs profonds où se concentrent les plus gros individus. Ces saumons de fontaine apprécient les zones moins pentues qui serpentent dans les pelouses alpines riches en insectes, où le courant s’assagit. Vous pouvez pratiquer Mouche et toc selon vos goûts. A la mouche, les modèles à haute flottaison (sedges tout chevreuil) assurent une visibilité suffisante dans ces eaux tumultueuses. Au toc, la teigne est un appât de choix. Utilisez des plombées basses et relativement concentrées.