Interview du capitaine de l’équipe de France
Ce championnat d’Europe 2017 était le baptême du feu pour le nouveau capitaine de l’équipe de France de pêche au coup, Paul-Louis Lafont. Après de longues années passées au sein de l’équipe de France en tant que pêcheur, il revient pour nous sur cette première expérience en tant que manager.
Première expérience de capitaine de l’équipe de France de pêche
Ma première expérience en tant que capitaine de l’équipe de France séniors, s’est dans l’ensemble plutôt bien passée. Je connaissais bien la plupart des pêcheurs sélectionnés pour avoir pêché avec eux pendant plusieurs années en équipe, et ce, jusqu’à encore l’année dernière. J’y ai intégré des jeunes. Certains pour pêcher, d’autres pour coacher. Ils ont su rapidement s’intégrer au groupe, et nous pouvons nous en satisfaire.
Faire abstraction du passé
Même à chaud et au lendemain seulement de ce championnat d’Europe, je ne me retourne que très rarement sur le passé. Que ce soit dans la vie privée, professionnelle ou sportive, la page est tournée. Si nous voulons aller de l’avant, seul le présent et le futur ont de l’importance. Maintenant, étant un gagneur dans l’âme, je ne peux pas être entièrement satisfait de cette 5ème place. Bien que ce soit un bon résultat, il ne faut pas oublier que nous étions 3ème à l’intermédiaire.
Manque de pratique en rivière
L’approche tactique était bonne, la première manche nous l’a prouvé. Il n’y avait rien à changer pour aborder la seconde. Je pense que nous sommes un peu en dessous de certaines équipes lorsqu’il s’agit de pêcher véritablement en rivière. Nous n’y pêchons plus depuis bien des années. Et il est clair que cela nous a manqué pour prendre le peu de poissons qui nous auraient permis de “gratter ” quelques places. Dix points pour le podium sur des secteurs de 24 en deux manches, ce n’est vraiment pas grand-chose. Les équipes qui sont devant ont eu l’occasion de pêcher le parcours à plusieurs reprises. Cela leur a certainement permis de mieux appréhender les changements de courant et de niveau d’eau, dû aux marées.
Construction de l’avenir
J’espère maintenant que nous aurons l’occasion de vite retrouver des championnats de France en rivière; Avec du courant et pas des parcours, où l’on peut caler sa ligne avec un flotteur de moins d’un gramme. D’ailleurs, j’avais déjà prévu depuis le début de l’année, de faire une ou deux épreuves avec l’équipe de France au complet, sur des pêches de ce type.
Une épreuve de cette envergure ne se prépare pas à moitié. La stratégie pour une équipe de pêche de compétition est fondamentale. Rien ne doit être laissé au hasard. 300 pêcheurs alignés, ce sont des kilomètres de berges avec leurs spécificités. La préparation préalable a permis au SPP de dégager plusieurs options, au pêcheur ensuite de s’adapter en fonction de son poste, de l’évolution de la pêche et des informations transmises par son accompagnateur. Stéphane Pottelet nous dit tout sur les choix stratégiques.
Quatre options de pêche
« Devant la multitude des options possibles et rentables nous avons fait le choix de ne rien laisser au hasard. Les 4 options de pêche possibles étaient les suivantes :
- Les gobies dans la bordure,
- Une pêche à mi-distance, entre 7 et 9 m,
- La pêche à 13 m,
- La pêche au moulinet (anglaise coulissante et bolognaise).
Teddy Lescure avec une belle pêche de gobies en bordure.
Les amorces
Afin de faire face à ces différentes possibilités il nous fallait préparer plusieurs amorces, heureusement la règlementation nous permettait d’utiliser 18 litres.
- Un petit tapis de terre de somme préparé pour la pêche à mi-distance (1l)
- Puis une amorce fine, brune, allourdie et qui aura tendance à beaucoup travaillé sera utilisée en complément du tapis de terre pour la mi-distance (3l)
- Une amorce très légère et nuageante sera également préparer pour réaliser une pêche décollée (2l)
- Et une amorce foncée, lourde et plate (qui travaille peu) sera dédiée pour la 13m (7l)
- Mais aussi une amorce très lourde à base de terre de rivière sera composée pour la pêche au moulinet (5l).
Les esches
Au niveau des esches nous avions opté pour :
- 1 kg de fouillis de vers de vase,
- ½ l de casters,
- ¼ de terreaux,
- ¼ de pinkies rouge.
Amorçage
Nous avons préparé tous les coups, dès le début de la pêche. Personnellement, j’ai déposé 1 coupelle pour la pêche des gobies à 2.5m. J’ai réalisé 6 petites boulettes de terre de somme jetées à la main à 7 m. Par-dessus, j’ai déposé 6 coupelles d’amorce qui travaille. A 13m, j’ai mis 5l d’amorce à la main (environ 12 boules). Et pour la pêche au moulinet, j’ai jeté 10 boules à 25 m.
La stratégie était de démarrer aux gobies et d’y rester tant que nous étions dans le top 5 du classement dans le secteur. Si les choses se compliquaient, il fallait s’orienter sur les autres coups en fonction des constatations de notre coach. Coach qui a eu un rôle prépondérant dans les changements stratégiques et tactiques. »
Nombre de coups envisagés, amorces et amorçages variés et adaptés, la réussite ne doit rien au hasard. Une guerre se gagne avec un plan de bataille élaboré et de ce côté ci, on peut dire que l’approche du SPP était millimétré !
1 stratégie d’équipe pour remporter cette épreuve de pêche de compétition par équipe.
La pêche de compétition en équipe connait tous les ans son apogée lors du Championnat de France des Clubs. retour sur le championnat 2016.
Episode 1/4 – La préparation de cette compétition de pêche en équipe
Le championnat de France des clubs est l’épreuve phare du calendrier national pour toutes les équipes de pêcheurs au coup et donc très attendue. L’équipe victorieuse gagne le droit de représenter la France l’année suivante lors du championnat du Monde. Ce cru 2016 est d’autant plus important qu’en 2017, c’est la France qui a été choisie pour accueillir le Mondial. L’enjeu est important. 60 équipes de 5 pêcheurs se disputent le titre suprême. Le SPP87 déjà vainqueur en 2014 et second en 2015 a attaqué l’épreuve le couteau entre les dents avec la ferme intention de gagner son ticket pour le Mondial. Stéphane Pottelet, l’un des leaders de cet équipage revient pour nous sur ce championnat. De la préparation, au déroulement des manches en passant par la stratégie, vous saurez tout !
Vers l’inconnu ou les premières difficultés
« Dès le dimanche précédent le championnat, notre nouveau et jeune talentueux coéquipier, Antoine BERENI, avait décidé de faire le déplacement afin de constater les conditions de pêche du dimanche. L’objectif étant d’observer si les conditions de pêche du WE étaient similaires à celles auxquelles nous serons confrontés la semaine précédant le championnat.
Une grosse partie de l’équipe est arrivée sur place le lundi en fin de matinée afin de débuter les entrainements.
Présentation à la famille gobies
Nous avons eu l’honneur d’être présentés à la famille GOBIES. Pour la plupart d’entre nous cette espèce était méconnue ou inconnue. Nous avons découvert ou redécouvert un poisson à l’appétit d’ogre succombant à la bouchée de gros asticots. A notre grande surprise les « spécimens » de 4 à 5 grammes ne rencontraient aucune difficulté à se saisir de 2 ou 3 larves sur des lignes extrêmement lourdes …. Tout bonnement incroyable ! »
Ces poissons ont colonisé la Moselle canalisée et dès les premiers entrainements nous prenions jusqu’à 15 à 20 poissons en 5 minutes … »
La star de la semaine !
Trouver d’autres pêches pour faire la différence
« La dominance des gobies ne faisait aucun doute, mais grâce aux entraînements, bien d’autres pêches apparaissaient rapidement. A mi-distance, entre 7 et 9 mètres, il y avait la possibilité de prendre des gardons de 15 à 80 gr, des plaquettes de petites tailles de 20 à 100 gr et parfois quelques spécimens plus imposants jusqu’à 700 à 800 gr, de belles ablettes, des grémilles et bien évidement encore et toujours des gobies.
Sous la grande canne, à 13 mètres, il y avait la possibilité de prendre quelques grosses voir très grosses brèmes. Certains poissons fleurtant avec les 2 kg. Une densité importante de petits poissons étaient quant à elle à éviter absolument (grémilles de moins de 5 gr et gobies). Au moulinet, au coulissant ou à la bolognaise il y avait également la possibilité de capturer les mêmes poissons que sous la 13 m. Bref, du poisson de toutes tailles et de toutes espèces à toutes distances. »
Premier contact et exploration de tous les secteurs
« Le premier entrainement s’est tenu dans le secteur B où Antoine BERENI a fait une véritable démonstration sous la grande canne avec plus de 22 kg principalement de grosses brèmes et un sandre de 3.7 kg. Stéphane LINDER a réalisé une magnifique pêche à mi-distance de gardons, plaquettes, ablettes et la balance affichait plus de 5.5 kg. Pour les autres, les options choisies avaient permis de faire succomber 2,5 à 5 kg de poissons en optant pour des pêches au bord et au moulinet.
Le mardi, nous nous sommes dirigés vers les gros numéros du secteur D, et là malheureusement nous avons été obligés d’écourter notre entrainement car l’orage était menaçant. Au bout de 2h de pêche, 4 brèmes avaient été prises sous la 13 mètres dont 3 sur les ailes.
Dans le milieu nous avions positionné 3 pêcheurs au moulinet qui termineront sans une seule belle brème. Peu ou pas de gobies attrapés, et 2 pêches semblaient dominer la mi-distance avec des blancs de tailles modestes et la 13 m. Après coup, je pense que le résultat au bout de 4h de pêche aurait été totalement différent, les gros poissons arrivant souvent sur le tard.
Le mercredi, premier entraînement sérieux aux gobies
Mercredi, direction le secteur le plus en amont, le E. C’était la première fois de la semaine que certains d’entre nous allaient s’occuper de traquer très sérieusement les gobies dans le bord. Paul-Louis LAFONT situé à l’aile aval pratiquera exclusivement une pêche sous la 13 m et réussira à capturer 6 poissons pour un score de près de 10 kg. Le 2ème de cet entrainement sera Pierre Louis RENAULT qui, placé en plein milieu, réussira à faire succomber 4 jolies brèmes à la bolognaise.
Ensuite les pêcheurs de gobies tiraient leurs épingles du jeu. Il apparaissait qu’il était possible de prendre 150 à 200 poissons par heure pour une moyenne de 7 gr par prise soit entre 1 kg et 1.4 kg par heure. La pêche à mi-distance permettait de faire des scores plus faibles entre 1500 à 2500 pts en 4 heures. Nous pensions avoir trouvé le moyen de faire la différence au milieu du paquet en pratiquant à la bolognaise. »
Pêche de compétition et équipe: Dernier entraînement en commun
« Jeudi, le dernier entrainement en commun. Nous avons sélectionné le secteur A pour ce dernier entrainement. 1 secteur annoncé comme particulièrement difficile. Deux d’entre nous avions prévu la bolognaise en plus des pêches de bordure et à mi-distance. Pierre-Louis avait décidé de se faire la main sur les gobies tout comme Antoine, Stéphane LINDER et Teddy LESCURE qui a pris comme option principale la pêche à mi-distance.
A l’issue des 3 heures de pêche aucune brème n’a été capturée. Les pêcheurs de gobies étaient devant avec 2,6 kg pour Pierre-Louis avec 260 poissons. 2.540 kg pour 345 prises pour Antoine. Les pêches à mi-distance étaient compliquées, pas plus de 2 kg pour les meilleurs et la pêche à la bolognaise inexistante.
L’heure des choix
A l’issue de nos entrainements nous n’étions pas sereins car aucune piste ne semblait se détacher. Il était possible de réaliser un gros score sous la grande canne. Mais également de faire la différence à la bolognaise. Ou de réaliser un score honorable entre 7 et 9 m . Ou bien encore se rabattre sur les gobies pour assurer un joli fond de bourriche. Le vendredi matin, nous avions décidé de nous rendre sur le parcours. Nous voulions suivre l’évolution des secteurs de pêche ou d’affiner certains réglages techniques sur la pêche de gobies. »
Prêts à tout
« Le vendredi après-midi nous étions tous de retour au gite afin de préparer nos lignes ou bas de ligne. Après quelques échanges, nous avions conclu qu’il ne fallait écarter aucune technique. Il fallait nous préparer à utiliser toutes les techniques. A adapter en fonction de l’humeur du poisson et de la zone attribuée. Pour le championnat nous décidons de monter plusieurs cannes pour la pêche du bord, la mi-distance, la grande canne et la bolognaise. Nous n’avions aucune certitude sur la pêche à produire donc le mieux pour nous était de tout prévoir ! »
A ce stade, et grâce au descriptif détaillé de Stéphane, on se rend compte que chaque détail compte. Il doit être analysé en groupe afin de n’écarter aucune solution… Enfin, pas de place au hasard. La cohésion avant tout représente la force d’un groupe. »
Les impressions de Paul-Louis Lafont sur la Slimax Diamant
Avec tout l’enthousiasme qui le caractérise, il nous livre ses impressions sur la Slimax Diamant qui l’accompagnera sur les plus grandes épreuves nationales et internationales.
Pour ceux qui connaissent Paul-Louis Lafont, ils n’ignorent pas que c’est un amoureux du beau et bon matériel. Pêcheur international et membre de l’équipe de France, il est extrêmement exigeant quant aux performances de son équipement. Méticuleux au possible, il se focalise sur les moindres détails. Même si nous n’avons annoncé son arrivée dans les troupes Bleues que ces jours-ci, cela fait quelques temps déjà qu’il a pu apprécier l’ensemble de nos nouvelles gammes et en particulier l’entrée de Garbolino dans une nouvelle ère de conception de grandes cannes.
Enfin la voilà !
«Au sujet de la Slimax Diamant, je dirais enfin la voilà ! Il était vraiment temps d’innover un peu en matière de canne. J’entends par là, que nous disposons enfin d’une canne de faible diamètre et qui se tient bien, et ce, dans toutes les conditions et pas seulement sur un salon ou une démonstration ! Cela nous permet d’augmenter significativement notre confort de pêche et notre tenue de ligne.
Slimax: la plus belle canne du marché !
Garbolino a réussi à mettre au point certainement l’une des plus belles cannes, si ce n’est la plus belle du marché. Malgré sa finesse et c’est là que Garbolino a vraiment fait très fort. La Slimax est extrêmement rigide, solide et parfaitement équilibrée. Une seule impression: elle m’a donné l’impression de pêcher à 11,50m alors que j’étais bien à 13m !
Le revêtement de la canne est également très réussi. La sensation au toucher et à la glisse est indescriptible. Mais on ressent bien, que sur des pêches rapides, ce sera un atout.
J’ai définitivement été séduit par la Slimax Diamant !
Une véritable extension !
Pour finir, un autre élément m’a tapé dans l’œil, il s’agit de la mini rallonge qui va porter la Slimax à 13 mètres après recoupe des scions. Il s’agit d’une véritable extension,. Réalisée non pas dans un matériau bas de gamme et renforcée qui gâche l’action de la canne, mais dans un carbone haut module. Cela fait de la Slimax un poids plume dans sa catégorie et ne change en rien ses performances !