Le montage de la ligne et plombée en particulier est à la pêche de la truite au toc ce que le bas de ligne est au moucheur, c’est-à-dire l’élément de la ligne qui influence le plus la présentation de l’appât (les pêcheurs au coup, bien représentés sur Garbolino.fr connaissent aussi son importance).
Si la tentation est grande pour le débutant de suivre aveuglément les formules toutes-faites de montages rencontrées dans les revues ou autre, il est infiniment plus fructueux en vue d’une réussite pérenne de comprendre comment procéder et réaliser son propre montage pêche au toc. Ces formules miracles aux yeux du profane ne sont valables que dans certains cas particuliers.
Or, la construction de la plombée doit rester très dépendante des conditions du moment, et ne peut se réaliser efficacement qu’au bord de l’eau. De plus, cette démarche doit rester personnelle car la tenue de canne influence aussi considérablement la présentation de l’appât. Ces deux notions (plombée/tenue de canne) vont de paire. En la matière, chaque pêcheur a ses habitudes, son style, qu’il est important de se forger en débutant.
Une approche pragmatique de la plombée
Le discours éculé rabâche qu’il faut tenir compte de 3 paramètres principaux pour construire son montage de pêche au toc et sa plombée : le couple vitesse/profondeur, la saison, et le type d’appât.
Je vous propose ici une autre approche, plus pragmatique, qui met en relation les 4 caractéristiques de la plombée, leurs influences respectives sur le comportement de la ligne sous l’eau, et les conditions de pêche qui dictent la façon de les régler. L’enfilade de plombs qui orne le bas de ligne possède 4 caractéristiques essentielles amenées à varier :
- La dégressivité
- Le poids
- La densité
- La distance à l’hameçon
Détaillons chacune d’elles pour comprendre comment les modifier :
1. La dégressivité du montage pêche au toc : toujours nécessaire ?
Le caractère dégressif de la plombée désigne la diminution du poids à mesure que l’on se rapproche de l’hameçon. Il s’obtient de deux manières souvent couplées :
- En optant pour une taille de grain décroissante de haut en bas (la masse d’un plomb étant inversement proportionnelle à son numéro).
- En augmentant la distance entre eux dans le même sens.
Cette dégressivité permettrait à l’appât de se présenter en premier à la truite. Comme expliqué dans l’article « toc : entre mythes et réalités », cette théorie très alléchante sur le papier, est loin de se vérifier au fond de l’eau. Néanmoins, cette structure produit d’autres effets intéressants : par exemple, le fait d’alléger la base de l’enfilade diminue la résistance que rencontre la truite quand elle saisit l’appât, ce qui favorise sa préhension. Ceci est particulièrement opportun lorsque le volume d’eau nécessite une plombée lourde ou plus généralement, lorsque les poissons se montrent circonspects.
Pour la pêche amont en torrent
- (lorsque le pêcheur relève la canne pour accompagner la ligne qui redescend vers lui).
- Il est bon de simplifier au maximum le montage : j’opte en général pour 4 plombs (qui apportent plus de souplesse que 3 tout en étant moins encombrants que 5 dans les postes restreints) du même numéro.
- Dans 90% des cas en petite rivière, mon bas de ligne comporte 4 plombs n°6, 4 plombs de 7 ou 4 plombs de 8 selon le débit.
Pour la pêche aval en grands cours d’eau
- Je conserve la structure dégressive pour les raisons précédemment évoquées.
- La lame d’eau étant plus importante, le nombre de plombs peut alors grimper jusqu’à 6 ou 7.
- En particulier si une plombée lourde et étalée est nécessaire (nous verrons ensuite les conditions dictant ce choix), tout en utilisant au maximum 4 numéros différents pour faciliter la construction (par exemple un plomb de touche n° 6 si le plus gros est un n°3).
En torrent, la simplicité est de rigueur : 4 plombs du même numéro suffisent.
2. Le poids total :
Le poids total de la plombée (ou la masse plus exactement, pour les scientifiques tatillons) est conditionné par la profondeur et la force du courant. A ce niveau, aucune recette miracle. Seule l’intuition dicte votre choix et elle s’acquiert avec l’expérience. Si le néophyte procède par essais, le pêcheur au toc plus expérimenté est capable de définir approximativement le grammage à utiliser par simple observation du cours d’eau. Le but est de faire dériver l’appât près du fond, sans (trop) couper les veines de courant. Après avoir défini la masse de la plombée d’ensemble – fondée comme son nom l’indique, sur le couple vitesse/profondeur moyen du secteur et non sur un poste particulier – il faudra compenser les fluctuations du couple des coups rencontrés par un ajustement de la tension de la bannière.
Passer creux ou pas?
Pour passer creux au niveau des postes un peu plus courants et/ou profonds que ceux ciblés par votre plombée d’ensemble, lancez légèrement plus en amont et donnez plus de mou dans la bannière lors de la dérive. Cet ajustement est suffisant dans la majorité des cas, et vous évite de perdre du temps à modifier votre montage. Au contraire, pour ne pas accrocher dans les coups plus lents et/ou moins profonds, tendez un peu plus la bannière dès l’impact de la ligne sur l’eau.
Apprendre à définir en un clin d’œil le poids de la plombée d’ensemble s’acquiert avec l’expérience.
J’utilise toujours la plombée la plus légère possible (en laissant un léger mou dans la bannière) relativement à la masse d’eau, de façon à minimiser les ratés au ferrage, fréquents en cas de tension excessive de la ligne.
3. La densité :
La densité de la plombée, à ne pas confondre avec le poids, désigne la capacité du montage à couler plus ou moins rapidement. Elle est conditionnée l’étalement de la plombée. Cet étalement est dicté par la distance dont dispose la ligne pour se mettre en place (c’est-à-dire la distance entre l’endroit où elle perce la surface et l’endroit où elle atteint le courant de fond), étroitement dépendante de la profondeur et de la taille des postes.
Prenons deux exemples littéralement opposés pour illustrer le propos :
- Pour prospecter les belles veines de courant laminaire en grands cours d’eau, la gestuelle consiste à lancer légèrement en amont de sa position pour que l’appât parvienne au fond en face de soi. Ainsi, le montage dispose de plusieurs mètres pour se mettre en place. La plombée peut donc être étalée, en vue d’obtenir un comportement naturel durant le reste de la dérive aval. De plus, le fait d’étendre suffisamment la plombée lorsqu’on pêche lourd (disons à partir de à 0,5 gr) réduit le risque d’accrochage.
- Pour une pêche amont dans des petits coups en torrent, votre montage n’a que quelques centimètres pour arriver au fond. En présence de postes miniatures, tout se joue très rapidement, surtout lorsque la distance de stimulation des truites est faible, comme c’est le cas dans l’eau froide du début de saison. Quelques centimètres de trop pour se retrouver au fond et votre appât se voit déjà projeté derrière la position du poisson. J’insiste particulièrement sur ce point car il arrive fréquemment que le débutant passe à côté du sujet. Au-delà de l’utilisation d’une plombée resserrée, il faut veiller à la précision du point d’impact de la ligne sur l’eau et à détendre la bannière pour faciliter la descente.
Pour les veines laminaires profondes, une plombée étalée sur une trentaine de cm se justifie…
… au contraire en torrent, utilisez une plombée concentrée pour faire couler rapidement l’appât !
J’utilise toujours la plombée la plus étalée possible, relativement à la distance dont elle dispose pour parvenir au fond, car cela confère à la ligne un comportement plus naturel durant la dérive.
La distance du plomb de base à l’hameçon influence la liberté octroyée à votre appât, c’est-à-dire l’amplitude des mouvements qu’il effectue autour de la plombée. Elle se règle en fonction de :
La densité de l’esche
Pour les appâts denses tels que le ver de terre, nul ne sert de rapprocher exagérément le lest. Ayant une bonne aptitude naturelle à rejoindre le fond et s’y maintenir, il gagne à conserver une relative liberté. (toujours dans un souci de présentation et de favoriser l’aspiration des truites). Au contraire, si vous utilisez des appâts ayant tendance à voler (comme la teigne), mieux vaut les brider suffisamment pour ne pas les décoller. Le plomb de base pourra donc être approché à moins de 10 cm de l’esche.
L’humeur des truites
Si vous ciblez l’abord des caches pour déclencher des touches, l’appât doit être fermement maintenu dans le champ de vision du poisson. L’esche doit donc rester au ras du fond. Misez dans ce cas sur une plombée basse.
Au contraire, lorsque les truites sont postées dans les radiers, une mobilité supérieure renforce l’attractivité de l’appât ; dans ce cas, étalez la plombée pour allonger la phase d’immersion. A la manière d’un moucheur qui utiliserait des nymphes ébouriffées pour valoriser cette phase. La distance du plomb de base à l’hameçon et l’étalement de la plombée varient souvent dans le même sens. Si ces mêmes poissons produisent des touches fines, éloigner le premier plomb de l’esche favorise la prise en bouche par la même occasion !
J’utilise toujours la plombée la plus proche possible de l’hameçon, de façon à m’assurer que l’appât se présente bien au fond, position privilégiée des truites.
La distance du premier plomb à l’appât définit son degré de liberté sous l’eau.
Dans les petits coups en ruisseaux, le plomb de base se situera à une dizaine de cm de l’esche.
La construction de la plombée reste un choix crucial du montage pêche au toc. Toutefois, les réflexions qui l’accompagnent ne doivent pas occulter celles d’ordre stratégique auxquelles le néophyte accorde parfois trop peu d’importance… La communication autour du toc a érigé la plombée au rang de premier critère de réussite… Si je suis loin de partager cet avis, il faut quand même avouer qu’on ne peut pas faire sans !
A bientôt
Simon SCODAVOLPE
Découvrez notre chaine Youtube Garbolino France et retrouvez l’ensemble de nos sorties pêche et présentation de produits.
Vous recherchez une canne truite aux appâts naturels? Les produits de la gamme EXTREME Appât Naturel sont devenus au fil des ans des références en termes de cannes truite au toc type Appâts Naturels : finition sobre et classe, fibre de carbone haut module, anneaux Fuji, autant de caractéristiques qui font de ces produits de véritables bijoux.
La déclinaison pertinente en 3 tailles de puissances différentes permet de faire face à une demande variée, à la fois en termes de type de milieu et de taille de truites convoitées. Voici les caractéristiques de chaque modèle :
L’EXTREME Appât Naturel 3.20 m :
Le modèle le plus court de la gamme est un véritable fleuret, très maniable et parfaitement adapté aux pêches courtes et rapides en torrent, dans le plus pur style pyrénéen, berceau de la technique toc fine et subtile (moi chauvin ?).
Si la longueur est un peu juste pour les pêches lourdes et profondes du début de saison (qui nécessitent un bras de levier assez conséquent pour passer creux), cette canne truite devient un formidable outil lorsque les ruisseaux retrouvent un niveau normal. La réserve de puissance n’est pas exagérée. L’action est rapide sans excès de raideur en pointe, toujours néfaste pour lancer sans effort quelques dixièmes de gramme dans les minces filets d’eau.
Si la mode actuelle tend à élargir l’utilisation des cannes de moins de 3.50m, il convient de rester critique face à cette évolution. En effet, dès qu’il s’agit de pêcher aval à grande distance, tout manque de longueur expose à un passage décollé de l’appât, qui le rend souvent inopérant. C’est uniquement en été que l’on peut se permettre d’incliner vraiment la bannière. Le fait d’augmenter la partie immergée de la ligne offre un appui supérieur au courant. Cela favorise la présentation lorsqu’il n’est pas très puissant.
En dehors de ce cas particulier, dès que la largeur du cours d’eau autorise les dérives avals, mieux vaut se tourner vers des longueurs supérieures :
L’EXTREME Appât Naturel 3.50 m :
Cette longueur de canne vous donne l’amplitude de pêche nécessaire à l’exploration des rivières moyennes (environ 15m de large) aux coups variés. La diversité des postes de ce type de biotope (qui les rend si intéressants d’un point de vue stratégique) conduit à diverses approches. Ainsi, on est amené à pêcher successivement plein amont, trois quart amont, ou aval au niveau des zones les plus élargies.
Une canne truite polyvalente, tant en termes de longueur que d’action, est requise : elle doit être assez rapide et maniable pour tenter les coups tordus sous les branches, tout en étant assez longue pour contrôler efficacement la dérive si une belle plage se dessine. Cette Extrême 3.50 remplit tout à fait à ce cahier des charges. Excellent point pour cette canne truite; le premier anneau est assez rapproché de la poignée, ce qui facilite l’enchaînement rapide des coups de ligne.
Les EXTREME Appât Naturel 3.90 m :
Les modèles les plus longs de la gamme se destinent aux pêches en dérives naturelles en grands cours d’eau. Dans les milieux vastes, une longueur de 3.90m apparaît comme un bon compromis pour accompagner la ligne à distance (parfois à plus de 10m) tout en gardant un certain confort d’utilisation. Les matériaux haut de gamme qui composent ces Extrême leur confèrent un poids contenu. Et surtout un excellent équilibre (caractéristique impactant le plus le confort). Les différences de puissance des 3 modèles les rendent plus ou moins spécifiques :
1 longueur 3 modèles
- 3.90m, 3 brins Medium : C’est LA polyvalence incarnée. Si l’on désire investir dans un seul modèle de 3.90m pour pêcher efficacement toute l’année, c’est celui-ci qu’il faut choisir. En effet, l’action de la canne, tout en compromis, permet de faire face dans les pêches lourdes du printemps. Ceci, sans pénaliser les lancers de plombées plus légères à mesure que la saison avance. La puissance moyenne lui donne suffisamment de répondant sur les gros poissons, sans anéantir le plaisir de capture de truites plus modestes.
- 3.90m, 5 brins Medium : Même si la puissance annoncée est la même que celle du modèle précédent. Elle se révèle bien plus importante sur le terrain. Dès la prise en main, on ressent cette réserve impressionnante sur le bas du blank. Elle se destine donc à la traque des grosses truites dans les masses d’eau volumineuses. Toutefois, puissance n’est pas ici synonyme de raideur, l’action est assez progressive. Lors de combats musclés, la courbure formée est harmonieuse. On ne bute pas dans le dur de façon brutale, ce qui limite le risque de décrochage.
- 3.90m, 5 brins Light : Comme son nom l’indique, ce modèle trouve son apogée dans les pêches légères post-fonte des neiges. Pour lancer des appâts légers sur des lignes fines, vous aurez besoin d’une certaine douceur d’action. Cette relative souplesse (qui ne devient pas mollesse grâce à un nerf suffisant) permet de ne pas détériorer les larves aquatiques qui excellent lorsque les truites sont sélectives en période d’étiage : c’est la canne à toc à emporter durant vos pérégrinations estivales. Avec son encombrement minime, elle pourra se glisser partout !
Pour conclure sur cette série de canne truite appâts naturels
Voici quelques pistes à suivre; pour éviter les erreurs au moment de choisir une référence parmi cette gamme de produits complémentaires. Le budget nécessaire est assez conséquent. Mais vous avez là l’assurance d’investir dans du matériel haut de gamme, léger et solide… ce qui en fait toute la rareté !
A bientôt
Simon SCODAVOLPE
La pêche de la truite au toc et la mise en place d’une stratégie. Comment? Nous avons abordé les différents types de postes (repérer et comprendre les postes). Puis, un sujet sur le comportement adopté par les truites sur chacun d’eux (Comprendre le comportement des poissons), passons enfin au point le plus capital dans la pêche au toc : la stratégie et la construction de votre partie de pêche.
Comment définir sa stratégie de pêche au toc?
Il s’agit pour moi du point le plus passionnant. En effet, si la progression d’un pêcheur le long des berges peut paraître machinale, cette avancée est en réalité constituée d’une alternance de périodes de marche et de coups de lignes, reflets d’élucubrations fondées sur les notions de base précédemment évoquées.
Choisir une stratégie de prospection consiste à définir quel(s) type(s) de configuration nous allons sélectionner, dans une logique d’optimisation du temps imparti. Pour y parvenir, il faut tenir compte de trois critères :
Pêche de la truite au toc. Stratégie 1: choisir les zones où les truites sont les plus nombreuses
A l’instant où l’on pêche, il convient de définir la nature des zones où se situe la fraction la plus importante de l’effectif total en truites mordeuses. Généralement, ce sont des conditions de température et de débit extrêmes qui facilitent la localisation du gros de la troupe. En début de saison, il arrive que les petits coups ne rapportent pas grand chose, contrairement aux zones plus profondes et plus vastes. En été, dans les parties avals des cours d’eau qui soumettent les truites à un certain inconfort thermique, elles se cantonnent fréquemment dans les têtes de courant brassées qui tirent fort.
Quelque soit les conditions, si un semblant de logique se dessine au niveau de la tenue des poissons (au niveau de la profondeur, de la force du courant, de l’intensité des turbulences, de la proximité aux caches…etc.), n’hésitez pas : sautez les secteurs qui ne possèdent pas les qualités requises. La sélection des coups (impliquant de délaisser des portions parfois longues) est l’un des aspects les plus passionnants et les plus importants de la pêche au toc. Il faut du cran et une certaine confiance en soi pour y parvenir (car vous laisserez des truites maillées sur votre passage c’est évident) mais le jeu en vaut la chandelle !
Stratégie 2: les zones où les truites sont les plus appétentes
L’appétence des truites (c’est-à-dire leur ardeur à mordre, que j’aime appeler « bravoure ») peut être différente selon qu’elles soient postées ou cachées. Ainsi, au-delà du nombre d’individus actifs, il est bon de cibler les endroits où les poissons se montrent les plus décidés à mordre. Par exemple, il ne faut pas hésiter à abandonner la traque d’individus postés dans les veines de courant s’ils produisent des touches imprenables, au profit d’autres (même moins nombreux !) qui sortent de leur cache pour engloutir goulûment votre appât. L’aspect qualitatif de la touche est une caractéristique au moins aussi importante que sa fréquence !
Stratégie 3: les zones où les truites sont les plus grosses
En plus des deux critères précédemment évoqués, il faut être attentif à la présence d’un lien éventuel entre la taille des individus mordeurs et le type de postes qui les abritent. Par exemple, après une piquée, les plus gros sujets sont souvent les premiers à rentrer, laissant le loisir aux juvéniles de profiter des veines nourricières. Il arrive que ces poissons maillés restent coopératifs un certain temps après avoir regagné leur cache. Ainsi, si vous ne touchez que des petites dans les courants, tenter le coup près des berges encombrées peut parfois débloquer la situation… vous vous démarquerez des confrères qui s’obstinent dans les veines et enchaînent les truitelles, dans l’attente d’un hypothétique poisson du calibre supérieur qui ne viendra sans doute jamais !
Si ces notions semblent couler de source sur le papier, on s’aperçoit une fois au bord de l’eau qu’elles sont loin d’occuper les esprits de tous les pratiquants, la plupart d’entre eux se contentant d’enchaîner machinalement les coups de ligne sur les différents postes qui se présentent, pour finalement conclure qu’à la pêche, il y a des jours avec et des jours sans. Cette approche productiviste peut rebuter les plus contemplatifs d’entre nous, j’en conviens. Toutefois, je vous conseille de l’adopter si pour vous aussi, le score réalisé tient une place majeure dans la hiérarchie de critères qui définissent ce qu’est une bonne journée de pêche !
A bientôt
Simon SCODAVOLPE
. . La réussite d’une pêche de la truite est multi- factorielle. Avoir un maximum de touches, c’est le leitmotiv de tout pêcheur un tant soit peu productiviste. Toutefois, l’accumulation mécanique de ferrages sans réflexion sur les circonstances qui les occasionnent, vous laisse à la merci de l’humeur des truites. Avoir des touches c’est bien, comprendre l’attitude des poissons qui les produisent (ou ne les produisent pas d’ailleurs), c’est mieux, car votre stratégie de pêche (que nous aborderons lors d’un prochain article) en dépend étroitement et permet souvent de forcer le destin. Voici comment procéder pour cerner et s’adapter à l’humeur du jour (c’est-à-dire le comportement adopté par la majorité des truites de la portion prospectée), qui correspond généralement à l’une des 3 cas suivant :
Pêche de la truite: elles sont postées :
En début de pêche, j’aime bien observer la rivière depuis un point haut, à la fois pour m’imprégner de l’ambiance, mais aussi (mon esprit cartésien reprend vite le dessus sur mon penchant contemplatif) pour rechercher d’éventuels indices de l’activité des poissons. En surplombant depuis un pont, si l’on observe des truites qui godillent dans les radiers, sur les plats, devant les pierres, pas de doute : elles sont dehors ! Elles occupent alors les postes de chasse décrits dans l’article précédent « REPERER ET COMPRENDRE LES POSTES ».
Attention à ne pas se réjouir hâtivement car dans ces conditions, leur régime peut être plus ou moins discriminant.
Généralement jusqu’à la fin de la fonte des neiges, pas de soucis pour le tocqueur, qui parvient à tirer son épingle du jeu avec des esches classiques telles que teignes, vers ou porte-bois.
Au contraire, certains jours d’été ou de fin de saison (lorsque l’étiage sévit depuis plusieurs semaines), ce même pratiquant peut être frustré par la vue d’individus bien attablés, alors qu’il n’enregistre aucune touche, ou seulement des grimaces. Dans l’immense majorité des cas (si l’approche a été soignée), c’est l’appât qui est en cause. A mesure que l’été se profile, le régime alimentaire des truites devient plus spécialisé et tend vers la miniaturisation ; n’oublions pas que c’est au printemps, lorsque les eaux sont fortes, qu’a lieu la majeure partie de la croissance de ce salmonidé (et non pas en été lorsque les eaux sont bien en place !). Les esches de tailles classiques (souvent trop caloriques et ne collant pas à la prédation du moment) sont alors refusées.
A ce moment là, deux options s’offrent à vous, selon que :
- Les truites gobent (par exemple lorsqu’elles vous agacent en montant sur le guide fil) : la pêche à la mouche façon eaux rapides supplante fréquemment le toc. On note ici tout l’intérêt de maîtriser le duo mouche/toc en été.
- Les truites s’alimentent sous l’eau : il est possible de déclencher des touches lorsque l’on pêche la truite au toc en diminuant la taille de l’esche, d’autant plus que le besoin s’en fait sentir. En pratique, je débute systématiquement à la petite teigne ou au petit ver en été (par commodité). S’ils ne m’apportent rien ou seulement des touches inferrables, je passe aux insectes en testant d’abord la sauterelle (elles abondent dans les prés de montagne dès les premières chaleurs), puis en dernier recours la mouche naturelle (moins pratique à obtenir mais parfois salutaire) ou des micro-nymphes à bille, nous en reparlerons à la belle saison !
Lorsque les truites guettent les insectes en surface dans les eaux maigres, il est souvent inutile de s’évertuer au toc…
Des tuites cachées mais à l’affût
Les truites abritées ont différents types de réactions face à un stimulus alimentaire. Certaines restent impassibles alors que d’autres se montrent beaucoup plus coopératives. J’entrevois comme une aubaine la possibilité de tomber sur des poissons à l’affût. Là tous les éléments sont alors réunis pour faire une pêche honorable. La cadence de touche est régulière mais non effrénée. Il y a donc moins de risques qu’une émotivité exacerbée ne vous transforme en manchot. Surtout si comme moi, vous n’êtes pas un modèle de flegme au bord de l’eau !.
De plus, une truite qui sort de son refuge pour s’emparer d’un appât produit très souvent une touche franche. Cette dernière est relativement facile à concrétiser. Facile oui mais à condition de garder un semblant de mou dans la bannière car la mollesse de la dérive dans cette pêche de « devant de caches » est quand même génératrice de ratés. En présence de truites cachées mais à l’affût, il suffit de sélectionner les angles de pierre et de sauter les belles veines pourtant alléchantes. Le ratio nombre de coups de lignes/nombre de prises s’approche parfois de 1 !
La belle veine passe à droite de la photo. Mais la truite était à gauche, à l’affût dans l’angle de pierre…
Pêche de la truite: les truites sont cachées et peu “stimulables” :
Certains moments, les truites sont cavées et la prospection des abords des caches avec des appâts vivants ne donne rien. En présence de poissons cachés et rétifs, le stimulus alimentaire peut s’avérer inefficace. La clé de la réussite passe souvent par un changement de technique, en abandonnant l’effet appât naturel. Ici, le vairon mort manié, qui fait appel à l’agressivité du poisson, supplante alors la mouche ou le toc.
Ainsi, cette pêche réputée de début de saison, peut même se révéler efficace durant les mois les plus chauds ! Elle fait notamment le bonheur de quelques vieux roublards qui prennent le soin d’emporter quelques petits vairons en été. Lorsque la rivière semble déserte en août, un petit poissonnet dandiné devant les caches peut vous éviter la bredouille. J’avoue rechigner à me plier à la logistique qu’implique la pêche au vairon en eaux vives. Je préfère garder ma canne à toc tout en variant le menu au niveau de l’offre ; cela permet certains jours, non pas de transfigurer le résultat, mais au moins de sauver les meubles !
Quelle que soit la technique choisie, il convient dans ces conditions difficiles de rechercher les coups les plus probables. C’est-à-dire ceux qui concentrent une veine porteuse et une belle cache (les fameux « coups mixtes » présentés dans l’article précédent). La stratégie de pêche consiste alors à couvrir un maximum de terrain. Car généralement, seul un faible % d’entre eux produit des touches, sans explication apparente qui permettrait de différencier les meilleurs. Il faut donc multiplier les tentatives pour espérer mettre quelques poissons au sec !
Désormais concentré sur les pêches d’automne des carnassiers d’eau douce et des poissons des bords de côte du Pays basque, voici un petit retour en arrière sur une prospection lors de ma saison truite 2014.
Guide de pêche au Pays basque sur les bassins de la Nivelle et de la Nive, un nouveau territoire s’est offert à moi il y a maintenant 4 ans pour lapêche de la truite en Espagne: la Navarre espagnole.
Fermé à la pêche pendant plusieurs années, il y est désormais possible d’y pêcher en mai et juin, c’est très pratique pour moi car cette zone se situe dans un rayon de 15 à 30 mn de Sare, le village où je réside sur les hauteurs de St-jean de Luz.
Je profiterai donc d’une journée entre deux guidages pour reconnaître et prospecter certains de mes spots de pêche navarrais.
Un constat bien pratique, les rivières y sont souvent « pêchables » quand les niveaux d’eau sont compliqués en France… et vice et versa. Me voici donc parti dans la reconnaissance sur le Baztan, toujours aussi magnifique, parfait, mais la densité élevée de truites est-elle toujours au rendez-vous?…
Un de mes parcours favori, à 15 mn de la frontière franco-espagnole.
Pêche de la truite en Espagne: Petite frayeur… questionnement… et soulagement!
Une habitude et un conseil, quand les conditions s’y prêtent et que vous maîtrisez la technique, pêchez aux leurres artificiels pour débuter une prospection, le meilleur moyen de pêcher tous les postes, même éloignés, avec précision et une relative rapidité.
C’est le moyen efficace pour savoir si les truites sont “sorties” et en activité ou s’il est nécessaire de passer à des pêches plus lentes comme l’est la pêche aux appâts naturels.
Tout en observant bien sûr l’activité en surface du moment, si vous êtes également fanatique de pêche à la mouche.
Au bout de 2 heures, la déception est au rendez-vous, ce n’est pas du tout habituel, l’an passé sur ce secteur avec des conditions similaires le poisson était au bien présent.
Au final LA solution qui me permettra de valider la présence de ces « beautés » qui sont toujours bien présentes sera le TOC à la nymphe, puisque il y a peu d’activité en surface ou d’agressivité des truites sur les leurres artificiels cette après-midi-là.
Une pêche « Hiverno- estivale »
Les poissons sont donc bien là et toujours en très belle densité, mais plutôt tatillons, pourtant ces eaux de juin ne sont ni glaciales, ni surchauffées, des conditions bloquant souvent leur appétit.
Les touches trahissent donc un « engamage du bout du bec », avec la nécessité d’employer de petits appâts naturels façons “Tapas” ou de petites nymphes, à présenter au ras du fond dans des eaux encore assez hautes.
Passionnant, mais pas la pêche la mieux adaptée pour optimiser son temps de prospection.
Ce sont dans ces conditions délicates qu’une canne “résonnante”, dans un carbone haut-module, fait toute la différence pour ressentir la touche discrète du poisson. Une canne type « Trout-Hunter AN » couvrira parfaitement la grande majorité des situations rencontrées, un modèle comme « l’Extrême AN » fera sans aucun doute la petite différence dans ce cas précis de conditions.
Comme quoi, « il y a (presque) toujours moyen! » de sortir son épingle du jeu avec du matériel adéquat.
Pêche de la truite en Espagne: une superbe robe pour ce poisson
Une “panthère” le nom donné par les pêcheurs du département aux farios (leurs points rouges disparaissent généralement dès qu’elles ont dépassé 25 cm environ).
Guillaume Chavanne / Guide de pêche
www.guide-bask-peche.com
Savoir où lancer sa ligne est la clé de la réussite lorsqu’on pêche l’eau, par opposition au fait de pêcher à vue
La pêche de la truite au toc en rivière exige une qualité première: la lecture de la rivière. La capacité à lire la rivière, que certains considèrent innée, s’acquiert en réalité avec un peu de pratique et de sens de l’observation. Si ce pré-requis est essentiel quelque soit le milieu où l’on évolue, il revêt une importance de tout premier ordre dans les vastes cours d’eau, où la probabilité de croiser une nageoire est bien faible si l’on promène son montage au petit bonheur la chance.
En termes de lecture d’eau, je vous encourage à couper les cheveux en quatre. Pour chaque poste abordé, il faut chercher à définir la surface la plus restreinte possible (quelques dizaines de cm2 dans l’idéal) susceptible d’abriter une truite, de façon à limiter et valoriser au maximum les coups de ligne. Cette approche permet de couvrir plus de terrain et d’optimiser la prospection avec cette technique relativement chronophage (mais terriblement efficace) qu’est la pêche au toc.
Comment repérer un poste pour la pêche de la truite au toc en rivière ?
Il existe plusieurs points communs entre les différentes places qu’occupe une truite : Qu’elle soit active ou pas, elle recherche systématiquement un endroit où le courant de fond est ralenti, de façon à restreindre sa dépense énergétique ; ce ralentissement peut être causé :
-
par un encombrement amont :
C’est le cas classique d’un poisson à l’abri derrière un caillou (qu’il soit immergé ou émergé). La distance à la pierre définit alors le degré d’activité de la truite : blottie dessous, elle est au repos, alors que plus en aval, au niveau de la jonction des deux veines de courant produites par l’obstacle, vous la trouverez en chasse (elle descend un peu par rapport au bloc afin de dégager son champ visuel et ainsi mieux repérer ses proies).
Ici, le courant est amorti à l’aval d’un bloc
-
ou par un obstacle aval :
L’impact du courant sur une pierre produit un effet « dossier » apprécié par les truites, elles se placent alors juste devant. J’affectionne particulièrement la pêche de ce type de coups, quand le bloc est immergé, car il devient alors invisible aux regards inattentifs !
Le courant qui butte sur une pierre offre un appui confortable . Une truite en chasse vient s’adosser au remous occasionné, en se positionnant juste en amont.
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soit une dépression au niveau du fond :
En l’absence d’éléments capables de ralentir le courant, la pente du fond est un paramètre important à considérer. Ainsi, les fins de plats en grands cours d’eau, où le substrat est majoritairement constitué de galets homogènes par la taille, ne présentent un réel intérêt que si la pente de la remontée est suffisante. Pour les têtes de pool, le constat est le même. Une dépression assez marquée permet à la truite de se soustraire au courant de surface et facilite sa localisation pour le pêcheur.
La remontée du fond est ici marquée. La truite se trouvera à la limite entre le vert du profond et le jaune des cailloux.
La plupart des pêcheurs connaissent les endroits classiquement occupés par les truites. Ce sujet a été traité dans bon nombre d’ouvrages, qui restent aujourd’hui tout à fait d’actualité. Je vous encourage donc à revoir ces descriptions détaillées.
Au-delà de ça, il est important de savoir corréler chaque type de poste au degré d’activité des poissons qui les occupent. En effet, au cours d’une journée, les truites alternent phases de prédation et phases de digestion/repos ; elles choisissent dans chaque cas des postes aux caractéristiques différentes, qu’on peut grossièrement classer en trois catégories :
Les postes de repos ou caches, permettent aux farios de se mettre à l’abri durant les phases d’inactivité. En cas de danger, elles se dissimulent à la vue des prédateurs. De l’avis unanime des scientifiques, l’abondance en caches est le critère qui influence le plus la densité de truites d’une portion de rivière. Selon la nature du biotope, ces refuges peuvent être constitués de végétation aquatique (cas de la Sorgue du Vaucluse), de bois immergé (tel que les racines de la ripisylve) ou plus classiquement de blocs rocheux. Ils sont préférentiellement situés sur les bordures.
Lors de leurs pérégrinations alimentaires, les farios recherchent des courants qui véhiculent leurs proies, aussi appelés veines porteuses. Pour cela, elles doivent fréquemment abandonner leurs zones de repos. Elles le font avec plus ou moins d’entrain selon la saison. En effet elles rechignent vraiment dans l’eau froide. Et selon leur bravoure. Les juvéniles intrépides s’en éloignent volontiers, contrairement aux poissons plus âgées et/ou plus pêchés, qui se montrent plus prudents. Elles colonisent alors d’avantage le milieu du cours d’eau, au niveau des têtes ou fins de plat (juste avant la déclivité suivante), des jonctions de veines… etc. D’autres parts, il faut savoir lier certains postes de chasse avec des régimes alimentaires particuliers : par exemple, lors d’un coup du matin estival, il est fréquent de toucher les truites au toc dans les têtes de courant, puis de les voir gober sur les fins de plat entre midi et deux.
En rouge, sont matérialisées les caches (bases de blocs creuses) abritant des poissons inactifs ou à l’affût ; la partie en vert, dans l’axe de la veine porteuse, sera colonisée par des truites bien attablées.
Dans tous les cas, la distance qui sépare un poste de chasse d’une cache conditionne la valeur du premier cité. Plus cette distance est faible, plus il est porteur (la truite s’y sentant d’avantage en sécurité). Ceci nous conduit à évoquer le dernier type de poste :
Certains postes possèdent une veine porteuse accolée à une cache. Ce sont les meilleurs, car la truite a le loisir de s’alimenter à domicile. Souvent, elle se tapit dans son refuge en un battement de nageoire. Lorsque le courant rentre dans la cache, elle peut même chasser tout en restant constamment invisible à la vue ses prédateurs. Ces endroits prisés sont généralement occupés par les plus gros individus, prioritaires dans le choix des meilleures places. On comprend ici l’importance de rechercher systématiquement les portions méandreuses où le courant principal vient buter sur les berges… autant de chance de rencontrer un maximum de postes mixtes !
La veine porteuse vient flirter avec une souche : un poste de choix !
La pêche de la truite au toc en rivière nous offre de multiples questionnement.
Dans un prochain article, nous verrons comment dégager une stratégie de pêche à partir de toutes ces observations.
A bientôt
Simon SCODAVOLPE
Nous avons le plaisir de vous annoncer la mise en ligne sur notre site www.garbolino.fr du catalogue Garbolino 2015.
Vous y trouverez l’ensemble de nos gammes Coup, Feeder, Truite et Carnassiers avec de nombreuses nouveautés dans ces différentes techniques.
Vous pourrez consulter le catalogue sur notre site par le biais d’un catalogue déroulant et interactif. Il est en effet possible d’effectuer des recherches précises qui vous amèneront directement sur le produit que vous recherchez.
Par ailleurs, notre catalogue est téléchargeable en différentes sections afin d’en alléger l’opération et vous permettre de ne télécharger si besoin est, que la partie qui vous intéresse.
Bonne lecture.
> Catalogue Garbolino 215
Quels sont les facteurs de réussite d’une partie de pêche au toc réussie? Cet article a pour vocation de s’attaquer à certaines légendes tenaces qui touchent cette technique.
Prenons pour exemple quatre thèmes maintes fois rebattus, parfois sans réels discernements :
1. La construction de la plombée pour la pêche au toc
Le sujet de la plombée passionne les pêcheurs au toc. On ne compte plus les pages, qu’elles soient papiers ou numériques, dédiées à cet enfilade de cristallogène.
La règle antédiluvienne, dogmatiquement rabâchée par quelques grands noms de la discipline, pourrait se résumer de la façon suivante : « il convient de faire évoluer sa plombée à chaque poste selon le courant et la profondeur ».
Cette théorie est quasiment inapplicable sur le terrain. En effet, la perte de temps engendrée par des modifications incessantes du bas de ligne n’est en rien compensée que le gain d’efficacité découlant d’une présentation améliorée de l’appât, d’autant qu’il est possible de l’obtenir par d’autres subterfuges.
Par ailleurs, cette démarche aveugle va à l’encontre de la stratégie de pêche génératrice de réussite qui consiste à définir sur quel type de postes se trouvent les truites tel jour à telle heure, afin de les cibler exclusivement. Dans l’idéal, on pêche donc un seul couple vitesse/profondeur, correspondant à une seule plombée.
En pratique, j’utilise une plombée d’ensemble en m’adaptant aux variations de profondeur et de courant des différents coups par une modification de la tension de la bannière. Cette dernière doit être légèrement plus molle en cas de cendrée trop légère et inversement, plus tendue en cas de plombée un peu trop lourde.
Quand je pêche au toc, dans 80% des cas, ces ajustements de la tenue de canne sont suffisants pour présenter l’appât de façon optimale. Lorsque ce n’est pas le cas (prospection d’un poste aux caractéristiques très différentes des autres), il ne faut pas s’entêter et accepter de perdre quelques secondes pour modifier sa plombée !
Pour passer creux en toutes circonstances sans perdre de temps, jouez de la tenue de canne !
2. La représentation de la dérive
La dérive dans la pêche au toc, qui pourrait se définir comme le laps de temps écoulé entre le moment où la ligne touche l’eau et le moment où le pêcheur la retire, est un autre concept victime d’affabulations. Tous les schémas nous la représentent par une belle courbe dans la colonne d’eau . La plombée dégressive permettrait de faire passer appât/plombée/guide fil dans cet ordre.
Ceci n’est quasiment jamais observé en réalité, même lorsqu’on pêche « aval » en dérive naturelle. En effet, cette théorie simpliste néglige totalement les différences de vitesse de courant qu’il existe aux différents étages de la colonne d’eau.
Le courant le plus puissant se situe généralement en milieu de colonne (au niveau de la plombée). Alors que près du fond (là où se trouve normalement votre appât), le substrat caillouteux hétérogène perturbe l’écoulement du flux. Il n’est plus laminaire et donc ralenti, tout comme votre appât… ce dernier passe donc fréquemment après les plombs (ou à côté), n’en déplaise à certains !
Je vous rassure, ce n’est pas ce qui empêche la truite de mordre ! Ce qu’il est important de garder en mémoire, c’est qu’une dérive est réussie quand :
- votre appât passe bien au ras du fond (le fait de sentir qu’on pêche creux s’acquiert avec l’expérience)
- le dragage est limité au maximum (l’appât suit la veine de courant choisie sans la couper)
- la bannière n’est pas trop tendue (un léger mou permet à la truite de bien aspirer l’esche et limite les vibrations indésirables)
C’est sur ces points qu’il faut travailler !
Ce n’est certainement pas le ver qui s’est présenté en premier à la truite, mais le résultat est là !
3. Le choix du diamètre du nylon pour la pêche au toc
« Aujourd’hui, la pêche était dure, aucune touche en 10/100. Et dès que je suis passé au 8/100, je les ai enchaînées ». Vous avez sans doute déjà entendu ce genre de remarques farfelues. Pourtant, il est hautement probable que la truite ne perçoive aucune différence entre ces 2 diamètres de nylon.
La finesse n’a pas pour vocation à soustraire le nylon à la vue des truites (essayez de pêcher en direct avec du fil fluorescent, vous seriez surpris du résultat !) mais plutôt de présenter l’appât de la meilleure façon qui soit. Le choix du diamètre du nylon doit conduire à un montage homogène.
Comment une petite larve peut-elle se comporter naturellement au bout de gros nylon en 18/100 ?
Un tel bas de ligne briderait trop les mouvements de l’appât et l’empêcherait d’atteindre le fond. Une esche si légère s’accommodera mieux d’un bas de ligne en 12/100, dont la solidité est suffisante dans l’immense majorité des cas.
Pour le corps de ligne, l’affinage sert à faciliter le lancer : par exemple, le pêcheur qui utilise une canne fil intérieur en été a intérêt à diminuer le diamètre du corps de ligne pour garder un coulissage optimal avec des plombées légères, un nylon en 12/100 peut être utilisé en corps de ligne.
En dehors de quelques cas particuliers, la course à l’affinage ne se justifie pas vraiment. Elle ne sert à certains qu’à valoriser leurs belles prises d’une pseudo plus-value…
Personnellement, je préfère abréger au maximum les combats, car leurs conséquences sur la santé des poissons sont très néfastes quand ils s’éternisent. Surtout, il ne sert à rien de mettre l’absence de touche sur le compte d’un diamètre trop important de la ligne ! Mieux vaut creuser d’autres pistes, en particulier le choix des postes, le type d’appât (ou sa grosseur)… etc. Nous y reviendrons !
Pour des truites de ce calibre dans les eaux fortes printanières, un bon 14/100 n’est pas superflu !
4. Le choix de l’hameçon
L’hameçon est incontestablement l’élément le plus important de votre montage pour la pêche au toc . C’est le lien ultime entre la truite et le pêcheur. S’il convient de ne pas négliger son choix. Interrogeons-nous quand même sur le bien fondé de la diversité de l’offre actuelle.
Rares sont les consensus à son sujet. Par exemple, au niveau de la couleur, les uns l’adaptent à la teinte de l’appât, les autres prônent le nickelé en tout circonstance. Pour la forme également, les débats font rage entre adeptes des courbures arrondies, des formes Crystal, ou anti- décroche.
Difficile de s’y retrouver ! Si l’on s’interroge beaucoup sur la couleur et la forme de la courbure, on oublie trop souvent une autre caractéristique essentielle : la force de fer. L’influence de la forme sur le décrochage est sans commune mesure avec celle de la force de fer. (Bien que le marketing tende à nous le faire oublier…).
Un excellent piquant et une relative finesse de fer permettent une pénétration optimale dans la mâchoire de la truite. Revers de la médaille, les hameçons trop fins ont tendance à s’ouvrir lors des combats un peu trop musclés…
Ainsi, j’utilise toujours une force de fer la plus faible possible relativement à la taille des truites convoitées (là aussi, tout est affaire de compromis).
Pour enfiler teignes, vers ou sauterelles (90% des cas pour ma pratique) les Garbolino 4150 NI sont très adaptés. J’adapte simplement la taille à la grosseur de l’appât : 8/10/12 voire 14 pour les micro-vers qui font fureur dans les maigres radiers estivaux . Pour les appâts épinglés, je préfère une tige courte, type Garbolino 4110 NI
Victime d’un Gamakatsu 1040R n°10 !
A bientôt
Simon SCODAVOLPE
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